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« Varsovie 83, une affaire d’état » de Jan P. Matuszynski. Critique cinéma

Synopsis: Varsovie 1983. Le fils d’une militante proche de Solidarnosc est battu à mort par la police. Mensonges, menaces : le régime totalitaire du Général Jaruzelski va tenter par tous les moyens d’empêcher la tenue d’un procès équitable.

La fiche du film

Le film : "Varsovie 83, une affaire d'État"
De : Jan P. Matuszynski
Avec : Tomasz Zietek, Sandra Korzeniak
Sortie le : 04/05/2022
Distribution : Memento Distribution
Durée : 159 Minutes
Genre : Drame, Historique
Type : Long-métrage
Le film

C’est un film long, très long … trop long ? Au générique de fin, j’étais un rien abasourdi , plus par le contenu du récit que son étirement. Un sujet de vieille garde qui demeure très actuel dans les bouleversements géopolitiques du moment. Un rappel nécessaire et vital.

Pour nous et pour Jurek (Tomasz Zietek) ce garçon pas encore jeune homme qui voit Grzegorz son meilleur ami tabassé à mort dans un commissariat. La Pologne de Jaruzelski vit encore au rythme d’une répression aveugle. L’influence grandissante de Solidarnosc met à mal la politique autoritaire du Général.

Il faut réagir.

Lors d’une réunion au sommet, présidé par Jaruzelski il est entendu que tout sera fait pour étouffer l’affaire. Ou sinon reporter les responsabilités sur quelques innocents bien ciblés.

Dans la famille de Jurek on demeure à l’écart de toute politique. Elle n’apprécie pas son engagement auprès de la syndicaliste et poétesse Barbara Sadowska (Sandra Korzeniak) . La mort de son fils Grzegorz renforce leurs liens et le désir de faire éclater la vérité.

Jurek est le seul témoin de l’agression des deux policiers. Il rapporte les faits, dont la presse internationale se fait l’écho, avant que la nouvelle ne devienne planétaire. Le pouvoir enclenche la surmultipliée.

Pendant que son ami est battu à mort, Jurek est fermement maintenu. Un argument pour la procureure régionale, très servile   » comment pouvez vous être témoin, vous n’avez rien vu ?… »

 

Menaces, tortures, disparitions, emprisonnement , la mise en œuvre d’un processus abject que le réalisateur Jan P. Matuszynski reprend dans une configuration scénique proche du travail d’ Agnieszka Holland. Il ne laisse aucune zone d’ombre, de part et d’autre, afin de bien remonter à la surface toutes les pièces d’un dossier cousu d’invraisemblances.

Mais la machine d’état est en route. Patiemment elle broie l’entourage du témoin, en le cernant au plus près, avant de l’atteindre directement. Jusqu’à l’absurde ..

Son père (Jacek Braciak) est condamné à une forte amende pour élevage de lapins illégaux. Sa ferme risque d’être fermée.

Le témoin désigne deux policiers responsables du passage à tabac. Mais le jour de la procédure d’identification, il doit passer en revue 80 coupables possibles …

 

On veut les faire craquer, connaître la cachette du témoin … Un travail de sape, un climat de peur et de terreur que chaque protagoniste rapporte avec une extrême sensibilité, une conscience totale de reprendre l’Histoire là où les autorités ont voulu l’abandonner.

La réalisation de Jan P. Matuszynski remplit ces vides et ces absences, sans forcer un quelconque ressort, une possible altération des faits. Il va à l’essentiel, et c’est urgent !

C’est un film long, très long … trop long ? Au générique de fin, j’étais un rien abasourdi , plus par le contenu du récit que son étirement. Un sujet de vieille garde qui demeure très actuel dans les bouleversements géopolitiques du moment. Un rappel nécessaire et vital. Pour nous et pour Jurek (Tomasz Zietek) ce garçon pas encore jeune homme qui voit Grzegorz son meilleur ami tabassé à mort dans un commissariat. La Pologne de Jaruzelski vit encore au rythme d’une répression aveugle. L’influence grandissante de Solidarnosc met à mal la politique autoritaire du Général. Il faut réagir. https://www.youtube.com/watch?v=JXCFJm6WP34…
Le film

Il ne faut pas, pour une fois, s’arrêter sur la durée d’un film qui ne demande qu’à s’éterniser jusqu’au jour où les dictateurs et leurs affidés n’auront plus droit de cité. On peut rêver. On revient ici à la période polonaise de Jaruzelski  et à ce fait divers aussi tragique et malheureusement assez commun de la mort d’un jeune garçon dans un commissariat. Comme l’affaire ne peut être étouffée et que la planète colporte la nouvelle, le pouvoir en place décide d’appliquer un processus systématique afin de détourner l’attention. Menaces, tortures, disparitions, emprisonnement , cette mise en œuvre d’un processus abject, le réalisateur Jan P. Matuszynski reprend dans une configuration scénique proche du travail d’ Agnieszka Holland. Il ne laisse aucune zone d’ombre, de part et d’autre, afin de bien remonter à la surface toutes les pièces d’un dossier cousu d’invraisemblances. Au sein même de l’administration certains fonctionnaire tente de remettre la vérité en ordre de marche. Ils seront sanctionnés. Ce travail de sape, ce climat de peur et de terreur, chaque protagoniste le rapporte avec une extrême sensibilité, une conscience totale de reprendre l’Histoire là où les autorités ont voulu l’abandonner. La réalisation de Jan P. Matuszynski remplit ces vides et ces absences, sans forcer un quelconque ressort, une possible altération des faits. Il va à l’essentiel, et c’est urgent !

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