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« Whiplash » de Damien Chazelle . Critique cinéma -DVD

Synopsis: Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Whiplash - Lauréat des Oscars® 2015"
De : Damien Chazelle
Avec : Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser, Melissa Benoist, Austin Stowell
Sortie le : 06 mai 2015
Distribution : Ad Vitam
Durée : 103 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Le « Full metal jacket » du jazz . Un point de vue bizarre, mais d’une extrême pertinence. Au film militaire de Kubrick, Damien Chazelle répond par une attitude tout aussi belliqueuse au sein de ce conservatoire de musique où  le maître se comporte tel un sergent recruteur.

Un tyran démoniaque, respecté de tous. Son enseignement est sans pitié ; plus d’un candidat à la relève baissera les bras devant l’exigence requise. Un moindre mal, certains dépriment, d’autres ne donnent pas de nouvelles…

De nombreux postulants espèrent pourtant être admis . Le jour où Andrew accède au saint des saints, c’est de la folie pure. Il travaillait déjà comme un dingue, il va maintenant se tuer au boulot, essuyant les moqueries, les insultes et la honte de ne pas être à la hauteur. Selon le  maître, qui enseigne autant qu’il joue avec ses pantins. Andrew n’est pas la seule tête de turc …

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Si l’individu n’est pas identifiable dans le courant actuel de l’enseignement musical, il doit bien représenter une part de vérité, peu ou prou, tant la caméra dévoile une personnalité hors du commun.  Et révèle à toute une société la manière dont elle se conduit .Son acharnement met en lumière une prestation technique à l’égale de la mise en scène de Damien Chazelle.

Le brio, va de l’un à l’autre, d’un solo de batterie à la performance des acteurs, dont le face à face est à lui un seul un numéro sans égal.

Miles Teller dans la peau du « bleu bite », une énergie à toute épreuve qui transpire dans le tempo effréné qu’il met à rejoindre l’élite. Et à combattre, voire à défier, de plus en plus ouvertement l’omnipotence de Fletcher .J.K. Simmons dans l’un de ses plus grands rôles, se surpasse et domine les débats avec une arrogance qui dépasse l’entendement.

Il va quitter son amie, pour la musique , rien que pour la musique

Il va quitter son amie, pour la musique , rien que pour la musique

Il va sans dire que le scénario n’est pas écrit à l’eau de rose, mais pas au vitriol non plus, jouant aussi bien sur la délicatesse des sentiments que sur la rudesse des comportements. Un mélange qui nous ramène toujours à de fortes tensions, quand un solo de percussions devient un champ de bataille. Qu’une répétition est filmée comme un entraînement de boxe… Que la vie du dedans ressemble à celle du dehors…

Ça parait violent et ça l’est, mais la représentation que nous en donne Chazelle  ne vise pas à détruire un mécanisme, mais bien à le reconstruire par le biais d’un esprit critique qui n’a plus rien à voir avec le septième art : il requiert aussi des connaissances humaines ,musicales, philosophiques. La domination rampante a mené des dictatures au pouvoir. Comment s’y opposer ?

On parle alors parfois d’apprentissage, de transmission. Ici le propos est mesuré face à la démesure de cette œuvre gigantesque qui nous renvoie aux grandes fresques cinématographiques, où l’esprit et la chair se confondent en une sublime représentation .

Et si ça finit bien, ça ne finit pas comme on aurait pu l’imaginer. C’est encore mieux.

Le fiston avec le papa, un avenir se prépare

LES BONUS

  • Entretien avec le réalisateur (5 mn). « Dans la maison, dans la voiture, il y avait toujours du jazz chez moi. (…) Au lycée il y avait un prof de jazz qui me faisais hyper peuR, alors j’ai beaucoup étudié cette discipline ».

Damien Chazelle réalise en 2012, un court métrage sur le thème de «  Whiplash » (également dans les bonus) : «  sur le plateau, J.K. Simmons avait une idée totale de son personnage, il avait ses vêtements noirs, la tête rasée, je savais qu’on allait garder ça pour le film (…) C’est un film sur le jazz à la façon d’un polar, d’un film de guerre, je voulais montrer le côté le plus noir de la musique. Les solos de Charlie Parker viennent de la souffrance, nous on y trouve de la beauté à cause de la souffrance d’un être humain, c’est assez tragique ».

  • Entretien avec J.K. Simmons (6 mn). « Avant de rencontrer le réalisateur et après avoir lu le scénario que j’ai adoré, je l’imaginais comme un grand black, immense, c’est un gamin en fait, comme un élève de lycée .Mais je me suis vite rendu compte de sa maturité, de son intelligence, pas uniquement d’un point de vue académique, mais pour sa perspicacité ».

« J’ai adoré retourner à mon passé de prof de musique, j’avais quand même 25 pros en face de moi, et je possédais donc une certaine crédibilité avec mon passé, mon père aussi l’était, mais beaucoup plus sympa que Fletcher ».

