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« A Man » de Kei Ishikawa. Critique cinéma

  • 31 janvier 2024 en salle
  • 2h 01min | Thriller
  • Avec Satoshi Tsumabuki, Sakura Andô, Masataka Kubota

L’histoire : Rie découvre que son mari disparu n’est pas celui qu’il prétendait être. Elle engage un avocat pour connaître la véritable identité de celui qu’elle aimait.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

C’est un thriller , sans coup de feu probant, ni violence armée. Sans résolution particulière non plus sur une enquête policière diligentée par  un avocat.  Ce qui peut surprendre. Mais intrigue …

Akira Kido ( Satoshi Tsumabuki)  défend les intérêts de Rie Taniguchi, qui un an après la mort de son mari, constate qu’il n’était pas celui qu’elle a connu !

Son frère ( Hidekazu Mashima) qui découvre le pot aux roses remue alors quelques différents familiaux, mais reste à distance des interrogations de la jeune veuve. Daisuke était quasiment le compagnon idéal, artiste dans l’âme, bucheron la journée, et papa si aimant.

 

Loin du profil d’un criminel admet l’avocat enquêteur confronté au passé de cet inconnu . Dans un effet boomerang, elle renvoie une histoire qui ne lui est pas forcément étrangère.

Un vieux repris de justice retors ( Akira Emoto) , témoin possible de l’affaire, se charge de la lui rappeler lors de leurs entrevues à la prison. Face à face vertigineux et basculement des rôles : Akira est accusé sinon d’être coréen, du moins de ne pas assumer ses origines confondues avec sa distinction japonaise.

Ce n’est pas le blanchiment d’identité révélé par son enquête, mais comme une suspicion légitime dans ce pays où la rigidité des conventions interdit à certains, toute indépendance d’esprit.

Daisuke et Rie (Sakura Ando )se retrouvent pour la première fois dans l’intimité. Mais Daisuke (Masataka Kubota) ne s’appelle pas vraiment Daisuke

C’est pourquoi , le cinéaste instrumentalise ses personnages sans leur permettre d’exister totalement. Pour un père meurtrier, une fratrie destructrice, un couple bringuebalant. Et s’il leur accorde une relaxe bienveillante, dans la disparition, l’absence, ou le renoncement, c’est qu’à ses yeux, aucun échappatoire n’est possible.

Sinon celui qu’Akira va plaider malicieusement une fois son enquête achevée. Et qu’il snobe de manière inattendue . On ne refait pas l’histoire dit-on, et pourtant …

31 janvier 2024 en salle 2h 01min | Thriller Avec Satoshi Tsumabuki, Sakura Andô, Masataka Kubota L'histoire : Rie découvre que son mari disparu n'est pas celui qu'il prétendait être. Elle engage un avocat pour connaître la véritable identité de celui qu'elle aimait. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article C’est un thriller , sans coup de feu probant, ni violence armée. Sans résolution particulière non plus sur une enquête policière diligentée par  un avocat.  Ce qui peut surprendre. Mais intrigue ... Akira Kido ( Satoshi Tsumabuki)  défend les intérêts de Rie Taniguchi, qui un an…
Le Film

Ambition esthétique affichée, ressorts scénaristiques huilés à fond, une fois encore le cinéma asiatique tente de se démarquer des productions courantes, surtout quand le genre est celui du film policier. Ce que réussit assez bien Akira Kido  dans le miroir aux alouettes qu’il nous tend autour d’une usurpation d’identité , prétexte à l’élaboration de son scénario déviant. Car derrière le mystère laissé par ce mari décédé, qui n’était pas l’homme  que l’on imaginait, le cinéaste japonais revisite le pays de l’enfant roi et surtout celui où des conventions rigides interdisent à certains toute indépendance d’esprit Dans ce carcan les protagonistes de l’histoire doivent à leur façon quêter leur propre identité quand celle de l’époux disparu n’est plus qu’un prétexte à une investigation policière menée par un avocat. C’est le sel d’un récit captivant , mais sans résolution particulière, sur le niveau de l’intrigue final. Un bon film policier.

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Un commentaire

  1. « A Man » permet de souligner le phénomène des « évaporés » au Japon au nombre impressionnant de 90 000 environ!
    L’usurpation d’identité en est donc une déviance, qui nous conduit à ce film captivant .
    L’utilisation du tableau de Magritte « Reproduction interdite » reflète à merveille l’idée de la double personnalité . Même si finalement la jeune veuve se demande si elle a bien fait de chercher à savoir,celle qu’elle a connue lui ayant pleinement permis de vivre l’amour.
    Très intéressant la xénophobie ambiante pour les coréens qui nous démontre que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs!!!

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