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« Une histoire banale » , critique cinéma

Synopsis: Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie active simple et agréable, travaillant dans le domaine de la santé, sortant souvent entre amis et collègues de boulot. Joyeuse, rêveuse, amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer en quelques minutes. Une histoire banale, mais qui laisse des traces.

La fiche du film

Le film : "Une histoire banale"
De : Audrey Estrougo
Avec : Marie Denarnaud, Marie-Sohna Condé
Sortie le : 09/04/2014
Distribution : Damned Distribution
Durée : 82 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Banal. Le titre, déjà, ne l’est pas. Il renvoie à un sujet très douloureux, que le synopsis évoque lui aussi de manière allusive. Mais dès les premières images, le doute s’insinue, l’auteur du crime rôde dans l’environnement proche de sa victime.

C’est peut-être toute la banalité du drame qui va surgir, Nathalie ne voyant pas le mal à ses côtés. Ne l’encourageant pas non plus, elle est d’une extrême courtoisie à son égard : elle entretient des rapports normaux avec ses collègues …

Cette mise en perspective  accentue le viol de la jeune femme  et conditionner son existence pendant de longues années. C’est ce que raconte Audrey Estrougo qui signe là un film extrêmement militant ,qui n’engage quasiment qu’une seule parole, un seul regard, celui de la femme. Celle qui voit et celle qui subit.

une histoire banale

Une prise de position renforcée par le format cinématographique, presque carré, où l’enfermement de la victime devient son cadre quotidien. Atteinte dans son corps, elle l’est aussi encore plus dans sa tête. Elle y vit désormais, retranchée de tout, confrontée à ses propres doutes, sa culpabilité naissante et au silence qu’elle s’impose.

Une atmosphère étrange, suspicieuse, s’installe autour d’elle, de son fiancé, de ses amis proches avec qui elle sortait si souvent le soir, pour faire la fête. Nathalie vit recluse et s’enfonce dans son traumatisme au point de sombrer dans les travers du mal qu’on lui a imposé.

Elle est devenue sale et tout est sale autour d’elle. Descente aux enfers, dérive dans la nuit des plaisirs faciles, elle en oublie la vie qui frappe à sa porte, qu’elle a barricadée.

La caméra d’Audrey Estrougo, frontale, est sans indulgence pour cette héroïne, qu’elle traque au plus profond d’elle-même, pour mieux en extirper la douleur et le mal-être, que l’interprétation de Marie Denarnaud exprime de manière tout aussi extrême. Réalisme, vous avez dit …

Banal. Le titre, déjà, ne l’est pas. Il renvoie à un sujet très douloureux, que le synopsis évoque lui aussi de manière allusive. Mais dès les premières images, le doute s’insinue, l’auteur du crime rôde dans l’environnement proche de sa victime. C’est peut-être toute la banalité du drame qui va surgir, Nathalie ne voyant pas le mal à ses côtés. Ne l’encourageant pas non plus, elle est d’une extrême courtoisie à son égard : elle entretient des rapports normaux avec ses collègues … Cette mise en perspective  accentue le viol de la jeune femme  et conditionner son existence pendant de longues…

Review Overview

Le film

En saluant l’interprétation extrême de Marie Denarnaud, dans le rôle d’une femme totalement anéantie par un viol, c’est aussi le travail de la réalisatrice qu’il faut souligner. L’osmose entre la caméra et la comédienne nous conduit à regarder l’indicible, et nous confronte au mal-être, intérieur, psychologique, moral d’une femme, meurtrie dans sa chair et sa tête. Audrey Estrougo signe un film militant, à la mise en scène très réaliste, qu’il est toujours urgent de rappeler : le viol est un crime vieux comme le monde, et le monde laisse faire …

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