Durée : 1 heure et 45 minutes
- Dvd : 18 février 2025
- 4 septembre 2024 en salle
- Acteurs : Clara-Maria Laredo, Marc-Antoine Mozziconacci, Thierry de Peretti, Victoire Du Bois, Alexis Manenti
- Sous-titres : Anglais
- Studio : Pyramide Vidéo
D’après le roman éponyme de Jérôme Ferrari (Prix Goncourt 2012)
L’histoire : Fragments de la vie d’Antonia, jeune photographe de Corse-Matin à Ajaccio. Son engagement, ses amis, ses amours se mélangent aux grands événements de l’histoire politique de l’ile, des années 1980 à l’aube du XXIe siècle. C’est la fresque d’une génération.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Il faut bien prendre en compte l’histoire que l’on vous propose, pour ne pas décrocher trop vite, voire abandonner en cours de route. Une jeune photographe du journal local Corse Matin, Antonia, est ballotée dans son quotidien qu’elle tente d’améliorer au fil de ses rencontres sentimentales, et professionnelles.
Avec en ligne de mire, l’espoir de décrocher un véritable reportage, dans un pays déconstruit. Reporter de guerre comme elle prévient ses parents, qui ne sont absolument pas d’accord avec son projet.
L’une des nombreuses confrontations générationnelles qui s’immisce également dans le parcours nationaliste de la jeunesse corse. L’héroïne l’emprunte aux côtés de Pascal (Louis Starace), un militant arc bouté sur l’action violente. Il sera emprisonné à plusieurs reprises.
Les allers-retours à la prison, Antonia (Clara-Maria Laredo) ne les supporte plus .Mais en regardant ailleurs, elle peine à déterminer quel avenir lui réserve son passage sur terre . Cette île de beauté que Thierry de Peretti marque terriblement, au sens de l’appropriation historique.
Un entre-soi inconfortable pour le continental qui peine à discerner les attentes de tous ces protagonistes cagoulés, ou non, au nom d’une idéologie qui par le sang et les larmes s’affiche à la une des journaux.

Revues nationales ou locales, Peretti engage un autre débat dans ce film séquentiel aux fragments parfois hermétiques , voire abscons.
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Thierry de Peretti ( 17 mn ) – Le réalisateur parle de son film à travers plusieurs séquences, bien définies, dont « Les obsèques d’Antonia », « Le retour après la guerre en Yougoslavie » . Il revient également sur la fin du film en posant la question qui parait centrale « Comment peut-on continuer à vivre dans un tel environnement, de morts, d’échecs ? »
- Candidatures pour le casting-Antonia, Simon, Pascal, Madeleine, et tous les autres. Ils défilent devant la caméra, se présentent, se définissent …

- Le concert de I Chami Achales ( 100 mn )-Le groupe Corse a donné un concert le 31 aout 2023, dont la captation a permis au réalisateur d’inclure certains extraits dans le film. Tout à fait dans l’esprit de cette formation traditionnelle, aux chants très enlevés, parfois guerriers, souvent révolutionnaires.
- Scènes coupées- On peut les suivre avec ou sans les explications de Thierry de Peretti, que je vous conseille cependant vivement.
« Après le concert » , « Comité de rédaction à Corse matin » ( ancien journaliste, j’ai bien apprécié cette séquence ) « Les salines » et « La messe » , un chapitre très intéressant « A partir du texte de Ferrari on a tourné trois fois l’homélie dans une vraie messe traditionnelle. Mais au montage ça ne fonctionnait pas ». Et il explique pourquoi …
Le Film
Les bonus
J’imagine que Thierry de Peretti a compris que le parti qu’il prenait pour parler de la Corse et de ses soubresauts nationalistes allait en dérouter plus d’un. Il pose alors une voix off, très présente, très explicative.
Elle nous sauve effectivement un peu du désarroi dans lequel nous plonge la belle Antonia, fille de l’Ile de Beauté, mais femme de l’Univers en quête de réelles aspirations.
La violence l’écarte de ses aspirations premières, et son travail de photographe dans le journal local limite ses ambitions. C’est en suivant ses pas que le réalisateur reprend à son compte l'histoire du nationalisme corse qu’il désavoue dans ses excès meurtriers.
Sur cette terre chérie que Thierry de Peretti marque terriblement, au sens de l’appropriation historique.
Un entre-soi inconfortable pour le continental qui peut ne pas toujours en saisir les subtilités .
AVIS BONUS
Ils sont excellents, en particulier les scènes coupées