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« Un pigeon perché sur une branche … » de Roy Anderson . Critique cinéma-dvd

Synopsis: Sam et Jonathan, deux marchands ambulants de farces et attrapes, nous entraînent dans une promenade kaléidoscopique à travers la destinée humaine. C’est un voyage qui révèle l’humour et la tragédie cachés en nous, la grandeur de la vie, ainsi que l’extrême fragilité de l’humanité…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Un Pigeon perché sur une branche philosophait sur l\'existence"
De : Roy Andersson
Avec : Holger Andersson, Nils Westblom, Viktor Gyllenberg, Lotti Törnros, Jonas Gerholm
Sortie le : 22 septem 2015
Distribution : Blaq Out
Durée : 115 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd septembre 2015 ( 3 ème )

Deux vendeurs ambulants, de farces et attrapes,au comportement bizarre, pour ne pas dire étrange : ils sont tristes à mourir, monotones, couleur muraille, déprimants. Rien à voir avec les articles proposés. Il est amusant de les voir rater vente sur vente. Se faire payer les commandes précédentes est tout aussi rocambolesque. Holger Andersson et Nils Westblom, sont impayables.

Le ton est donné dans la grisaille et le bistre des murs immenses qui peuplent chaque séquence. Roy Andersson procède par plan séquences assez larges, grand angle à l’appui. Une fois l’effet garanti, le décorum prend des allures de théâtre de la vie, où l’on meurt d’abord (effarant, mais toujours drôle) pour dire toute la stupidité de l’existence.

Voir ces trois grands enfants veillant leur mère mourante. D’une main ferme, elle retient son sac où se trouve toute la richesse familiale. La cupidité, la bêtise, l’ennui, l’envie, Andersson recense les failles de l’âme humaine, y mêle le beau et le tragique dans des perspectives picturales vertigineuses.

La profondeur de champ s’inscrit dans une enfilade d’ouvertures à travers lesquelles la vie ou la mort se faufilent. On enfonce toujours des portes ouvertes, dit-on. Vanité du paraître, vacuité des sentiments, la farce demeure risible surtout que le maître de cérémonie s’ingénue à conserver l’innocence des convives invités à la mascarade.

un pigeon perché sur une branche

De nombreuses scènes sont magnifiques : l’ouverture dans le musée des sciences naturelles,  le restaurant devant lequel le commandant d’un ferry attend. Derrière la vitre de l’établissement, un couple se dispute : théâtre dans le théâtre, Hopper tout animé.

Car tous ces personnages ont déjà une existence sur le carnet de rendez-vous de nos deux représentants, tout aussi atones dans l’auberge de la boiteuse où les chansons à boire font frémir le bourgeois. On atteint là dans ces scènes populaires, quasiment la quintessence du septième art. Lumière, cadrage, interprétation, mise en scène, tout y est  …

Décadence annoncée, désastre programmé (oh cette armée en débandade et son roi pitoyable) tout participe à l’élaboration anachronique d’un monde nouveau que Roy Anderson n’appelle surtout pas de ses vœux. Il est déjà dans son esprit où l’absurde et le dérisoire orchestrent les funérailles du présent.

un pigeon perché sur une branche

Foin du pessimisme ambiant, j’ai trouvé ça assez réjouissant, si Anderson ne se complaisait pas tant dans le reflet de son miroir. Toute bonne chose a une fin, il faut savoir s’arrêter, mais ça il ne sait pas faire.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec Roy Andersson (10 mn). « Il s’agit d’une trilogie à laquelle je n’avais pas pensé, mais une fois l’ensemble terminé, ces trois films ont bien le même état d’esprit.« 

« C’est un film très mélancolique, mais l’existence est mélancolique. » « Ce qui est désespérant, c’est que nous allons tous mourir, mais en attendant il y a de l’espoir.(…) J’ai écrit ces scènes en espérant que les gens retrouvent le respect dû à la vie ».

« Soyez riches, les pauvres en profiteront toujours », cynique philosophie qu’il rapporte d’un intellectuel suédois. «  On tend vers ça, le repli sur soi ».

un pigeon perché

Il cite aussi les évangiles «  Traite les autres comme tu aimerais être traité », «  c’est la base de tout, si l’on n’applique pas ça, on court à notre perte ».

  • «  Quelque chose est arrivé » (1987) -24 mn, de Roy Anderson.Un documentaire à la manière Anderson sur le Sida. De façon assez imagée le plus souvent, on nous rappelle l’arrivée de la maladie, l’hypothèse de l’origine du virus (la scène est assez drôle), et les moyens de s’en protéger. Là encore la séquence dans l’école de jeune fille mérite toute notre attention.

Une certaine légèreté qui ne fait pas oublier le fond du problème jusqu’aux essais sur des humains «  qui ne peuvent pas les refuser ». Je ne sais pas si le cinéaste s’inspire de faits réels, mais l’homme plongé dans une piscine de glaçons…. Buchenwald ? Dachau ?

  • « Monde de gloire » (1991) -15 mn de Roy Anderson.

Là on peut déprimer à fond en compagnie d’un courtier qui nous parle de sa vie… Plans fixes, lumière ténue, plus que de la mélancolie dont se réclame le cinéma d’Anderson.

Meilleur dvd septembre 2015 ( 3 ème ) Deux vendeurs ambulants, de farces et attrapes,au comportement bizarre, pour ne pas dire étrange : ils sont tristes à mourir, monotones, couleur muraille, déprimants. Rien à voir avec les articles proposés. Il est amusant de les voir rater vente sur vente. Se faire payer les commandes précédentes est tout aussi rocambolesque. Holger Andersson et Nils Westblom, sont impayables. Le ton est donné dans la grisaille et le bistre des murs immenses qui peuplent chaque séquence. Roy Andersson procède par plan séquences assez larges, grand angle à l’appui. Une fois l’effet garanti, le décorum prend des…

Review Overview

Le film
Les bonus

Une pièce unique, sous l’effet bien conjugué du grand angle et de la mise en scène, donne une plénitude agréable à l’ensemble des récits que Roy Anderson déballe en compagnie de deux vendeurs ambulants pas tristes du tout. Leur mine n’est pas gaie, mais le reste… Roy Andersson procède par plan séquences assez larges, dans un  décorum qui prend alors des allures de théâtre de la vie, où l’on meurt d’abord (effarant, mais drôle) avant de (re) susciter un monde nouveau. Dans  sa vision anachronique du temps présent, mélancolique et solitaire, le cinéaste l’appelle merveilleusement de ses vœux. Plusieurs séquences sont réellement magiques, voire magnifiques (le musée, l’auberge …) mais Anderson ne sait pas s’arrêter. C’est un brin redondant…

Avis bonus Un entretien étonnant, forcément, avec le maître et deux courts métrages dont un documentaire sur le Sida, mais à la manière Anderson, forcément. Il ne faut pas le rater!

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