Synopsis: On lui doit les chefs-d’œuvre "Le Port de la drogue" (1953), "Shock Corridor" (1963) ou "Dressé pour tuer" (1982). Journaliste d’investigation à l’adolescence, pigiste parcourant les routes des États-Unis, scénariste et réalisateur provocateur à Hollywood, mais aussi cinéaste exilé en France et héros de guerre… Samuel Fuller un homme à multiples facettes révélé dans ce très beau documentaire dirigé par Samantha, sa fille .
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le documentaire
Le bonus
« C’est tragique de demeurer une légende vivante, les gens ne respectent que les morts » ( Samuel Fuller)
Meilleur dvd Janvier 2018 ( 9 ème )
Samuel Fuller a fait les films qu’il a vécus. Ce documentaire imaginé par sa fille Samantha ne dit pas autre chose. Et il le dit très bien .Ce récit d’une vie hors norme couvre près d’un siècle d’histoire des États-Unis. Des réalisateurs comme William Friedkin ou Joe Dante, des acteurs à l’image de James Franco, Tim Roth, Constance Towers, la détricote en lui prêtant leurs voix.
Pour les illustrations, de nombreux extraits de ses œuvres éclairent ses réflexions et commentaires dont les archives personnelles contribuent à la dynamique de l’ensemble.
Sur le débarquement par exemple, puis la reconquête de l’Europe, des images extraordinaires tournées par Fuller en personne et en 16 mm. Pour la plupart inédites, leur valeur documentaire est indéniable. « Il est impossible de décrire la guerre avec réalisme au cinéma. Pour faire vraiment comprendre une bataille à un spectateur, il faudrait lui tirer dessus de l’autre côté de l’écran ».
« The big red one » (« Au-delà de la gloire ») retrace tout à fait l’expérience de Fuller au sein de la Cie « Big red one » pendant la seconde guerre mondiale. Joe Dante livre la période sicilienne avec deux histoires surprenantes, l’une magnifique (celle de la grand-mère retrouvée par un GI), l’autre tragique. Devant les américains conquérants, une jeune fille dévoile sa poitrine arrachée par les fascistes italiens.
Samuel Fuller n’a pas inventé sa filmographie. « J’ai avalé des litres d’eau salée mélangée à du sang américain » lit Tim Roth à l’occasion des opérations en Normandie. Le cinéaste effectuera trois débarquements amphibies, et n’en revient toujours pas d’être debout. Peu après, il apprend le succès de son roman « L’inexorable enquête » (1944) dont Hollywood veut s’emparer. « Sommes-nous sur la même planète ? » soupire son auteur à qui il reste encore bien du chemin à faire avant de retrouver la paix. Il passera par Aix la chapelle où Wim Wenders nous raconte encore une histoire bien étonnante avec … Marlène Dietrich.
« Le Port de la drogue » de Samuel Fuller. Les premières apparitions de la mafia chinoise, prémices de grands films comme « L’année du dragon » de Michael Cimino »
Le cinéma, la vie de Fuller, demeurent ainsi bien au cœur de l’étrange débat qui anime cet émouvant documentaire où le souvenir des camps de concentration (Monte Hellman) heurte l’insistance du FBI et de son patron Hoover .Il ne supporte pas que les héros US dans « Le port de la drogue » fassent du commerce avec des communistes.
Un combat de plus pour « ce cas type de « névrose de guerre » disait-il en se regardant dans l’objectif d’une caméra qui à ses yeux n’avait qu’une seule raison de relater son histoire personnelle : « pour que mes expériences soient une source d’inspiration, même si vos rêves paraissent fous aux yeux des autres. Et maintenant faites entendre votre voix ». On ne peut rêver meilleure chute !
William Friedkin Joe Dante
LE SUPPLEMENT
- « Dogface » (1959 N&B – 26 mn) de Samuel Fuller. Une compagnie, à l’abris des rochers, est visée avec précision par les tirs ennemis. Un chien dressé pour le regard est semble-t-il à l’origine de la méprise…
Samuel Fuller réalisa ce pilote pour une série sur un groupe de soldats de l’armée de terre américaine qui combat les Nazis en Afrique du Nord. A cette époque, le cinéaste déjà connu et reconnu, ne doit pas trop se prendre la tête pour défiler une histoire assez manichéenne sur la morale guerrière.
- Un livret (20 pages) extrait du livre de Frank Lafond « Samuel Fuller, jusqu’à l’épuisement »
Le documentaire
Le bonus
Samantha Fuller a fait appel à une quinzaine d’artistes ayant côtoyé de près ou de loin son père pour raconter à travers ses écrits, ses films et ses « 16 mm » inédits l’histoire d’un homme citoyen du monde avant que l’expression ne devienne bourgeoise. James Franco pour la jeunesse, Jennifer Beals, sur le journaliste d’investigation que fut Samuel Fuller (« si le type doit griller à Sing Sing, arrange-toi pour que le lecteur sente l’odeur de sa chair brûlée ») puis pigiste une période relatée par Bill Duke, avant que le jeune homme ne traverse l’Amérique, et reçoive un coup de pied au cul de la part d’un officier d’infanterie qui lui fera découvrir la grande guerre en Europe. « D’où on revient, mort, blessé ou fou » dira-t-il dans ce documentaire d’une vie hors norme qui couvre près d’un siècle d’histoire des États-Unis. Des réalisateurs comme William Friedkin ou Joe Dante, des acteurs James Franco, Tim Roth, Constance Towers, la détricote en luiprêtant leurs voix. Du bel ouvrage pour l’Histoire et le cinéma. AVIS BONUS Un court métrage de 1959 sur une compagnie prise au piège dans un combat avec les Nazis en Afrique du Nord. Il s'agissait d'un pilote pour une série.
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