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« Tre Piani » de Nanni Moretti. Critique cinéma

Synopsis: Une série d’événements transforme radicalement l’existence des habitants d’un immeuble romain, dévoilant leur difficulté à être parent, frère ou voisin dans un monde où les rancœurs et la peur semblent avoir eu raison du vivre ensemble. Les femmes tentent de raccommoder ces vies désunies et de transmettre sereinement un amour, à jamais disparu pensait-on…

La fiche du film

Le film : "Tre Piani"
De : Nanni Moretti
Avec : Margherita Buy, Nanni Moretti
Sortie le : 10/11/2021
Distribution : Le Pacte
Durée : 119 Minutes
Genre : Comédie dramatique, Comédie, Drame
Type : Long-métrage
Le film
  • D’après l’œuvre éponyme de Eshkol Nevo (2015)

Sans trop bouger de son petit chez soi, Nanni Moretti n’en finit pas de nous raconter le monde entier. Cette fois il le cantonne à un immeuble chic de Rome où ses habitants ne semblent pas trop se côtoyer.

Mais quand Andréa (Alessandro Sperduti), le fils de Vittorio et Nora, défonce ivre mort, le rez-de-chaussée où vivent Lucio et Sara, tout ce petit peuple se retrouve au pied de l’escalier. Il faut réconforter les uns et les autres, s’inquiéter de l’état d’Andréa et surtout porter secours à la femme qu’il vient de renverser.

Personne ne remarque Monica (Alba Rohrwacher) s’éloigner seule, à pied. Elle se rend à la maternité …

Nanni Moretti filme là une scène de crime pour laquelle il va mener l’enquête en compagnie de quelques comparses bien particuliers. Dont Lucio (Riccardo Scamarcio) qui confie souvent Francesca, sa petite fille à ses voisins de palier, un couple de personnes âgées bien sympathiques.

Renato (Paolo Graziosi) aime beaucoup la compagnie de cet enfant qui en retour prend bien du plaisir à ses jeux de gamin. Mais Renato n’a plus toute sa tête et le soir où il se perd dans le quartier, c’est la panique totale.

Très vite Lucio met en doute la version du vieil homme, et n’écoute pas le récit de sa Francesca. Elle est toute innocence et pose sur son histoire les mots justes de l’enfance.

Riccardo Scamarcio, Elena Lietti . Lucio et Sara accompagnent leur fille à l’aéroport pour ses études en Espagne. Lucio sourit, mais l’histoire d’autrefois le taraude toujours…

Sa mère l’entend ainsi (Elena Lietti), son père se rétracte, s’entête et vire obsessionnel jusque à la déraison. Ou la dégringolade d’un système qui se nourrit à l’aveugle de complots pour fuir l’inconfort, les responsabilités, l’impuissance.

Dans cette vision du monde à reculons, les autres locataires et propriétaires de l’immeuble n’en mènent pas forcément plus large. Moretti les convoque tour à tour dans cette valse hasardeuse, où seules les femmes tentent de garder la cadence.

Nanni MorettiMargherita BuyAlessandro Sperduti, une famille à la dérive

Mais le rythme du cinéaste est assez flou, brouillon parfois, qui s’étiole au fil d’un dénouement qui ne trouve jamais sa raison d’être, sinon celle de la désunion et du désaccord. Ce n’est pas vraiment réalisé, laissant au montage souffreteux le soin de tout raccorder. Avec peine, ça  part dans tous les sens.

La figure du vieux juge fatigué que joue Nanni Moretti se reflète étrangement dans sa mise en scène. Un homme dépassé par les événements. Le ressort a lâché.

D'après l'œuvre éponyme de Eshkol Nevo (2015) Sans trop bouger de son petit chez soi, Nanni Moretti n’en finit pas de nous raconter le monde entier. Cette fois il le cantonne à un immeuble chic de Rome où ses habitants ne semblent pas trop se côtoyer. Mais quand Andréa (Alessandro Sperduti), le fils de Vittorio et Nora, défonce ivre mort, le rez-de-chaussée où vivent Lucio et Sara, tout ce petit peuple se retrouve au pied de l’escalier. Il faut réconforter les uns et les autres, s’inquiéter de l’état d’Andréa et surtout porter secours à la femme qu’il vient de renverser.…
Le film

Inconditionnel de Moretti je me sens abandonné par le maître qui a perdu de sa vigueur, de sa pertinence, de son ironie pour parler du monde comme il va mal aujourd’hui. Il le cantonne à un immeuble romain où les locataires et propriétaires s’ignorent royalement. Quand ils doivent se rencontrer, c’est en raison de plusieurs drames survenus chez les uns et les autres. Moretti les convoque tour à tour dans une valse hasardeuse, où seules les femmes tentent de garder la cadence. Mais le rythme du cinéaste est assez flou, brouillon parfois, qui s’étiole au fil d’un dénouement qui ne trouve jamais sa raison d’être, sinon celle de la désunion et du désaccord. Ce n'est pas vraiment réalisé, laissant au montage souffreteux de tout raccorder, mais ça part dans tous les sens. Le cinéaste joue un vieux juge fatigué, malmené par son fils insupportable. Une figure qui étrangement se reflète dans sa mise en scène. Le ressort a lâché.

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