Synopsis: Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu'au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.
La fiche du film
Le film
Ce film a reçu énormément de récompenses, dont le prix d’interprétation au Festival d’Edimbourg pour Eddie Marsan. C’est faire bien des honneurs à un comédien qui, il est vrai,épouse totalement l’esprit de ce film amorphe et déprimant. Marsan applique strictement les intentions de l’auteur et réalisateur Uberto Pasolini , qui nous parle de l’isolement social et de la solitude dévolue aux morts. Son récit est mortel.
Les bonnes intentions ne manquent pourtant pas autour d’un sujet qui ne porte pas à l’optimisme, c’est certain, mais qui contient assurément les germes d’une aventure peu banale. Le fonctionnaire solitaire qui s’occupe des disparus à longueur de journées, ça peut le faire. Encore faut-il ne pas se laisser emporter par son élan (le film est totalement statique ) et adopter ton pour ton les couleurs de la désespérance.
A force de suivre notre héros de porte en porte, en quête de souvenirs rapiécés, et de vaines rencontres, on meurt d’ennui. Lui aussi d’ailleurs qui tentera de mettre fin à ses jours en usant d’un procédé qui ne mange pas de pain. Aucun sentiment là encore, impassibilité totale.
Eddie Marsan, prix d’interprétation ? Il joue plutôt bien, inexpressif, monocorde et tout en gris (je sais, le rôle veut ça) jusqu’à la séance de rattrapage où un bout de ciel de bleu semble enfin s’intéresser à lui. John May esquisse un sourire, trop tard, le sourire se fige. Je ne vous dirais pas pourquoi, il faut bien garder un peu d’épice ( ne parlons pas d’intérêt ) pour repasser le plat en fin de repas. Sachez simplement qu’à force de se frotter à l’indifférence des autres, et à leur méchanceté, ce gars-là ne cherchait pas le bonheur. Mais celui des autres quand il était trop tard.
Le réalisateur ? Uberto Pasolini, humble et très discret lui aussi dans la mise en scène d’une vie qui n’existe pas (c’est dur à filmer ) délaisse l’autorité pour une application raisonnée des règles du cinéma. C’est un peu court pour faire un long métrage, et un peu long quand on espère un court.
Review Overview
Le film
Le genre de film où toutes les intentions, les meilleures, apparaissent en filigrane d’une histoire à mourir debout, sur l’isolement social d’une certaine population. Mais le réalisateur, comme le comédien, bardés de récompenses dans de nombreux festivals, épousent le ton de leur projet. Amorphe, déprimant, et vain.
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