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« Voyage à Tokyo » de Yasujiro Ozu. DVD.Critique

En 2002, c’était le cinquième plus grand film de l’histoire du cinéma. On le retrouve dans le coffret " Ozu"

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Voyage � Tokyo"
De : Yasujiro Ozu
Avec : Chishu Ryu, Chieko Higashiyama
Sortie le : 30/07/2019
Distribution : Carlotta Films
Durée : 135 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

C’est peut-être la rigueur qui se manifeste le plus. Le temps et le décalage des civilisations aidant, le style d’Ozu prend une singulière signification, pour l’occidental en ce début de siècle tonitruant.

Ici tout semble paisible, les gens, même dans la peine, se sourient et se gratifient d’amabilités. Tout semble lisse, quand Ozu pointe, comme par mégarde, un regard insatisfait, une remarque déplacée de son huis-clos familial.

Certaines caractéristiques au premier film de ce coffret («Le fils unique») sont patentes : le voyage familial, la désillusion des parents face à l’attitude ou à la situation de leurs enfants (Setsuko Hara), les apparences qu’il faut à tout prix sauver.

VOYAGE A TOKYO 06Des thèmes parfaitement assumés et approfondis dans ce « Voyage à Tokyo » où les rapports entre parents et enfants sont sans cesse remis en cause par l’attitude des uns ou des autres. Une étude de mœurs  sans concession devant la façade lézardée d’une société repliée sur elle-même.

Quand les grands enfants ne peuvent plus s’occuper des parents, la cassure est frontale, mais nullement violente. La sérénité du vieux couple est exemplaire d’un temps révolu, à l’image de la mise en scène paisible du maître. Ozu y glisse la même tendresse que la belle-fille leur porte ; son  mari est mort à la guerre.

Bizarrement, paradoxalement, c’est elle qui viendra le plus en aide à ses beaux-parents, au milieu d’un environnement qui paraît désormais immuable. Malgré une scène de beuverie, magnifique, le temps semble s’être figé.

Le rituel demeure, « les enfants déçoivent toujours leurs parents » constate Ozu. Les sentiments ont pris le large, seuls les mots ont encore un peu d’importance.Contemplatif, le cinéaste donne du temps au temps. Qui sait…..

LES SUPPLÉMENTS

  • Récit de Tokyo (11 mn). Une illustration d’un texte de Kijû Yoshida, tiré de son essai « Ozu ou l’anti-cinéma ». On y fait aussi parler le réalisateur qui s’étonne du succès de son film dans lequel il n’a voulu refléter dit-il « que la pitié filiale et les rapports parents-enfants ». Emouvoir les gens avec les passages les plus anodins, ne pas pousser le jeu et donner un profil bas aux sentiments, c’est en résumé son crédo. « Je n’apprécie pas les critiques qui voient dans cette œuvre le sommet de mon art ».
  •  Jeux de rôles (27 mn) . En compagnie de Paul Jobin, Kazuhiko Yatabe et Charles Tesson, il s’agit d’une réflexion sur les domaines particuliers assignés aux personnages dans ce film. Ou comment une visite parentale, peut-être vue dans d’autres lieux, de manière particulière, avec des symboles inconnus pour le spectateur occidental.

VOYAGE A TOKYO 07

  • Voyage dans le cinéma (15 mn). Un retour sur les lieux du tournage. Où l’on apprend beaucoup de choses, comme la rencontre du réalisateur avec le scénariste et le travail qu’ils effectueront pendant deux mois et une cinquantaine de bouteilles de saké…

 

  • Les films de la rétrospective Ozu au cinéma : Printemps tardif 1949 • Eté précoce 1951-Le goût du riz au thé vert 1952-Voyage à Tokyo 1953 • Printemps précoce 1956-Crépuscule à Tokyo 1957 • Fleurs d’équinoxe 1958-Bonjour 1959 • Fin d’automne 1960 • Le goût du Saké 1962

 

  • LE COFFRET 

DVD 1 – Où sont les rêves de jeunesse ? (1932 – 85 mn) / Une femme de Tokyo (1933 – 46 mn)/Kagamijishi (24 mn) .

