Synopsis: Antoine, photographe joyeusement désabusé, a pour ami Matéo, le fils de sa voisine , auquel il donne une éducation fantaisiste. Un matin, des notes de piano captent son attention. Antoine ne sait pas encore que celle qui les joue, Elena, étudiante sans concession, va bouleverser sa vie et lui permettre enfin de trouver une place sur la Terre…
La fiche du film
Le film
Sa vie c’est un no man’s land ; il s’y terre et cultive la mélancolie . Antoine est photographe, talentueux, un don qu’il noie dans les alcools forts. Antoine dérive tranquillement, mais sa vie n’a rien d’une déchéance. Antoine est lucide ; sa paralysie du cœur ne l’empêche pas d’aimer et d’être aimé.
Matéo, un petit bambin lunaire, lui tient la main. Sa maman célibataire, qui demeure le même immeuble, lui le confie volontiers. Sur ce même palier d’où il observe la voisine d’en face : une jeune fille que l’artiste photographie à son piano, sous tous les angles, à son insu.
Antoine reprend alors goût à la vie, quand son modèle improvisé emprunte le chemin à l’envers.Deux solitudes au milieu de nulle part s’affrontent, s’apprivoisent, et s’aiment d’un amour qui ne ressemble pas au cinéma.
Pas d’étreintes langoureuses, ni de baisers fous, pas d’alcôves dérobées… Rien que l’entente muette et complice de deux êtres condamnés à vivre.
La manière dont Fabienne Godet conduit son spleen n’a rien de désolant, encore moins déprimant. Elle y met toute la bonhomie de son héros, que Poelvoorde joue à la première personne du singulier. Le comédien n’est pas extraordinaire dans ce rôle qui frôle le contre-emploi, il est tout simplement juste.
Aux réparties peu communes quand il s’adresse à son petit bout d’chou de copain qui boude son assiette à l’italienne. « Mange déjà tout ce qu’il y a de trop » lui dit-il « et tu finiras le reste ». Les dialogues sont rares, mais forts.
Le film est du même acabit, bizarrement conçu de saynètes qui se succèdent sans logique de mise en scène.
Un filmage à fleur de peau, comme une impression que la réalisatrice se laisse parfois emporter par son sujet, qu’elle papillonne, avant de revenir butiner la fleur sauvage.
Une jeune fille, « triste de la tristesse des autres » comme le remarque Antoine, confronté à la beauté secrète de cette Elena avec laquelle Ariane Labed compose une silhouette parfaite.
Max Baissette de Malglaive, qui depuis le «Versailles» de Pierre Schöller a fait bien du chemin (voir aussi «L’immortel») est tout aussi craquant. Il rejoindra le duo improbable qu’Elena et Antoine vont former le temps d’une éclaircie. Quelques rayons de soleil, un instant de répit.
Review Overview
Le film
Sur un mode très personnel de mise en scène (comme des saynètes qui se succèdent au gré de la fantaisie des personnages) Fabienne Godet relate l’étrange histoire de deux êtres qui n’étaient pas appelés à se rencontrer. Dans ce qui ressemble à un contre-emploi, Poelvoorde magnifique, joue le bon tempo. Sa compagne, lumineuse, mais triste est parfaitement servie par l’interprétation d’Ariane Labed. Un film tout en tendresse, en délicatesse et qui ne vous laissera pas indemne.
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