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« Versus, The Life and Films of Ken Loach » de Louise Osmond . Critique cinéma

Synopsis: Un documentaire drôle, provocant et rempli de révélations sur la vie et la carrière de Ken Loach, l’un des réalisateurs britanniques le plus célébré et controversé. À l’aube de ses 80 ans, il revient sur son extraordinaire carrière, longue de cinquante ans.

La fiche du film

Le film : "Versus: The Life and Films of Ken Loach"
De : Louise Osmond
Avec : Ken Loach, Cillian Murphy
Sortie le : 25/10/2016
Distribution :
Durée : Inconnu
Genre : Documentaire
Type : Long-métrage
Le documentaire

« Il marche à l’émotion, pas d’intellectualisation, pas de marque au sol, on ne joue plus, on se retrouve dans le monde que l’on vient de créer » (Cillian Murphy « Le vent se lève » )

Toute médaille a son revers. Ken Loach l’assume avec la tranquillité d’une expérience forgée depuis plus de 50 ans sur les planches, les plateaux et les écrans. Un parcours qui se dilue dans le regard très amical, voire complice de Louise Osmond où les honneurs et les critiques les plus acerbes s’épanchent sur les tabloïds.

On va le traiter de marxiste fou furieux, de pourriture. Arrivé à mon âge, dit-il, le plus important «  c’est de ne pas décevoir. Alors,il ne faut pas oublier ses pilules, ses bas de contention… »

Le sourire parait toujours aussi bon. Sur le plateau on le dit parfois retors. Une séquence autour des comédiens de « Kes » ne fait pas illusion. Les gifles sont réelles, les coups de baguette sur les mains sans retenue. Une liberté qu’il autorise aux acteurs, mais les intéressés ne sont pas forcément au courant. Les réactions à l’écran paraissent alors très naturelles …

«  La vulnérabilité chez un acteur est un atout, une qualité » relève le réalisateur à propos du tournage de « Moi, Daniel Blake », fil rouge de cette évocation biographique. « Si on est dans le réalisme c’est que ça fonctionne ».

Alan Parker parle alors de sa grande franchise, et de ce fameux réalisme. Il cite la scène de Carol White qui se fait enlever son bébé dans la gare (« Cathy come home ») :  « je n’ai jamais vu depuis une scène aussi forte ». « Il fallait choquer » reconnaît Ken Loach.

Tony Garnett le vieux copain fidèle, producteur et scénariste, raconte les années soixante quand la BBC se réorganisait. «  Des prolétaires comme nous étions embauchés, on était alors sur des pièces de théâtre filmé, mais rien sur la classe ouvrière .Puis on nous a proposé une série sur le monde du travail, avec comme consigne qu’il fallait bouger, dépoussiérer un peu tout ça ».

Les deux lascars ne vont pas s’en priver et inquiètent maintenant les autorités du petit écran.

Devant un  travail engagé socialement et politiquement «  Black Jack » se voit projeté dans un cinéma porno, ce que ne comprend toujours pas l’intéressé. A la même époque, un accident de voiture lui retire un enfant. « On n’est plus le même, mais il fallait continuer à se battre alors que tout autour le désespoir s’installait face à l’arrivée de Thatcher, le chômage en masse, la trahison des syndicats ».

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Ces derniers dit-il encore «  ont fait leur possible pour interdire mes films à la TV où je dénonçais leur magouille, leur entente ». Comme une traversée du désert pour cet homme dont le soutien de sa famille est alors un très grand réconfort. Ses enfants le  jugent « placide, méditatif, réservé ». Sa fille assure qu’il «  adore les comédies musicale, c’est son côté fofolle ». Pour sa femme, « il était le genre d’acteur à qui il ne confierait aucun rôle ».

En 1990, un film « Secret défense », un festival à Cannes (Prix du jury),  le relancent et ne l’arrêtent plus. « Riff-raff », «  My name is Joe », «  Raining stones », « Land and freedom »… le vent s’est à nouveau levé pour cette évocation en 2007 de la révolution irlandaise qui lui vaudra se première palme cannoise. Neuf ans plus tard, l’or fusionne encore pour ce maître artisan de la pellicule qui avec «  Moi, Daniel Blake » forge toujours le fer pour se faire battre. Le revers de la médaille, Ken versus Loach. Version originale.

« Il marche à l’émotion, pas d’intellectualisation, pas de marque au sol, on ne joue plus, on se retrouve dans le monde que l’on vient de créer » (Cillian Murphy « Le vent se lève » ) Toute médaille a son revers. Ken Loach l'assume avec la tranquillité d’une expérience forgée depuis plus de 50 ans sur les planches, les plateaux et les écrans. Un parcours qui se dilue dans le regard très amical, voire complice de Louise Osmond où les honneurs et les critiques les plus acerbes s’épanchent sur les tabloïds. On va le traiter de marxiste fou furieux, de pourriture. Arrivé à mon…
Le documentaire

Un titre bien anglais, pour une lecture européenne, sans frontière, à l’image de ce cinéaste qui dit-on n’aime pas son pays. C’est du moins ce que rapporte l’un des nombreux tabloïds peu enclin à donner des satisfecit à celui qui demeure un maître artisan du cinéma mondial. Ken Loach, sait que toute gloire a ses revers, et le « versus » qui lui est consacré  par Louise Osmond permet d’étaler quasiment toutes les pièces du dossier . Pour ne pas juger un homme, mais bien mieux le comprendre à travers une filmographie marquée par le réalisme des situations qu’il dépeint avec une conviction quasiment inégalée à ce jour . Celles des plus démunis, marqués par la fatalité de systèmes politiques ultra-conservateurs qui le feront se lever contre Margaret Thatcher ou David Cameron, le dernier en date dans son viseur Célébré, controversé, Ken Loach demeure à l’aube de ses 80 ans, ce maître artisan de la pellicule qui avec «  Moi, Daniel Blake » forge à nouveau le fer pour se faire battre. Le revers de la médaille, Ken versus Loach. Version originale !

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