- Durée : 1 h 32 mn
- Dvd : 5 juin 2024
- Salle : 10 décembre 1974
- Acteurs : Lino Ventura, Patrick Dewaere, Victor Lanoux, Julien Guiomar, Pierre Tornade
- Studio : Rimini Editions
Nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle pour Victor Lanoux et Patrick Dewaere.
Du meilleur montage pour Jean Ravel.
L’histoire : A Rouen, en pleine campagne électorale, le commissaire Verjeat et son adjoint Lefèvre mènent l’enquête sur la mort d’un colleur d’affiches. Elle les conduit à Pierre Lardatte, homme politique influent : s’attaquer à lui pourrait signifier la fin de leur carrière.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
d’aprs le roman de Raf Vallet
On va bien sûr saluer la prestation du duo Ventura-Dewaere, en flics radicalement opposés, et souvent drôles, sous la houlette du jeunot sans foi ni loi Lefèvre que Patrick Dewaere exécute à la perfection.
Ce qui agace un tantinet son partenaire Verjeat, et énerve totalement la hiérarchie engluée dans des affaires de pots-de-vin libidineux et politiques. Si bien que le meurtre d’un colleur d’affiches lors de la campagne électorale rouennaise ne fait pas les affaires de Pierre Lardatte candidat plus vrai que nature dans la promesse et le mensonge ( Victor Laloux).
Il n’est au courant de rien, ne connaît pas l’équipe qui travaillait pour lui et s’irrite vertement de la pression que nos deux héros posent sur ses épaules. Pour s’en décharger rien de mieux que de sonner aux portes du commissariat où le patron Ledoux ( Julien Guiomar ) entend l’appel au secours.
On leur retire une partie de l’enquête, la hiérarchie prenant à sa charge le volet politique sous la responsabilité de l’inspecteur Pignol (Pierre Tornade) , aux dents longues et obéissant. Pas très copain avec les deux autres…
C’est ce nœud gordien que Francis Veber le scénariste réussit à emmêler un peu plus sous les coups de boutoir du jeune flic, et la résiliation feinte de son compère. On le mute à Montpellier, contrôleur général « une promotion ça ne se refuse pas ». Lino Ventura dans le grand art …
Une bonne étude des mœurs policières au plus haut sommet , des séquences savoureuses ( l’audition entre le juge d’instruction Delmess ( Claude Rich) et Lefèvre ) une belle entourloupe jusqu’à l’ultime bras de fer avec le meurtrier ( Claude Brosset) .
Jolies cascades et échanges impressionnants, Dewaere au somment de son art, au propre comme au figuré …
Lui qui fume à tout crin est repris à plusieurs reprises et se venge sur la distribution des tracts politiques . Tous ces arbres que l’on abat, la perte d’oxygène, ce film a cinquante ans Granier-Deferre ne parlait pourtant pas d’écologie.
LES SUPPLEMENTS
- « La Patte Granier-Deferre » par Luc Arriba, auteur journaliste (30 min) – « Il a appris son métier au contact de réalisateurs chevronnés. Un auteur à part entière. Quand on lui propose « Adieu Poulet » c’est encore pour filmer son époque. Le côté politique et social qui préoccupe les Français. »
Les choix souvent osés des producteurs Georges Dancigers et Alexandre Mnouchkine « ils avaient le feeling. Prenez « La Balance » de Bob Swain personne n’en voulait !… ». Sa maîtrise du plateau, il est passé par tous les stades sur un tournage « , il connait vraiment le travail des techniciens, des acteurs . Il savait mettre l’ambiance du film grâce à sa personnalité ».
- Interview de Lino Ventura et Pierre Granier-Deferre, diffusée en 1976 sur la RTBF (11 min) – « Dans cette part de flics, il y a quand même autre chose que cette banalité » se défend Ventura face aux commentaires du journaliste. « Un film de caractères » reprend le réalisateur qui doit aussi contester le fait « qu’un scénariste soit esclave. C’est un collaborateur dans un travail d’équipes ».
« Un type qui n’aime pas s’exhiber peut être acteur » contre attaque Ventura devant la réflexion de son vis-à-vis, surpris de l’attitude de l’homme très discret et du comédien très disert . Ah ces journalistes.
- Présentation du film par Clélia Ventura (8 mn) . Elle explique comment son père a proposé le film à Granier-Deferre pour se rattraper de « La Cage » qui avait été un échec.
Granier-Deferre voulait absolument Patrick Dewaere, mais face à Ventura c’est le jour et la nuit. Un électron libre à côté d’un métronome, « toute la force du film » dit-elle, « la rencontre de l’ordre et du désordre« .
- Présentation du film par Francis Veber(, le scénariste(21mn). Lino Ventura n’était pas d’accord avec son personnage, présenté selon lui comme une pute, à la limite un ripou. « Il a fallu réécrire le scénario, mais, la première mouture étaient meilleure . (…) Il était sympathique, mais chiant. Et le public l’adorait ».
Les règles pour adapter un livre. Si vous ne faites pas assez peur dans un polar, on ne vous en veut pas trop, si vous ne faites pas assez rire dans une comédie , c’est le peloton d’exécution. Ecrire « Adieu Poulet » ce sont des vacances à côté de « La chèvre » ou « Le dîner de cons »
« J’aime bien le style Audiard, mais tous ses bons mots arrêtaient l’action, ils ne sont pas en situation »
La collaboration avec le réalisateur …
Le film
Les bonus
Je ne sais pas si l’on peut parler d’une transmission entre le jeune et le vieux, mais l’association Ventura-Dewaere est fascinante dans ce duo de flics qui a bien du mal à s’entendre, mais qui s’aiment sans se l’avouer.
Lefèvre et Verjeat mènent un combat inégal, au sein d’une enquête ralentie par la corruption de leurs supérieurs.
Une bonne étude des mœurs policières au plus haut sommet , des séquences savoureuses ( l’audition entre le juge d’instruction Delmess ( Claude Rich) et le jeune flic) une belle entourloupe jusqu’à l’ultime bras de fer avec le meurtrier ( Claude Brosset) .
Avant que Ventura ne remette tout en cause de façon très inattendue. Bravo à Veber le scénariste . Et à Philippe Sarde pour sa musique légère, jazzy, tout à fait dans l’ambiance. A ma connaissance, il n’est jamais cité au générique.
AVIS BONUS
Beaucoup de points de vue sur le film, des commentaires sur les comédiens ou bien encore l'avis sans nuances de Francis Veber , le scénariste, on se régale