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« A Contretemps » de Juan Diego Botto. Critique cinéma-dvd

  • 5 juillet 2023 en salle
  • DVD:02Novembre
  • 103 min /  Drame social
  • Avec Penélope Cruz, Luis Tosar, Christian Checa

L’histoire : Avocat aux fortes convictions sociales, Rafa a jusqu’à minuit pour retrouver la mère d’une fillette laissée seule dans son logement. A défaut, la police la placera en foyer. Dans sa course contre la montre, Rafa croise la route d’Azucena, une femme menacée d’expulsion. Elle est fortement soutenue et la révolte citoyenne n’est pas loin.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le Film :
  • Le bonus

Des destins croisés, qui ne vont pas forcément se rencontrer, mais entamer la même galère,  au bout de la nuit, quand tout peut basculer

Pour une menace d’expulsion et la saisie bancaire de l’appartement, pour un enfant retrouvé seul au petit matin dans son logement, sans la maman, ou pour cette maman qui n’a plus de nouvelles de son grand fiston …

Sans trop le savoir, Rafa un avocat social plus que déterminé va vivre avec eux, à peu près la même journée . A cent à l’heure, à perdre haleine. Pour tenter une fois encore  «  de sauver le monde » comme le lui rappelle sa femme exaspérée par ses contributions humanitaires parfois extrêmes.

Et souvent prioritaires au quotidien de sa petite famille qui ce jour-là compte véritablement sur sa présence. Rafa dit oui, dit oui à tout et se perd dans la nébuleuse sociale madrilène où la colère parait tenir chaque coin de rue.

Dans la robe de l’avocat Luis Tosar est impressionnant.

Il en fait beaucoup trop, ne peut pas tout colmater, mais sa hargne, son désespoir affichent la misère endémique d’une société en proie au déracinement. Elle est ici espagnole mais fait forcément écho à ses voisines européennes où tout système économique se gère sur la puissance, le pouvoir et l’argent.

Ce que filme, sensible et sans pathos, Juan Diego Botto dans le mauvais rôle du mari prêt à tout abandonner devant  l’intervention policière. Son épouse Azucena est jouée par Pénélope Cruz, qui force le réalisme sur un visage de plus en plus désespéré …

Malgré le travail des associations, la solidarité qui s’en dégage et qui au petit jour de l’expulsion prend forme humaine et chaleur amicale. Une flamme que l’on rallume dans les beaux yeux d’Azucena. Mais, pour la même raison, une autre  s’éteint tout à côté …

Juan Diego Botto nous rappelle que ces dix dernières années 400.000 expulsions ont été prononcées en Espagne. Actuellement, il y en aurait une centaine par mois.

LE SUPPLEMENT

  • Rencontre avec le réalisateur ( 7 mn )- « Tout mon théâtre tourne autour des mêmes thèmes, l’exil, l’impunité, la mémoire. Mon théâtre rejoint mon film sur deux points :l’impunité avec cette lutte de la population contre une administration invisible, et le prix à payer pour cette lutte , le prix de l’activisme »

Le travail d’enquête sur les procédures d’expulsions …  « difficile de se tenir à l’écart de cet abus social »

« Il faut cesser de culpabiliser l’individu et porter la responsabilité sur la société. (…) On a filmé une véritable assemblée de gens concernés, et on l’a intégrée au film : la réalité est toujours plus forte et délirante que la fiction ».

5 juillet 2023 en salle DVD:02Novembre 103 min /  Drame social Avec Penélope Cruz, Luis Tosar, Christian Checa L'histoire : Avocat aux fortes convictions sociales, Rafa a jusqu’à minuit pour retrouver la mère d’une fillette laissée seule dans son logement. A défaut, la police la placera en foyer. Dans sa course contre la montre, Rafa croise la route d’Azucena, une femme menacée d’expulsion. Elle est fortement soutenue et la révolte citoyenne n’est pas loin. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le Film : Le bonus :  Des destins croisés, qui ne vont pas forcément se rencontrer, mais entamer la…
Le Film
Le bonus

Sur un sujet aussi chaotique et destructeur que l’expulsion des plus démunis , Juan Diego Botto le réalisateur installe un procédé scénique tout aussi chamboulé par l’intrusion d’un avocat social qui pour faire bien fait bien souvent n’importe quoi. Luis Tosar est impressionnant, et force le respect dans sa quête éperdue au cœur de Madrid désemparée de la même manière par la misère sociale qui traîne dans la rue. Trois cas d’expulsions pour des raisons bien différentes, mais toujours au cœur de l’humain malmené par des instances supérieures et invisibles qui jettent des familles à la rue et poussent au suicide. Pénélope Cruz en mère courage et Luis Tosar en défenseur obstiné forcent le respect d’une interprétation sans temps mort, tout en haut d’une affiche où le jeune Christian Checa signe un premier rôle tout aussi puissant. Et ses collègues jouent une partition égale dans une dramaturgie éclatante. Juan Diego Botto nous rappelle que ces dix dernières années 400.000 expulsions ont été prononcées en Espagne. Actuellement, il y en aurait une centaine par mois.

AVIS BONUS Les commentaires très explicites du réalisateur

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