Synopsis: Rahul et Shalini, les parents de Kali, 10 ans, sont divorcés. La fillette vit désormais avec sa mère et son beau-père, Shoumik, responsable d’une brigade de la police de Bombai. Un samedi, alors que Kali passe la journée avec son père Rahul, elle disparaît…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
On ne dira jamais assez l’importance de l’arrivée du téléphone portable au cinéma. Dans le film policier c’est devenu un alibi, un témoin, un accusateur de première. A force d’en user, il est devenu un personnage à part entière comme nous le rappelle Anurag Kashyap qui sans la petite boîte portative n’aurait pu imaginer son scénario, à peine téléphoné.
Il est quasiment de tous les plans, transite d’une scène à l’autre avant d’être l’élément déclencheur du processus d’investigation. Afin de retrouver une gamine dont le beau-père n’est autre que le chef de la police. L’enquêteur soupçonne immédiatement l’ex de sa nouvelle épouse, puis son copain, qu’il cuisine allègrement. « Le premier choix » de sa femme, comme il dit, est un acteur raté, le copain un directeur de casting, à la petite semaine.
Dans ces cas-là on veut bien comprendre que la police ait des doutes sur le duo désargenté (une rançon les remettrait à flot), mais de là à s’acharner devant l’évidence. Ils n’ont rien à voir dans tout ça, et une fois l’entêtement passé les vraies recherches vont pouvoir commencer.
L’ enquête au passage permet sans la nommer de dire le nom de la misère, sur les trottoirs, les ruelles mal famées, dans les recoins d’un bâtiment où s’entassent des enfants, des enfants que l’on retrouve parfois dans le fleuve. Tout n’est pas aussi glauque et notamment la mise en bouche du cinéaste qui s’amuse comme un petit fou dans le commissariat où sont entendus les deux compères.
Alors qu’une gamine a disparu, faut-il le rappeler, et pas n’importe laquelle, un sous-fifre s’inquiète de la façon dont on fait un film. Subrepticement il en viendra quand même à l’origine de la plainte.
Anurag Kashyap nous ballotte ainsi du léger au plus grave en se prenant parfois lui-même les pieds dans le tapis au point d’en perdre ses propres repères.
On apprend maintenant qu’entre les deux soupirants de la femme, la rivalité remonte bien avant que le policier ne prenne la place du comédien. Qui devrait d’ailleurs aussi se méfier de son copain de toujours : pour son prochain film, le jeune homme recherche effectivement une gamine pour jouer le personnage d’une jeune fille que l’on aurait enlevée…
L’auteur de « Gangs of Wasseypur » m’avait habitué à un peu plus de sérieux.
- Rencontre avec Anurag Kashyap (14 mn) – Il est toujours filmé en gros plan, c’est à la longue fatigant, surtout que là encore je n’ai pas toujours forcément très bien compris ce qu’il racontait. Anurag Kashyap enfonce des portes ouvertes (« vous emmenez le spectateur avec vous, jusqu’à un point précis ») et ce n’est qu’un exemple.
Il dit aussi qu’il a voulu faire un film moins gore, avec « une violence plus psychologique, on y voit beaucoup plus les problèmes que les gens ont entre eux. Il y a un manque de communication, là où elle est primordiale. (…) Ce film est un miroir dans lequel on n’aime pas trop se regarder ».
Le réalisateur parle également de l’Inde, de ses différents dialectes, des problèmes que cela entraîne au niveau gouvernemental, de l’industrie cinématographique….
Review Overview
Le film
Le bonus
Comme le cinéma indien ne peut se défaire de son antienne : les gamins sont les victimes, les adultes les méchants, on revient sur le sujet en épiçant le scénario de quelques variantes familiales qui nous donnent une femme remariée à un policier chargé de l’enquête de la disparition de sa belle fille . Les suspects comme bien souvent dans la réalité ne peuvent être que des familiers et l’on s’embourbe dans des enquêtes qui personnellement ne m’ont pas toujours paru claires.
Il reste néanmoins la patte d’un cinéaste emporté par l’élan de son « Gangs of Wasseypur », moins efficace, mais tout aussi attirant. En y mêlant toujours une couche de réalité sociale, glauque et insupportable, mais d’un vérisme profond.
Avis bonus
Le réalisateur est un brin bizarre, avec sa langue de bois et ses formules toutes faites…
3 Commentaires
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