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« Xenia » de Panos H.Coutras. Critique dvd

Synopsis: A la mort de leur mère, Dany et son frère Odysseas, 16 et 18 ans, prennent la route d’Athènes à Thessalonique pour retrouver leur père, un Grec qu’ils n’ont jamais connu. Albanais par leur mère, ils sont étrangers dans leur propre pays et veulent que ce père les reconnaisse pour obtenir la nationalité grecque. Dany et Ody se sont aussi promis de participer à un populaire concours de chant qui pourrait rendre leur vie meilleure. 

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Xenia"
De : Panos H. Koutras
Avec : Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Yannis Stankoglou, Marissa Triandafyllidou, Aggelos Papadimitriou
Sortie le : 05 novemb 2014
Distribution : Pyramide Vidéo
Durée : 117 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Novembre 2014

La Grèce est dans un sale état. Des chantiers abandonnés, des gangs qui sèment la terreur et un père qui ne reconnaît pas les siens. La mère patrie se soulève et envoie deux de ses enfants reconquérir ses droits. Dany et Ody se sont perdus depuis des années, avant que le décès de la maman tant aimée ne les invite à retrouver celui qui les a abandonnés dès leur plus jeune âge.

Une quête des origines, et d’une identité bafouée au sein de leur propre pays. Albanais par la mère, ils affirment leur attachement à la terre des dieux, géniteur oblige.

Mais l’affiliation n’est pas évidente pour les Grecs , dont certains ne supportent pas le profil maniéré du plus jeune. «  Albanais et pédé, il faut mieux ne pas se faire remarquer» lance Ody à l’adresse de son cadet qui s’en moque comme d’une guigne.

Toujours en rébellion, Dany harcelle et provoque. Il fuit, chaque fois, et entraîne les autres dans sa course effrénée vers la reconnaissance, la liberté, son droit à l’existence. La relation entre les deux frangins est assez complexe, plutôt étrange. Complice, malgré les incartades et les bourdes du plus jeune qu’il faut retirer des mains de la police ou d’une bande de voyous.

Des balises bien particulières sur ce périple qui n’en finit pas (le film dure plus de deux heures), un brin décousu sur la distance  d’une mise en scène qui à la longue  cherche ses marques.

Autour de l’illusion  du petit lapin de Dany qu’il cajole comme un enfant, d’une chanteuse rêvée comme une idole, et d’un père disparu, Panos H. Koutras entretient lui-même l’apparence d’une vie possible.

Deux frangins qui s'ignoraient..
Deux frangins qui s’ignoraient..

Je ne sais si la métaphore avec la Grèce d’aujourd’hui sert d’alibi à ce film très particulier, qui nous retient malgré tout dans ses méandres et ses circonvolutions poétiques. Il est attachant, car fragile, incertain sur la conduite à tenir .

La scène finale en rupture de ton est poignante. Une fois encore, totalement maîtrisée par le jeu d’une caméra complice, attentive ( une belle photo aussi signée Hélène Louvart ), qui bien souvent prend parti. Kostas Nikouli, le jeune homme totalement investi dans son personnage d’adolescent à la dérive est attachant, fragile ….

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec Kostas Nikouli et Nikos Gelia  (9 mn). Si Nikos se reconnaît assez dans son personnage, Kostas avoue qu’il lui a fallu du temps pour s’identifier à ce garçon décoloré , mais qu’au bout du compte, il retrouvait un peu de lui-même, « j’ai mis du temps à me rendre compte que j’avais des points communs avec Dany ».

 Au sujet des scènes xénophobes du film, Kostas dit qu’il n’a  pas senti de discrimination quand il vivait en Grèce, « je ne donnais pas à voir aux autres que je me sentais comme un étranger, mais je disais que je n’étais pas Grec, que mes parents venaient d’Albanie où  je passais mes vacances ».

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  • Rencontre avec le réalisateur (13 mn ). Il dit qu’il voulait raconter l’histoire «  des adolescents qui ont grandi avec beaucoup de difficultés dans un pays pas facile, l’Albanie. (…)  Les deux acteurs n’ont pas été aisé à trouver, il leur fallait une histoire, et du talent à 16 ans et 18 ans, ça nous a pris longtemps, une année et autant pour les répétitions, ils allaient encore au lycée 

Panos H. Koutras parle aussi de ses références .Un clin d’œil à «  La nuit du chasseur »  « que j’adore », et le lapin pour « Alice au pays des merveilles »

« Tous les films ont une nature politique, qu’on le veuille ou non, pourquoi dans ce moment-là, on fait tel film ? Pas l’idée d’en faire un en soi, mais le fait de faire ce film c’est un acte politique, ne serait-ce qu’en choisissant deux acteurs albanais ».

  •  Making of ( 28 mn ). Un peu bizarre ce documentaire qui parle  du film, mais pas de façon statique (l’interview classique), toujours en situation dans le décor ou pendant le tournage dont on ne voit malgré tout pas grand-chose.

La scène des motards s’attaquant à des étrangers est la plus révélatrice de ce making of, qui par contre fourmille autour de la préparation de plusieurs séquences, et des répétitions.

Il est aussi question de la fermeture de la télévision grecque (la nouvelle tombe pendant le tournage) surtout qu’une co-production était envisagée. Le trou financier qui en découle rend frileux les autres producteurs.A part une remarque sur cette disparition dans un pays démocratique, personne ne relève l’importance que revêt une telle décision pour les Grecs, et le reste du monde. Seul, l’avenir du film est évoqué à travers cette fermeture …

Meilleur dvd Novembre 2014 La Grèce est dans un sale état. Des chantiers abandonnés, des gangs qui sèment la terreur et un père qui ne reconnaît pas les siens. La mère patrie se soulève et envoie deux de ses enfants reconquérir ses droits. Dany et Ody se sont perdus depuis des années, avant que le décès de la maman tant aimée ne les invite à retrouver celui qui les a abandonnés dès leur plus jeune âge. Une quête des origines, et d’une identité bafouée au sein de leur propre pays. Albanais par la mère, ils affirment leur attachement à la…

Review Overview

Le film
Les bonus

Une métaphore discrète sur la Grèce d’aujourd’hui en quête d’une nouvelle identité. Pour le héros, Dany, elle est à la fois nationale et sexuelle, lui l’Albanais de naissance, l’homosexuel, qui revendique son appartenance à la Grèce pour un père qui l’a abandonné. Le réalisateur entame avec le jeune homme et son grand frère un périple à travers le pays, parsemé des embûches que la situation actuelle provoque. Ça devient un peu longuet à la fin (2 h 10) mais la fragilité de l’entreprise, la manière de la conduire permet de rester en éveil pour un final assez grandiose.

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