Synopsis: Cinq ouvriers sidérurgistes affrontent les hauts-fourneaux d`une petite ville de Pennsylvannie. Leur loisir : la chasse au cerf. Parce que c`est la guerre au Vietnam, trois d’entre eux deviennent soldats sur le départ. Deux ans plus tard, la guerre sévit toujours et ils sont prisonniers dans un camp vietcong.
La fiche du film
Le film
C’est un voyage qui n’en finit pas. Trente-cinq ans après , le film de Michael Cimino revient inlassablement sur le devant de nos écrans, petits ou grands. Il dure près de trois heures, mais dès les premières images, impressionnantes, (des hommes s’escriment dans la fournaise des hauts-fourneaux) Cimino prévient qu’il ne nous lâchera pas.
Le rouge incandescent de l’usine sidérurgique est déjà une première alerte au danger qui les guette. Ces jeunes gens originaires de Pologne, et dont la fibre américaine est désormais bien accrochée à leurs bagages, s’apprêtent à partir pour le Vietnam.
Juste avant, l’un d’entre eux se marie. Rien d’anodin pour Cimino qui pose là les bases de son intervention cinématographique : la guerre, comme vous ne l’avez peut-être encore jamais vue (l’un des premiers films sur le Vietnam). Ou comment l’individu peut se fondre dans une telle folie collective.
L’appel du grand large cinématographique. La scène du bal s’éternise, mais quelle maestria dans le quadrille et la jig qui nous entraînent de la même manière que le film, tenace et magnifique. Une ambiance du feu de dieu, quand dans la salle voisine, un soldat solitaire, se morfond. Un béret vert, de retour de là-bas qui violemment s’impose aux fêtards d’un soir.
C’est encore une séquence de premier plan, et à la limite ce film pourrait s’apprécier ainsi, chapitre après chapitre : l’usine, le mariage, la chasse en montagne, (la scène de l’habillement est sublime)… Le cinéaste passe de l’un à l’autre, sans transition, avec la soudaineté d’une bombe à fragmentation qui anéantit les espoirs de quelques villageois terrés dans un refuge sous-terrain.
Vision radicale de la cruauté : Cimino nous plonge sans prévenir dans l’enfer annoncé. Mais garde le cap d’origine : aux scènes de guerre traditionnelles, il préfère le regard apeuré d’un prisonnier, la lente torture de la roulette russe, pratique dont l’empreinte est à jamais gravée dans ce film.
Comme un leitmotiv au milieu de l’intime qui s’immisce dans ce désastre collectif. L’ennemi n’a pas le plus beau rôle (c’est bien souvent caricatural, comme une haine viscérale à l’égard des Asiatiques) englué dans un système belliciste, auquel même le décor prête ses oripeaux.
Sordide, poisseux dans leur village de Pennsylvanie, grisaillant dans les méandres du Vietcong, où la pluie dégringole comme des rafales de mitraillettes. Les trois copains sortiront de ce bourbier innommable, mais leur destin est désormais scellé.
Pour celui qui revient au pays, presque sain et sauf, c’est le début d’un autre enfer, d’une culpabilité refoulée dans le regard des autres qui attendent des nouvelles des copains. De Niro est la cible, une révélation je crois à l’époque et qui se bonifie au fil des ans.
A ses côtés la distribution n’est pas mal non plus : Meryl Streep, qui au fil du temps, s’est éclipsée, Christopher Walken, toujours sur la brèche, John Savage…Cimino avait déjà tout compris du cinéma. « La porte du paradis » s’ouvrait à lui.
Review Overview
Le film
Loin du film de guerre ,stricto sensu, (plus de psychologie que d’affrontement) ce voyage place le citoyen au cœur d’une folie collective, flattant son patriotisme nouveau (les héros sont polonais d’origine) pour un pays que Cimino déterre sans jamais le flatter. Dans la fournaise des hauts-fourneaux ou la torture des vietcongs (racisme latent) le cinéaste déploie des idées de mises en scène, qui suppléent aisément les dialogues. Ce film pourrait s’apprécier ainsi par séquence, parfaitement montée : l’usine, le mariage, (le bal, à ne pas manquer) la chasse en montagne, (la scène de l’habillement est sublime), l’évasion ou le retour au pays, avec ses implications et ses traumatismes. Plus de trente ans après, pas vraiment de rides à ce monument du septième art.
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