Synopsis: Trois frères enterrent leur père dans le kibboutz de leur enfance. Avishaï doit partir à la frontière libanaise. Il sollicite les conseils de ses frères, anciens soldats. Itaï souhaite endurcir le jeune homme tandis que Yoav veut l’empêcher de partir. Le testament paternel va réveiller les blessures secrètes et les souvenirs d’enfance..
La fiche du film
Le film
Le bonus
- DVD : 15 octobre 2019
- Acteurs : Claudia Dulitchi, Shmuel Edelman, Sun Intusap, Miki Marmur, Micha Rozenkier
- Audio : Hébreu, Français
- Sous-titres : Français
Festival de Locarno : Prix du jury Jeune
Festival de Jérusalem : Meilleur Film et meilleur acteur
Festival des Trois continents à Nantes : Prix du public
La fratrie à nouveau sur l’écran. Abordée avec la manière. Trois frères au cœur d’un kibboutz enterrent leur père, mort il y a un an. Entre temps, son corps a été confié aux étudiants en médecine de la capitale.
De retour en morceaux, on organise les funérailles. Une cérémonie haute en couleur et drôlerie retenue, couronnée par quelques tensions vaguement perceptibles.
La lettre du défunt, lue par sa sœur, achève de l’inhumer. Elle est assez fantaisiste, dans le ton du film et sarcastique aussi. Le père s’en prend à son second fils Yoav à qui il reproche une histoire que son frère aîné Itaï ravive à chaque occasion.
L’humour noir, décapant, fait place à la rage. La mère (Claudia Dulitchi) tente d’apaiser les colères et rancœurs que la guerre annoncée à la frontière libanaise attise inexorablement. Avishaï, le cadet doit s’y rendre et les frères ne sont pas d’accord.
L’aîné prône la fermeté, le second le renoncement. Une autre source de conflit entre les frangins qui dans l’entre-deux vivotent et se défient.
Yona Rozenkier les observe.
La position du réalisateur est d’autant plus inconfortable qu’il interprète Itai, le frère aîné, en compagnie de ses deux autres frères Yoel et Micha. La famille Rozenkier n’a semble-t-il aucun compte à régler, mais celle de la fiction vire au drame familial.
L’exutoire peut-être génial : simuler un combat à la peinture entre Itaï et Avishaï, histoire de le réconforter, et lui donner confiance. Dans cette simulation guerrière, les grands vont s’expliquer , règlement familial en dehors des codes du septième art, qui les placent souvent autour d’un verre, ou d’un repas
La scène est grande, forte, éloquente, parfaitement dirigée par la caméra de Yona Rozenkier et des comédiens au taquet . C’est le seul vrai moment de guerre dans cette bataille souterraine, à peine marquée par le bruit des hélicoptères et des bombes qui explosent tout près.
Le lieu demeure malgré tout et malgré les apparences, cet havre de paix illusoire aux yeux du réalisateur qui pressent des moments douloureux. Comme la nouvelle de la mort d’un copain, au front, qui attriste Itaï, et le rassure aussi. « Statistiquement , c’est bon pour le petit frère » dit-il presque joyeux. La fête quoi, ou presque …
LE SUPPLEMENT
- Court-métrage « Parparim » de Yona Rozenkier en compétition au Festival de Cannes 2019 (7min)
Il n’a rien obtenu et ça se comprend. Une sorte de gammes pour le réalisateur qui évoque ici l’accompagnement d’un père vers ses derniers jours …
Le conflit avec Israël dans ce blog :
- « Mon fils » de Eran Riklis
- « Bethléem » de Yuval Adler
- « Room 514 » de Sharon Bar-Ziv« Les voisins de Dieu » de Meny Yaesh« L’attentat » de Ziad Doueiri« Alata » de Michael Mayer« Le policier » de Nadav Lapid« Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti« Le cochon de Gaza » de Sylvain Estibal« Samouni road » de Stefano Savona
- « Foxtrot » de Samuel Maoz
Le film
Le bonus
La raison de l’engagement, le risque bien sûr, mais encore … Il y a beaucoup de thèmes suggérés dans ce film intense sur la guerre ( cette fois entre Israël et le Liban) que le réalisateur ne montre pas plus qu’il ne s’appesantit sur ce qu’il raconte.
L'aventure de ces trois frères brouillés par de vieilles histoires et de plus récentes, (sur la nécessité de partir au front ) figure naturellement au cœur de ce kibboutz qui momentanément les abrite. Du monde extérieur mais aussi de leurs propres dissensions surgies à l’occasion de l’enterrement, un an après, du père.
Humour -noir- décapant, ironie sur la guerre et consciences en alerte sur la nécessité du combat, Yona Rozenkier, qui réalise et joue en compagnie de ses deux autres frères, signe là un manifeste cinématographique de première reconnaissance.
Celle d’une paix possible. C’est par texto que l’on apprend l’arrivée des bombes, les sirènes ayant été coupées par les anciens du kibboutz qui ne pouvaient plus dormir. Humour, même pas noir cette fois !
AVIS BONUS
Un court métrage en forme de gamme sur l'accompagnement du papa qui va mourir
2 Commentaires
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