La façon de travailler avec « son » élève Miles Teller ?  «  On cherchait sans cesse à casser l’autre, des trucs de bonhomme »

  • Entretien avec Miles Teller (5 mn). « Je n’ai pas regardé le court-métrage, je ne voulais pas voir un acteur interpréter le rôle que j’allais endosser. J’ai répété pendant 4 heures, trois fois par semaine, pendant trois semaines. Je joue de la batterie depuis l’âge de 15 ans, et Damien ne le savait pas, mais je faisais plutôt du rock, la pratique du jazz c’est bien autre chose, la manière dont se tiennent par exemples les batteurs sur leur tabourets ».  (démonstration à l’appui)

« On a tourné en 19 jours et je n’en reviens toujours pas ». Sur le duo. «  Il y a clairement un magnétisme entre les deux, un rapport sado-maso, ils se poussent mutuellement à devenir quelque chose de plus grand que ce qu’ils auraient été autrement ».  

  • « Whiplash » le court métrage (15 mn). Il s’agit d’un aperçu du futur long métrage, mais déjà tout y est. Dont J.K.Simmons dans la peau du professeur (tout en noir, déjà) alors que l’élève est joué cette fois par Johnny Simmons. Il n’est malheureusement pas dit pourquoi il n’a pas été conservé pour la version finale.Le court métrage se focalise uniquement sur la répétition au cours de laquelle l’élève intervient pour la première fois .La façon dont il est piégé avant sa prestation par un prof devenu tout doux et compréhensif , le coup du trombone qui joue faux, tout y est , c’est incroyable , de l’interprétation à la réalisation .
Meilleur blu-ray Mai 2015 Le "Full metal jacket" du jazz . Un point de vue bizarre, mais d’une extrême pertinence. Au film militaire de Kubrick, Damien Chazelle répond par une attitude tout aussi belliqueuse au sein de ce conservatoire de musique où  le maître se comporte tel un sergent recruteur. Un tyran démoniaque, respecté de tous. Son enseignement est sans pitié ; plus d’un candidat à la relève baissera les bras devant l’exigence requise. Un moindre mal, certains dépriment, d’autres ne donnent pas de nouvelles… De nombreux postulants espèrent pourtant être admis . Le jour où Andrew accède au saint des saints, c’est de la…

Review Overview

Le film
Les bonus

C’est un incroyable personnage, un ignoble maestro que le cinéaste met en scène de manière fulgurante, filmant sur le même tempo que celui que le professeur  impose à ses élèves. Une énergie débridée, qui jamais ne se relâche ou si peu, pour donner un peu de respiration à la scénographie. Un gamin qui en veut, et qui veut surtout atteindre la classe d’excellence. Les répétitions d’une violence inouie, sont alors  filmées de la même façon que dirige le chef d’orchestre. Obstination et maestria, mais aussi discipline de fer. Discipline militaire déjà rapportée par Kubrick et ici traduite par Chazelle qui voit dans son Fletcher, un sergent recruteur de la même trempe que celui de «  Full Metal Jacket ». Deux grands comédiens pour couronner le tout J.K.Simmons et Miles Teller. Ou comment repousser les limites humaines pour arriver à la perfection ...

Avis bonus Des entretiens courts mais sérieux du réalisateur et des deux comédiens, et le fameux court métrage qui allait préparer le long

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21 Commentaires

  1. Il est difficile de juger correctement un film quand sur le fond on est en désaccord avec la philosophie et la morale qui sont mis en avant : il me semble que pour s’en sortir dans la vie (ou même pour devenir un génie, que ce soit en jazz ou dans un autre domaine) il n’est pas nécessaire d’en passer par un éducation militaire hyper sévère où il faut montrer qu’on peut devenir un homme par ce passage. Il y a trop de références à Full métal jacket de Kubrick, le maître du cours ne se nourrit que d’un système de violence qui pour sortir un génie tous les 20 ans n’hésite pas à sacrifier (avec un mort à la clé) une très grande majorité de ses élèves. Heureusement que les enseignants ne font pas la même chose…
    Les deux acteurs principaux sont très bons mais dans des rôles un peu caricaturaux, la fin du film est en fait un peu prévisible. Malgré tout cela, c’est un bon film qui nous fait découvrir le jazz sous un nouveau jour.

  2. Ce film m’a rappelé un professeur de physique qu j’ai eu en seconde et qui terrorisait ses élèves et plus spécifiquement les filles . Rien n’est pire que l’ autorité idiote pour dégoûter les élèves de la discipline choisie.
    Heureusement qu’il y avait de bons morceaux de jazz,vu le peu d’intérêt que ce film m’a procuré! Les deux protagonistes sont par contre excellents, l’un dans sa folie et l’autre dans son vouloir plaire à tout prix.
    Pas d’enthousiasme particulier…

  3. Je viens enfin de voir ce film. Je ne m’étais jamais intéressée de si près à un batteur! Enseigner ainsi, quoique dise le maestro,est totalement destructeur et pervers. L’humiliation tue et ceux qui finissent par y échapper sont rares et à quel prix?
    S’il faut savoir apprendre, encaisser l’échec, se mesurer à l’autre, il faut pour réussir une formidable confiance en soi qui aura été instillée, construite par des personnes aimantes.Si l’effort, la persévérance sont indispensables pour être le meilleur, il faut aussi l’envie, la passion et ce mot va aussi bien à l’amour fou qu’à la souffrance.
    Bref, ce gamin apporte un peu d’espoir au milieu de ce troupeau qui jamais ne se révolte, et conforte un tel enseignement. Sauront-ils ensemble sublimer la partition dans la joie et la surprise de la création par le plaisir d’oser « ensemble »? L’histoire duelle ne le dit pas…..

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