Synopsis: L’odyssée littéraire de la célèbre écrivaine Janet Frame. De son enfance désœuvrée où la honte l’envahit sans cesse au passage à l’âge adulte où elle affrontera la terrible épreuve que fût le décès de sa sœur. De ses nombreuses rencontres à travers l’Europe à ses peines de cœur douloureuses, la vie de Janet Frame fut tumultueuse. Mais malgré les épreuves, Janet apprend à s’épanouir à travers ses poèmes et ses écrits qui feront d’elle l’une des auteurs les plus reconnues de Nouvelle-Zélande.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
- Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise.
- Dans le coffret Jane Campion .
- Egalement chroniqué dans ce coffret : » Les courts métrages, « Bright star », « La Leçon de piano«
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
L’enfance n’est pas tendre avec elle-même. Et les adultes ne lui facilitent guère la tâche. C’est un peu le leitmotiv de ce récit que l’on nommerait aujourd’hui biopic, autour de l’avènement d’une romancière qui connut les pires difficultés avant de s’imposer. Janet Frame est jouée aux différentes étapes de sa vie pas trois comédiennes épatantes .Kerry Fox , Alexia Keogh (adolescente) et Karen Fergusson (enfant).
Dès son plus jeune âge, Janet Frame se réfugie dans l’imaginaire de ses premières poésies, des histoires qu’elle découvre dans les livres, des saynètes qu’elle s’invente. Elle est rousse, frisée à la scarole, boulotte, on se moque d’elle. Elle se fuit.
Ce portrait mal ficelé, Jane Campion le pose à la hauteur des ressentiments de la jeune fille. Plus que l’environnement délétère c’est l’héroïne qui prime. Il y a de la malice dans cette manière de l’accompagner, cette intelligence discrète qui se reflète dans le regard de Janet.
Sa famille l’aide beaucoup : des parents aimants, des sœurs complices, dont deux disparaîtront tragiquement. Janet Frame sera toujours marquée par un destin contraire, mais sans la révolte inhérente au malheur qui vous mène par le bout du cœur.
On l’a dit schizophrène. Jane Campion n’y croit pas . Elle nous la décrit dans son univers concentrationnaire, sereine et attentive à ces détraqués qui l’entourent.
Le style naturel et fluide des premiers ébats fait place à une caméra plus directe, frontale. A l’enfermement et aux cris, Janet n’oppose que son silence, sa désolation. 8 ans, 200 électrochocs dit-elle au milieu des fous qui la regardent sans la voir. Elle refuse de laisser la porte des toilettes ouverte, on la traite de mijaurée.
Et si elle échappe à la lobotomie c’est parce que ses écrits rayonnent désormais à travers la Nouvelle-Zélande. La romancière décroche un prix et retrouve la liberté. Mais le mal est fait. Il se traduit par une timidité compulsive, liée à un sentiment d’abandon, que les cercles d’artistes qui commencent à s’ouvrir n’arrivent pas à endiguer. Aussi asexuée qu’un bout de bois, dit-elle encore.
La solitude est son réconfort, son refuge, là où elle puise sa verve créative. Cette force intérieure qu’elle impose dans des écrits où les mots rejoignent le naturel et la fluidité du style de Jane Campion. Une osmose à revers, un contretemps du temps magnifié par la création. La littérature et le cinéma ont souvent fait bon ménage.
- Il n’y a pas de bonus
Le film
Il y aurait beaucoup à dire sur ce film qui 25 ans plus tard demeure une somme de reconnaissances cinématographiques, sur le plan scénique et la direction d’acteurs. Avec en prime un récit parfaitement inspiré de l’œuvre de Janet Frame pour un biopic étonnant. Elle est jouée aux différentes étapes de sa vie pas trois comédiennes épatantes : Kerry Fox,Alexia Keogh (adolescente) et Karen Fergusson (enfant) sur lesquelles la réalisatrice fonde les bases de sa démarche créatrice. Celle que l’écrivain mettra du temps à imposer, avec des mots qui rejoignent le naturel et la fluidité du style de Jane Campion. Une osmose à revers, un contretemps du temps magnifié par le regard artistique. La littérature et le cinéma ont souvent fait bon ménage. Le mariage dure depuis 25 ans.
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