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« Waiting for the barbarians » de Ciro Guerra. Critique cinéma-vod-dvd

Synopsis: Un magistrat bon et juste gère un fort d'une ville frontalière de l'Empire. Le pouvoir central s’inquiète d’une invasion barbare et dépêche sur les lieux le colonel Joll, un tortionnaire de la pire espèce. Son arrivée marque le début de l'oppression du peuple indigène. Une jeune fille blessée attire l'attention du magistrat qui commence à contester les méthodes du colonel.

La fiche du film

Le film : "Waiting For The Barbarians"
De : Ciro Guerra
Avec : Johnny Depp, Mark Rylance
Sortie le : 07/09/2020
Distribution :
Durée : 114 Minutes
Genre : Historique, Drame
Type : Long-métrage
Le Film
  • D’après le roman éponyme de John Maxwell Coetzee

« Je m’appelle Zangra et je suis lieutenant, au fort de Belonzo, qui domine la plaine, d’où l’ennemi viendra ». Une chanson de Jacques Brel, le roman de  Dino Buzatti dont Zurlini a imaginé «  Le désert des Tartares » et Ciro Guerra :  l’homme gardien du monde aux confins de nulle part.

Le réalisateur colombien s’est inspiré cette fois de l’œuvre de John Maxwell Coetzee légèrement plus précis, peut-être, sur l’époque, le pays, le territoire à contrôler.

L’empire colonial s’apparente beaucoup à la puissance Britannique d’autrefois que ses potentats entendent préserver à tout prix. C’est la mission de cet homme que l’on appelle «  le magistrat » qui veille avec bienveillance sur ses vieilles pierres et ses habitants.

Une forteresse, une frontière et un ennemi que l’on ne voit jamais mais qui un jour viendra. C’est pourquoi le pouvoir confie le soin au colonel Joli d’anticiper une attaque ennemie.Ces barbares que le magistrat n’a encore jamais vus.

Il connait seulement les nomades de la région et ne prête pas d’éventuelles ambitions belliqueuses.

Première passe d’armes entre ce sage et le fougueux militaire qui très vite se révèle être un tortionnaire.

Le magistrat le comprend par le témoignage d’une jeune fille pour qui il s’est pris d’affection.  » The girl » (Gana Bayarsaikhan )  maintenant mêlée à ce notable confronté à la rumeur publique et aux désaveux de ses supérieurs. Le magistrat est devenu paria .

Deux hommes que tout oppose …

Comme un renoncement à sa mission, une passion christique pour destin. Elle est terrible et humiliante sous la conduite impressionnante de Mark Rylance  intense et dramatique. Quasi mystique dans sa posture, lente et réfléchie, contemplatif devant ce monde qui s’écroule parce que les hommes en ont voulu ainsi.

Johnny Depp, un brin forcé dans sa stature impériale réussit malgré tout à donner le ton belliciste à cette vaine conquête que relaient ses hommes sanguinaires et dépravés.

Robert Pattinson, bras droit exécutif des basses œuvres tient magnifiquement la dragée haute à celui qui est désormais son prisonnier, un homme bien, relégué à une vie de miséreux. Traîné plus bas que terre, toujours convaincu de son bon droit et de celui d’un peuple que Joli et ses sbires torturent sans raison. Jusqu’à la déraison, la débâcle…

Déchu de son autorité dont il usait si peu, le magistrat assiste médusé et anonyme aux bastonnades publiques

Les officiers quittent  à la hâte le fort où les  soldats ne sont plus que des figurines de pacotilles. Que pourront-ils devant ce nuage de poussière qui se soulève, tout là-bas à l’horizon ?  Le magistrat l’observe avant de refermer lui même les portes de la forteresse. 

L’image est magnifique de la part d’un cinéaste qui mêle à la cruauté des hommes, la beauté et l’élégance. Et n’en laisse rien paraître. Grand !

D’après le roman éponyme de John Maxwell Coetzee « Je m’appelle Zangra et je suis lieutenant, au fort de Belonzo, qui domine la plaine, d’où l’ennemi viendra ». Une chanson de Jacques Brel, le roman de  Dino Buzatti dont Zurlini a imaginé «  Le désert des Tartares » et Ciro Guerra :  l’homme gardien du monde aux confins de nulle part. Le réalisateur colombien s’est inspiré cette fois de l’œuvre de John Maxwell Coetzee légèrement plus précis, peut-être, sur l’époque, le pays, le territoire à contrôler. L’empire colonial s’apparente beaucoup à la puissance Britannique d’autrefois que ses potentats entendent préserver…
Le Film

Ce film fait évidemment penser à celui de Valerio Zurlini ( «  Le désert des Tartares » ) mais s’en distingue très vite sur la personnalité de son héros : un «  magistrat » bon enfant chargé de surveiller un peu de la frontière, quelque part dans le désert, depuis un fort où il gère son petit monde tout aussi tranquillement. Jusqu’au jour où l’Empire assure vouloir se protéger des «  barbares » en envoyant l’armée contrôler le secteur. Le début d’une répression aussi aveugle que sanguinaire dont le magistrat sera la grande victime. Ce combat inégal, si souvent relayé encore de nos jours, révèle la stupidité abyssale des puissants dans leur vision paranoïaque du pouvoir et de ses servants. Une forteresse, une frontière et un ennemi que l’on ne voit jamais mais qui un jour viendra. Disent-ils pour mieux asseoir leur autorité aveugle et malfaisante. L'affiche est plus que jolie : Depp, Pattinson, Bayarskaikhan ... autour du remarquable Mark Rylance. A l'écoute d'un cinéaste remarquable ( " L'étreinte du serpent" ,"Les oiseaux de passage"...)

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