Synopsis: Dans la Syrie en guerre, d'innombrables familles sont restées piégées par les bombardements. Parmi elles, une mère et ses enfants tiennent bon, cachés dans leur appartement. Courageusement, ils s'organisent au jour le jour pour continuer à vivre malgré les pénuries et le danger, et par solidarité, recueillent un couple de voisins et son nouveau-né. Tiraillés entre fuir et rester, ils font chaque jour face en gardant espoir.
La fiche du film
Le film
« Laisse le monde dehors, il ne vaut plus rien »
Le nez à la fenêtre, Oum entend l’avertissement de son beau-père. Mais la victime du sniper est sous ses yeux, en bas, sur le parking. Elle se refuse à le secourir au risque d’être la prochaine cible. Oum (Hiam Abbass) n’en dit rien à sa petite famille terrée dans le seul appartement encore habité d’un immeuble déchiqueté.
La voisine a été recueillie avec son mari et leur bébé. Delhani (Juliette Navis) la bonne qui a vu l’homme face contre terre, se tait elle aussi devant le regard menaçant de sa patronne. On attendra la nuit pour lui venir en aide, on n’en parlera pas avant…
L’inquiétude des premières heures fait alors place à l’attente dans les couloirs et sous les tables quand la guerre explose aux fenêtres. C’est la peur qui s’installe, la frayeur des pas qui se rapprochent, là-haut, juste au-dessus de la cuisine-refuge : ami ou ennemi, des pilleurs peut-être.
Dans cette détresse calfeutrée, le réalisateur Philippe Van Leeuw ne cherche plus à émouvoir. Il est trop tard pour les sentiments nous dit-il. Il dresse simplement le constat de nos infos quotidiennes et assassines. Des mois et des mois que les bombes s’abattent sur des innocents, dans des quartiers rebelles, peut-être, des îlots de résistance, c’est probable.Fuir veut bien dire quelque chose.
Van Leeuw ne montre pas du doigt, mais dénonce. Il ne prend pas parti, mais accuse. Hiam Abbass lui prête son regard complice dans cette femme courage au milieu du drame. Mais aussi cette femme dilemme, plaquée derrière sa porte barricadée où l’on viole …
A nouveau se taire et affronter un autre visage meurtri par son silence et la faiblesse humaine. Halima, la voisine (Diamand Bou Abboud) qui se retient d’un geste désespéré. Quitter ce lieu ouvert à tous les vents pour se fondre dans la mitraille aveugle d’un inconnu posté sur le toit ? Attendre l’impact fatal de la prochaine bombe ?
C’est peut-être la pensée du réalisateur qui ne montre réellement rien du conflit. Mais ce qu’il laisse entendre et entrevoir dans le hors champ et le sifflement off d’une rocket nous ramène à encore plus d’intensité et de vérité cruelle. La mélancolie du grand-père n’est pas un leurre. Il pensait simplement en avoir fini avec sa guerre.
Le film
Dans l’appartement d’un immeuble syrien dévasté, une famille résiste à la mitraille et aux assauts des barbares. Elle se cloître et demeure unie, craignant le sniper qui vient d’abattre une nouvelle victime. On n’en dit rien, et la vie poursuit son cours malgré le poids de ce silence. C’est pourtant désormais une absence qu’il va bien falloir révéler avant peut-être de quitter les lieux. Des rebelles au régime ne laissent que la nuit pour réfléchir quand la guerre, dehors reprend son cours inexorable. Dans cette détresse calfeutrée le réalisateur Philippe Van Leeuw dresse le constat de nos infos quotidiennes et assassines. Des mois et des mois que les bombes s’abattent sur des innocents, dans des quartiers rebelles, peut-être, des îlots de résistance, c’est probable. Fuir veut bien dire quelque chose. Van Leeuw ne montre pas du doigt, mais dénonce. Il ne prend pas parti, mais accuse. Hiam Abbass lui prête son regard complice avec deux autres excellentes comédiennes Diamand Bou Abboud dans le rôle de la voisine et Juliette Navis, la bonne (vraiment) à tout faire de la maisonnée.
Un commentaire
Pingback: « L'Insulte » de Ziad Doueiri. Critique dvd