Accueil » A la une » « A Cappella » de Lee Sujin. Critique dvd

« A Cappella » de Lee Sujin. Critique dvd

Synopsis: Han Gong-ju, une jeune lycéenne, est contrainte de changer d’établissement scolaire et d’emménager, pour un temps, chez la mère d’un de ses professeurs, tandis qu’une enquête policière suit son cours dans son quartier d’origine. N’ayant en apparence rien à se reprocher, Gong-ju pourra-t-elle échapper à son passé ?

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Coffret 2 DVD Cinémas de Corée du Sud (A Cappella + Délinquant Juvénile)"
De : Lee Sujin, Kang Yi-kwan
Avec : Chun Woo-hee, Jung In-sun, Kim So-young, Lee Young-lan, Seo Young-ju
Sortie le : 06 octobre 2015
Distribution : Dissidenz Films
Durée : 219 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Octobre 2015 ( 6 ème )

La diversité du cinéma coréen permet aujourd’hui de sortir des sentiers battus par sa violence coutumière (« Company Man » de Lim Sang-yoon, «  J’ai rencontré le diable » de Kim Jee-Woon…). Devant cette virtuosité, cette efficacité, une autre école coréenne apaise les débats de manière tout aussi significative  (« Haewon et les hommes », « Hill of freedom » de Hong Sang Soo, « A girl at my door » de July Jung…).

Cette école dont fait partie Lee Sujin, déjà couronné par de nombreux prix. « A cappella »  repose sur l’énigmatique personnage de Han Gong-Ju, (Chun Woo-hee) une jeune fille terrée dans sa douleur, un secret qui aujourd’hui  l’écarte de son milieu habituel.

L’objet du réalisateur est évidemment de nous révéler ce monde intérieur, ce passé interdit,  mais sa manière de procéder révèle un tempérament bien particulier. Lee Sujin joue sur  l’absence de chronologie du récit, de la relation des faits au profit d’une intrigue uniquement centrée sur la jeune fille. Sans fuir ses nouvelles camarades, Han Gong-Ju les tient à distance, refuse d’apparaître sur leur IPhone, leur vidéo.

A cappella

Avec un scénario parfaitement calibré pour le suspense, l’accompagnement du spectateur est immédiat. Des révélations d’une histoire sordide à l’espoir que suscite le règlement judiciaire de l’affaire, la mise en scène tout aussi limpide évoque un temps la culpabilité des victimes.

Han Gong-Ju lutte vainement et en silence contre cette tendance, acculée par les familles des responsables (les coupables ?) et la suspicion naturelle de la police. «  Ils me demandent pardon, mais c’est moi qui doit fuir » pleure en silence l’héroïne, qu’interprète avec une très grande sensibilité  la jeune comédienne coréenne. Entre trouble et sérénité.

Un climat entretenu dans la relation que l’écolière vit avec sa famille d’accueil. Principalement la femme, tout aussi désespérée par sa situation familiale et sentimentale, en butte aux autres femmes qui lui reprochent ses liaisons adultérines.

Un esprit, un tempérament qui  me ramènent à ce fameux courant cinématographie coréen qui cette fois me fait penser à des œuvres fortes tel que «  Mother » de Bong Joon-Ho ou pour la dramaturgie «  Poetry » de Lee Chang-dong. Lee Sujin est sur la bonne voie.

LES SUPPLEMENTS

Il est préférable de les regarder après la projection du film, si vous tenez à suivre l’énigmatique parcours de l’héroïne qui ici se révèle très rapidement dans les propos du réalisateur. J’ai volontairement occulté certains termes afin de participer à ce mystère.

  • Rencontre avec le réalisateur ( 17 mn ). « Le présent et le futur comptent autant que ce qui a pu se passer » dit-il en relevant, « un thème très souvent abordé par le cinéma coréen, moins un sujet qu’une matière. (…) Mais il n’était pas question de dénoncer, ni de provoquer la colère du spectateur. (… ) Pour moi c’est le cheminement d’une ado qui se retrouve au pied du mur, et la réaction des gens qui la côtoient, ça pourrait être vous, moi, tout le monde ».

  • « Son’s » de Lee Sunjin. (18 mn). L’histoire d’une mère qui attend son fils qui devrait sortir de prison. Déjà beaucoup d’attention dans la mise en scène et le portrait de cette femme.
  • Livret de 24 pages . Le réalisateur et sa comédienne s’expriment autour d’un film dont on apprend ainsi beaucoup.
Meilleur dvd Octobre 2015 ( 6 ème ) La diversité du cinéma coréen permet aujourd’hui de sortir des sentiers battus par sa violence coutumière (« Company Man » de Lim Sang-yoon, «  J’ai rencontré le diable » de Kim Jee-Woon…). Devant cette virtuosité, cette efficacité, une autre école coréenne apaise les débats de manière tout aussi significative  (« Haewon et les hommes », « Hill of freedom » de Hong Sang Soo, « A girl at my door » de July Jung…). Cette école dont fait partie Lee Sujin, déjà couronné par de nombreux prix. « A cappella »  repose sur l’énigmatique personnage de Han Gong-Ju, (Chun…
Le film
Les bonus

Un premier film totalement abouti, d’autant que la structure narrative n’a rien d’un classicisme de bon aloi. Les événements ne sont pas exposés dans un ordre chronologique formel, mais entrevus, imaginés et puis assimilés par un déroulement scénique fort bien maîtrisé. « A cappella »  repose principalement sur l’énigmatique personnage principal de Han Gong-Ju, une jeune fille terrée dans sa douleur, un secret qui aujourd’hui  l’écarte de son milieu habituel. L’incroyable pression qui repose sur ses épaules va peut à peu se libérer au fur et à mesure que  les faits deviennent limpides. Mais la crainte et la peur ne cessent de harceler la jeune héroïne magnifiquement interprétée par Chun Woo-hee. Ou le portrait d’une jeunesse coréenne engoncée dans un climat social et judiciaire cimenté par des adultes tout aussi compromis. Harcèlement d’une part, racket d’autre part, le bien et le mal toujours confondus.

Avis bonus Rencontre avec le réalisateur , son court-métrage et un livret très instructif, excellent dvd

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire