- Durée : 94 minutes
- Dvd : 19 septembre 2023
- Cinéma : 15 août 1959
- Acteurs : Jack Palance, Jeff Chandler, Martine Carol, Robert Cornthwaite, Dave Willock
- Sous-titres : Français
- Langue : Anglais , Français
- Studio : Rimini Editions
Synopsis : Berlin, fin de la Seconde Guerre mondiale. Six anciens soldats allemands s’engagent dans une périlleuse mission de déminage.
Meilleur dvd Septembre 2023 ( 3ème )
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Une très belle restauration, un noir et blanc au top
Si Kathryn Bigelow a pu s’en inspirer un tout petit peu pour « Démineurs » oscarisés mille fois à juste titre, si le « No man’s land » de Danis Tanovic rappelle très très vaguement quelques scènes, « Tout près de Satan » n’atteint jamais la dimension tragique et dramatique de ces deux films réalisés des décennies plus tard.
Robert Aldrich ne cherche pas la tension là où on l’attend de toute évidence, dans les champs de ruines de Berlin de fin de guerre, entre des bombes encore vivantes, enterrées au hasard.
Si l’on excepte la scène finale, parfaitement construite avec un suspens incroyable et un développement inattendu, les différentes interventions de désamorçage relèvent plus de l’intention scénaristique, relayée par la haine tenace que les deux principaux responsables des opérations, entretiennent sur le terrain.
Eric ( Jack Palance ) a été élu chef au détriment de Karl …
Six allemands à l’origine, arrêtés par leurs pairs pour leur absence de considération vis-à-vis du nazisme et qui à la fin de la guerre n’ont d’autre solution que de poursuivre leur activité de déminage, à l’intention des alliés cette fois.
Le contexte est documenté, et les questions éthiques ne cessent de jalonner le parcours des soldats, qui pour mieux souder leur équipe signent un pacte diabolique. L’abandon de l’un d’entre eux signifie sa résignation à tout salaire, au profit de ceux restants.
Comme … une bombe à retardement entre les mains de Karl ( Jeff Chandler), cynique au possible, et prêt à tout semble-t-il pour demeurer le seul survivant. Auprès des femmes son attitude est tout aussi déplorable. Ils sont logés chez Margot ( Martine Carol) , une française , épouse d’un allemand disparu.
Abandonnée par ses proches, elle est aux yeux d’Aldrich l’image de l’aliénation féminine dans un contexte que le réalisateur observe philosophe et moraliste, attitude surprenante à l’époque, qui veut de la romance et de l’action. Il y en a …
LES SUPPLEMENTS
- « Les coulisses de l’enfer » entretien avec Frank Lafond, historien du cinéma ( 22 mn )- Dans le roman, les six hommes à leur arrivée à Berlin se séparent . Les circonstances vont les rapprocher. C’est l’une des rares différences avec le film que Frank Lafond décortique joliment .
Aldrich travaille cette fois à l’étranger et peine à s’accommoder à la façon de faire du studio allemand , et des modèles démodés …
La production s’aperçoit que toutes les gares sont aux mains de Berlin Est- Pendant le tournage, l’activité réelle de déminage continue, il faut parfois stopper des scènes
L’équipe technique est hétéroclite , anglais, américains, allemands.
« Ce sont des personnages qui ne trouvent pas leur place dans la société, et ne la voit pas, c’est typiquement « aldrichien » , ils ne se réinsèrent pas dans la population, se coupent du monde ».
- « Un monde en ruines » avec Jacques Demange de « Positif » ( 15 mn )- L’assimilation à un autre film d’Aldrich « Les douze salopards ». La condition humaine chez Aldrich , l’élévation, la transcendance …. Des valeurs profondément américaines. Aldrich, le réalisateur des gueules, il aime les visages.
Berlin en ruines, un tel décor !
Jack Palance, excellent acteur, impossible à vivre sur un tournage ce sera leur troisième et dernière collaboration, après « Attaque » et » Le grand couteau »
Un film amputé par les producteurs pour rester dans les normes de l’époque.
Le film
les bonus
Tombés en disgrâce pour des raisons politiques ou personnelles, vis-à-vis du régime nazi, six soldats allemands à la fin de la guerre se retrouvent aux mains des alliés pour entamer une campagne de déminages à Berlin.
La rivalité dans l’équipe entre ses deux têtes pensantes va largement mettre en cause leur mission scellée par un pacte financier bien dangereux.
Toutes les péripéties inhérentes à ce genre de pratique sont répertoriées très naturellement et simplement par Robert Aldrich, qui vise ici avant tout à révéler la condition humaine sous tous ses aspects, l’aliénation de la femme représente déjà à cette époque une valeur singulière.
Ce qui nous vaut des discussions d’ordre philosophique et morale, en butte à la romance et à l’action, deux axes tracés sans entrain . Le mélange des genres est bien particulier .
AVIS BONUS
Deux spécialistes décortiquent joliment le film et la carrière de son auteur