Synopsis: Nora Sator, jeune trentenaire dynamique, commence sa carrière dans la haute finance. Quand elle apprend que son patron et sa femme ont fréquenté son père dans leur jeunesse, elle découvre qu'une mystérieuse rivalité les oppose encore. Ambitieuse, Nora gagne vite la confiance de ses supérieurs mais entretient des rapports compliqués avec son collègue Xavier, contrairement à sa sœur Maya qui succombe rapidement à ses charmes... Entre histoires de famille, de cœur et intrigues professionnelles, les destins s'entremêlent et les masques tombent.
La fiche du film
Le film
On lui parle beaucoup de son père. Ils l’ont quitté il y a longtemps, pas forcément en bons termes. Des copains de promo peut-être. Ils ont réussi quand lui se morfond dans son appartement sur des calculs et des théorèmes impossibles, voire improbables. Il est fuyant, désagréable.
Nora débarque dans ce monde de la haute finance où son nouveau patron et son associé associent le mystère de son géniteur à la conduite de leurs affaires. Même la femme du boss se mêle de sa vie privée. Elle aussi évoque « ce sale con ». Cette fois Nora ne supporte plus et s’enferme dans une étrange relation avec des collègues qui pourraient être des amis, des proches.
Elle les repousse, froidement, en administrant un début de carrière prometteur. Nora est méthodique, déterminée. Elle réussit de beaux contrats mais ne comprend plus rien à la vie qu’elle mène. L’étrangeté de ses rapports confine à la parano. Celle de la réalisation de Pascal Bonitzer est du même acabit. Froide, méthodique, rationnelle.
Un film quasi métaphysique où le reflet de l’héroïne renvoie une image impossible à saisir. Dans ce rôle tout en apparence, en transparence, Agathe Bonitzer, la fille de son père (coïncidence !) flirte avec l’excellence. Elle en agace plus d’un, dont son proche collaborateur Xavier ou Vincent Lacoste, l’un et l’autre jouant sur ce registre assez habituel du « j’enfoutiste » amusé. Ce conseiller financier demeure à côté de la plaque, comme tous les personnages de cette comédie impitoyable malmenée par des personnalités désabusées. Dans des rôles parfaitement tenus (Isabelle Huppert – Lambert Wilson – Jean-Pierre Bacri – Pascal Greggory …) ces marionnettes ridicules nous trimbalent dans leur maison de verre où se brisent des sentiments de pacotille.
Les affaires de cœur ont du mal à trouver de véritables passions. Quand elles éclatent, les masques tombent, le film prend des couleurs. Mais c’est déjà presque fini…
Le film
Glacial, froid, rationnel, le monde de la haute finance porté par des personnages tout aussi désabusés, pessimistes et cruels envers leurs jeunes semblables est au cœur du nouveau film de Pascal Bonitzer. Le cinéaste œuvre toujours aussi bien, malgré un plaisir quasi pervers à faire plonger sa comédie dans un impitoyable labyrinthe métaphysique. On ne s’y perd pas forcément, mais l’ennui guette parfois. Le casting est à l’image de la mise en scène, rationnel et parfait.
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