Accueil » Les critiques » « Une histoire du western » par Louis-Stéphane Ulysse. Critique dvd

« Une histoire du western » par Louis-Stéphane Ulysse. Critique dvd

A l’origine, le western, c’est un regard amusé sur la conquête de l’Ouest. Les bons contre les méchants. Les blancs, porteurs de la civilisation face aux indiens, les sauvages. Ce stéréotype, assez commun, conditionne pendant des décennies toute lecture morale et politique sur la mythologie de l’Ouest Américain.

John Ford termine ainsi sa carrière avec « L’homme qui tua Liberty Valance » ! Une vision plus contemporaine du genre où les « bienfaits » de la civilisation prennent le pas sur les hors-la-loi, à jamais impunis.

Il relègue ainsi « La Charge héroïque », ce fleuron du western classique, sur les photos de sa cavalerie personnelle dont le souffle n’a d’égal que son attachement farouche aux valeurs traditionnelles de l’Amérique.

 Le western raconte à lui seul l’histoire des Etats-Unis.

Là où les films n’ont en commun que les chevaux, les colts et les saloons ! Après, tout est fonction des écoles qui se succèdent au fil des époques et des cinéastes. Sergio Leone passe-t-il pour un iconoclaste quand il met en scène le western-spaghetti ? Son enseignement est pourtant riche d’intérêt avec des héros démystifiés et des ambiances symphoniques. « Il était une fois dans l’Ouest » à jamais glorifié !

Une nouvelle pierre à l’édifice dont la première posée retient pour l’éternité le nom de quelques cinéastes visionnaires : John Ford, Howard Hawks, Sam Peckinpah, Anthony Mann…. Ils ont donné à la conquête de l’Ouest le souffle de l’épopée, transformant en figure mythique le personnage du cow-boy, à l’origine, vulgaire garçon vacher !

Après quoi, chacun a pu s’approprier sa part de vérité et franchir les frontières. On ressort en ce moment le western maori de Geoff Murphy « Utu » qui tout en ordonnant les fondamentaux yankees prêche avant tout pour sa paroisse néo-zélandaise. Mais d’un continent à l’autre, les apparentements fonctionnent. A l’image du « Soldat Bleu » de Ralph Nelson pour la violence des scènes et le renversement des valeurs.

Nelson prend ouvertement fait et cause pour les Indiens en détaillant le massacre perpétré par les Tuniques bleues.Geoff Murphy relate lui aussi avec précision les atrocités commises par les soldats de Sa Majesté, lors de l’invasion de la Nouvelle-Zélande.

Dans ce retour des bonnes consciences, l’étendard revient peut-être à « Little big man » d’Artur Penn. Ce qui apparaît comme une fable picaresque, une légende de western, est émaillé de drames plus significatifs, plus proche de la vérité que connurent les indiens d’Amérique, chassés de leur propre terre, massacrés, au profit d’une colonisation radicalement blanche.

En revoyant « Detroit » de Kathryn Bigelow, je pense beaucoup au film de Penn. Un genre cinématographique qui à lui tout seul raconte l’histoire des Etats-Unis.

UNE HISTOIRE DU WESTERN – VOLUME 1&2 . Chaque livre 192 pages, incluant plus de 130 photos

  • Les DVD du coffret Cow-Boy :

« Alamo » de John Wayne (1960)- « Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone (1968)-« La horde sauvage » de Sam Peckinpah (1969)- « Josey Walles, hors-la-loi » de Clint Eastwood (1976)- » Tom Horn, sa véritable histoire » de William Wiard (1980)- » True Grit » de Joel et Ethan Coen (2010)

  • Les DVD du coffret Indiens

« La Flèche brisée »  de Delmer Daves (1950)- « La prisonnière du désert »  de John Ford (1956)- « Soldat bleu » de Ralph Nelson (1970)-« Little big man » d’Arthur Penn (1970)-« Jeremiah Johnson »  de Sydney Pollack (1972)-« Danse avec les Loups » de Kevin Costner (1990).

Quelques westerns plus ou moins conformes :

« Utu » de Geoff Murphy- « In a valley of violence » de Tim West – « Fureur Apache » de Robert Aldrich – « Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone (1968)- « True Grit » de Joel et Ethan Coen (2010)- « Soldat bleu » de Ralph Nelson (1970- « Little big man » d’Arthur Penn (1970)- « The last movie » de et avec Dennis Hopper- « L’état sauvage » de David Perrault – « Un homme nommé Cheval‘ de  Elliot Silverstein –  » Les frères Sisters » de Jacques Audiard- « Hostiles » de Scott Cooper- « Duel au soleil » de King Vidor- «  Je suis un aventurier » d’Anthony Mann –  » Django Unchained » de Quentin Tarentino- « Django » de Sergio Corbucci

 Un livre coffret de douze DVD pour un genre cinématographique qui à lui seul raconte l’histoire des USA. A l’origine, le western, c’est un regard amusé sur la conquête de l’Ouest. Les bons contre les méchants. Les blancs, porteurs de la civilisation face aux indiens, les sauvages. Ce stéréotype, assez commun, conditionne pendant des décennies toute lecture morale et politique sur la mythologie de l’Ouest Américain. John Ford termine ainsi sa carrière avec « L'homme qui tua Liberty Valance » ! Une vision plus contemporaine du genre où les « bienfaits » de la civilisation prennent le pas sur les hors-la-loi, à jamais impunis.…
Le coffret

2 superbes livres pour raconter le western avec toutes les images qui ont forgé notre imaginaire. Louis-Stéphane Ulysse sort des sentiers battus pour faire revivre ces personnages « bigger than life » qui sont à l’origine de ce conte fabuleux qu’est le western. Il raconte les cascadeurs, les cavaliers payés 1 dollar la chute, les financiers (véreux comme il se doit), qui ont côtoyé le Peau-Rouge, le sauvage, si souvent mal traité mais qui au fil du temps sera enfin respecté : une humanité reconnue, une tribu honorée. Parmi les nombreuses rubriques retenues dans ces livres « Et pour quelques dvd de plus » m’a particulièrement intéressé. Pour chaque film présent dans le coffret, Louis-Stéphane Ulusse revient sur la genèse du projet et les difficultés rencontrées avant de devenir des films incontournables du genre Deux très beaux coffrets, indispensables désormais pour revivre le western dans toute sa richesse à travers ses deux figures emblématiques, le cow-boy et l’indien. Et redécouvrir l’évolution d’un art, d’une industrie et d’une société.

User Rating: 2.33 ( 2 votes)

Voir aussi

« L’effrontée » de Claude Miller. Critique dvd

Certains films ne vieillissent pas. Celui-là aurait presque rajeuni