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« Un Divan à Tunis » de Manele Labidi. Critique cinéma-vod-dvd

Synopsis: Après avoir exercé en France, Selma, 35 ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis. Entre ceux qui prennent Freud et sa barbe pour un frère musulman et ceux qui confondent séances et "prestations tarifées", les débuts sont mouvementés…

La fiche du film

Le film : "Un divan à Tunis"
De : Manele Labidi
Avec : Golshifteh Farahani, Majd Mastoura
Sortie le : 12/02/2020
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 88 Minutes
Genre : Drame, Comédie
Type : Long-métrage
le film
Les bonus

Golshifteh Farahani est de tous les plans, brillante, virevoltante. Quelques saillies drolatiques disent habilement le mal qui ronge le pays. Mais ce divan manque quand même de ressorts.

Il fait bonne figure à la vitrine du cinéaste qui pressé de nous raconter son histoire ( c’est un premier film ) entasse les détails et les anecdotes à la va vite d’un scénario trop décousu.

Une fois les deux ou trois premiers essayages terminés ( le contrôle policier nocturne, le salon de coiffure , l’accueil au ministère de la santé désert … ) le canapé s’avère de seconde qualité.

On comprend qu’au lendemain de la Révolution, les déçus, les revanchards, les perdants, tout le monde à son mot à dire . Aussi les services de Selma psychanalyste formée en France peuvent-ils répondre à leur attente.

A la fois tragique et drôle le personnage de Hichem Yacoubi, ici avec Golshifteh Farahani

Mais la belle tunisienne de retour au pays ( elle l’a quittée à dix ans ) ignore tout de la mentalité locale. Les patients dévient souvent l’esprit de ses interventions professionnelles, sans en discerner le fond. La raison, le sens de ses réflexions.

Ce que le réalisateur manie assez bien pour appuyer son propos à l’égard d’un pays qui n’a toujours pas su maîtriser sa propre (r)évolution. L’intégration des étrangers est un leurre, quand à l’intérieur même du système, toute fonction ne repose que sur une corruption passive et léthargique.

Ce qui fait dire à plus d’un passant son envie de quitter la Tunisie, et son étonnement de voir la démarche inverse d’une intellectuelle parisienne. Selma est ainsi perçue, notamment par cet imbécile de  flic en civil (Majd Mastura) qui n’en finit pas de lui tourner autour, jouant à la fois sur les procédures et un charme qu’il imagine irrésistible.

J’ai eu beaucoup de mal à cerner ce personnage tout aussi mal défini  que certaines silhouettes habilitées à nourrir le scénario. Sa nièce, (Aïcha Ben Miled),rebelle incontinente, entame la narration sans jamais la servir. Le religieux de service, indistinct dans sa propre démarche…

Et Selma elle-même n’arrive pas à se fixer un horizon bien précis sur ses intentions plutôt floues. «  Je ne servais à rien là-bas » se contente-t-elle de dire pour expliquer sa présence sur le sol natal.

Les liens parentaux ont beaucoup joué dans sa décision semble-t-il. Mais elle l’exprime à peine, à voix basse et ne dit pas tout. Comme là-bas, en Tunisie .

LES SUPPLEMENTS

  • Commentaire du film par la réalisatrice Manele Labidi et le premier assistant réalisateur, Guillaume Huin
  • Scènes coupées (4 min) . Pas de quoi les regretter, ce ne sont que des rappels très courts de scènes déjà vues.
  • « Une chambre à moi », court-métrage de Manele Labidi avec Sofian Khammes et Zelda Perez (16 mn ) . Cohabitation difficile, le mec glande, scènes de ménages à l’étroit dans l’appartement. Il ne voit rien, n’entend rien. Elle explose.  Elle veut son petit coin à elle. Les WC ?

Elle tente d’écrire le roman du siècle, le bébé pleure.  La guerre est déclarée, c’est coup pour coup, chacun pour soi. Et pour le spectateur qui y retrouve son compte de coloc.

 25 août en #DVD et #BLU-RAY Golshifteh Farahani est de tous les plans, brillante, virevoltante. Quelques saillies drolatiques disent habilement le mal qui ronge le pays. Mais ce divan manque quand même de ressorts. Il fait bonne figure à la vitrine du cinéaste qui pressé de nous raconter son histoire ( c’est un premier film ) entasse les détails et les anecdotes à la va vite d’un scénario trop décousu. Une fois les deux ou trois premiers essayages terminés ( le contrôle policier nocturne, le salon de coiffure , l’accueil au ministère de la santé désert … ) le canapé…
le film
Les bonus

Sur une histoire assez marrante au début, intéressante par la suite, ce premier film présente les défauts du genre quand son auteur entend dire le maximum en brassant les sujets un peu à la va vite. Ils ne vont jamais au bout de leur limite ( sur l’intégration, la corruption, l’éducation … ) le flou des personnages principaux expliquant selon moi en partie cette faiblesse dans la narration et la mise en scène. On survole la situation, on s’attache aux personnages qui nous filent entre les doigts avant de reprendre le cours des choses un peu dans la marge du récit. Bref on passe du bon temps avant de s’ennuyer un brin. Heureusement quelques saillies drolatiques et le talent de Golshifteh Farahani, de tous les plans, facilitent le déplacement …

AVIS BONUS Scènes coupées sans intérêt, mais un court métrage plus passionnant

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