Synopsis: Rien ne résiste aux entreprises de séduction de la Marquise de Merteuil et du Vicomte de Valmont. Ni la jeune vertu de Cécile de Volanges, ni la pruderie de la présidente de Tourvel, ni les purs sentiments du Chevalier Danceny. Sous les lustres de l'Opéra et sous les frondaisons des parcs, dans le secret des alcôves et dans les lettres remises en cachette, la comédie de l'amour déploie ses jeux, ses masques et ses pièges.
La fiche du film
Le film
Le bonus
- D’après « Les liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos .-
- Meilleur dvd Mars 2017 ( 2 ème
Le titre affirme son indépendance vis-à-vis du roman épistolaire. Valmont, c’est le vicomte séducteur et dominateur. Un homme à femmes, incarné brillamment par le jeune Colin Firth, transfuge d’une époque aussi libertine qu’immorale. L’incarnation d’une liberté qui trop bafouée se lavera dans le sang.
Mais par trop de débauches, fatigué, le héros se révèle pleinement à une autre vérité qui jusqu’alors ne l’avait jamais effleuré. Valmont est amoureux. Madame de Tourvel ( Meg Tilly ), la femme d’un juge, n’imagine pourtant pas un instant tomber dans les bras de cet aventurier.
Une situation dont s’amuse beaucoup son alter-ego féminin et complice des coups bas, la Marquise de Merteuil, intriguante de l’amour, perverse et tout aussi débauchée que son amant de passage. Ses fréquentations amoureuses relèvent du tableau de chasse.
Annette Bening incarne ce personnage avec un détachement amusé qui sied tout à fait aux extravagances de cette veuve émancipée, prédatrice dangereusement séduisante. Avec Valmont, elle forme le couple terrible du récit où tout n’est que galanterie et dévergondage. Ces relations antonymes, Milos Forman les exploite avec la même grâce et la même élégance, insufflant à sa réalisation la puissance de ces contraires que tout anime.
C’est alors que les âmes pures entrent en scène. Mme de Tourvel que convoite ardemment Valmont, mais surtout la jeune Cécile de Volanges ( Fairuza Balk), dernière victime de leurs intrigues, l’objet de toutes leurs convoitises. Pour contrecarrer les plans de la maman de Cécile à qui on promet un époux qui l’exige vierge, les amants terribles vont à nouveau distiller leur venin sous le vernis d’une éducation sentimentale bien particulière.
C’est délicieusement rapporté lors d’un petit déjeuner malicieux que Forman prend un grand plaisir à mettre en scène, sur le perron du château. Comme un clin d’œil désarmant au destin qui s’acharne à contre-sens d’une adaptation de plus en plus libérée des attentes de son auteur.
Le final est à ce titre encore plus éloquent, majestueuse cérémonie en porte à faux où tout le monde joue à qui perd gagne avec une insouciance feinte, ou pas. C’est toujours l’enjeu des débats. Magnifique
LE SUPPLEMENT
- Rencontre avec Jean-Claude Carrière. Scénariste, il explique très bien la manière dont il a adapté le roman avec Milos Forman, l’un comme l’autre refusant de partir du texte de Christopher Hampton écrit pour le théâtre. Stephen Frears aura la démarche inverse pour ses « Liaisons Dangereuses ». Un film qui sortira neuf mois avant la version de Forman : « nous avons perdu des spectateurs qui disaient qu’ils n’iraient pas voir deux fois la même histoire ».
Jean-Claude Carrière met très bien en avant les ressorts nécessaires à une bonne adaptation, rappelant avant tout que Choderlos de Laclos est un militaire « Il construit ses intrigues comme une attaque en règle » dit-il assurant qu’une bonne adaptation « doit s’éloigner du roman. On n’est pas là pour mettre des images sur des pages ». Quelques conseils plus loin : ne jamais débuter ou terminer le film de la même manière que le roman… Passionnant à suivre.
Le film
Le bonus
L’adaptation de l’œuvre de Choderlos de Laclos par Carrière-Forman ressort en dvd et au cinéma : j’y retrouve un plaisir total près de 20 ans après sa sortie. Revoir Colin Firth en jeune chevalier dévergondé avant d'être follement amoureux d’une dame qui n’imagine pas un instant tomber dans ses bras…
Et puis Annette Bening délicieusement roublarde et perverse qui s’en va détruire les amours adolescentes de sa jeune protégée…Intrigues et débauche au cœur d’une mise en scène tout aussi délurée et amusée par ces clins d’œil au destin qui s’acharne à contre-sens d’une adaptation de plus en plus libérée des attentes de son auteur. Le roman a plus de deux siècles, le film près de 20 ans, et l’histoire n’en finit pas de se répéter.
Avis bonus
Comment bien mener une adaptation littéraire au cinéma par Jean-Claude Carrière, passionnant à suivre
12 Commentaires
Pingback: "Nanny Mc Phee" de Kirk Jones. Critique Blu-ray
Pingback: "Le journal d'une femme de chambre" de Luis Bunuel. Critique cinéma
Pingback: "Belle de jour" de Luis Bunuel. Critique cinéma
Pingback: "Larry Flint" de Milos Forman. Critique cinéma
Pingback: "Man on the moon" de Milos Forman . Critique cinéma
Pingback: "Larry Flynt" de Milos Forman. Critique cinéma
Pingback: Cycle Milos Forman
Pingback: « Mademoiselle de Joncquières » de Emmanuel Mouret. Critique Blu-ray
Pingback: « Dernier amour » de Benoît Jacquot. Critique cinéma
Pingback: [Critique DVD ] Taking off lheuredelasortie
Pingback: « Au feu les pompiers » de Milos Forman. Critique cinéma
Pingback: "Tamara Drewe" de Stephen Frears . Critique DVD