DVD 2 – Histoires d’herbes flottantes (1934 – 86 mn) / Récit d’un propriétaire (1947 – 71 mn)/Un garçon honnête (14 mn) .

DVD 3 – Printemps tardif (1949 – 108 mn)/Conversations sur Ozu (80 mn) . Avec Paul Schrader, Wim Wenders, Aki Kaurismäki, Claire Denis

DVD 4 – Crépuscule à Tokyo (1957 – 140 mn)/Affiches et panneaux (10 mn).. D’hier à aujourd’hui, un parallèle sur les affiches publicitaires et les panneaux lumineux, éléments récurrents chez Ozu.

PRINTEMPS-PRECOCE-02

DVD 5 – CHOEUR DE TOKYO (1931 – 90 mn) / UNE AUBERGE À TOKYO (1935 – 75 mn)

J’ai été diplômé, mais… (12 mn).. Les vestiges d’un film perdu d’Ozu sur un jeune homme fraîchement diplômé ne trouvant pas d’emploi.

DVD 6 – ÉTÉ PRÉCOCE (1951 – 125 mn)

Voyage dans l’été. Un retour sur les lieux du tournage
Figures : Linges, fumées et poteaux électriques (7 mn).Un parallèle sur les linges, fumées et poteaux électriques, récurrents  chez Ozu.

DVD 7 – LE GOÛT DU RIZ AU THÉ VERT (1952 – 116 mn)
Voyage dans le cinéma (15 mn).Un retour sur les lieux du tournage

DVD 8 – PRINTEMPS PRÉCOCE (1956 – 144 mn). Figures : Affiches et panneaux (10 mn).

DVD 9 – J’AI VÉCU, MAIS… (1983 – 123 mn – Documentaire) de KAZUO INOUE. Photographié par Yuuharu Atsuta, chef opérateur attitré d’Ozu, et réalisé par Kazuo Inoue, un documentaire exceptionnel sur les méthodes de travail du cinéaste, ponctué d’entretiens avec ses proches et principaux collaborateurs.

DVD 10 – IL ÉTAIT UN PÈRE (1942 – 87 mn). Entretien avec Catherine Cadou (12 mn):  la figure du père dans le film et au Japon.
Entretien avec Jean-Michel Frodon 
(14 mn) . Une réflexion sur l’évolution et l’affinement du style d’Ozu.
. Rien 
(17 mn) .Une analyse de film par Jean Douchet.
. Chishu Ryu, l’acteur fétiche 
(45 mn) . Un documentaire inédit.
. Figures : Mers et rivières 
(6 mn) . Un parallèle sur le pouvoir hypnotique des mers et des rivières, lieux récurrents chez Ozu.
. La restauration

DVD 11 – LE FILS UNIQUE  (1936 – 79 mn – Nouvelle restauration HD)

DVD 12 – VOYAGE À TOKYO (1953 – 132 mn – Nouvelle restauration 4K)

 Dans la rétrospective Ozu il y a aussi "Fleurs d'équinoxe" . " Le fils unique" Meilleur dvd Juillet 2019 ( 5 ème ) C’est peut-être la rigueur qui se manifeste le plus. Le temps et le décalage des civilisations aidant, le style d’Ozu prend une singulière signification, pour l’occidental en ce début de siècle tonitruant. Ici tout semble paisible, les gens, même dans la peine, se sourient et se gratifient d’amabilités. Tout semble lisse, quand Ozu pointe, comme par mégarde, un regard insatisfait, une remarque déplacée de son huis-clos familial. Certaines caractéristiques au premier film de ce coffret («Le fils…

Review Overview

Le film
Les bonus

Pour évoquer la déliquescence familiale, et celle d’une société japonaise repliée sur elle-même, Ozu prend les précautions de la sagesse. Sa mise en scène suit le rythme du temps, des journées, et ne s’appesantit jamais sur la noirceur de ses personnages. Il les montre tels quel, avec suffisamment de pertinence, pour ne pas avoir à en rajouter. Le genre de film qui ne se fait plus, et d’autant plus précieux

Avis Bonus : Des illustrations autour du film, des commentaires sur le travail d’Ozu et un retour sur les lieux du tournage, donnent lieu à de nouvelles interprétations. Eclairant !

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