Accueil » A la une » « Tokyo-Ga » de Wim Wenders. Critique Blu-ray

« Tokyo-Ga » de Wim Wenders. Critique Blu-ray

  • Format ‏ : ‎ Noir et blanc, Cinémascope, Couleur
  • Durée ‏ : ‎ 1 heure et 33 minutes
  • Dvd : ‎ 19 mars 2024
  • Cinéma : 1985
  • Acteurs ‏ : ‎ Chishu Ryu, Werner Herzog, Yuharu Atsuta, Chris Marker
  • Nouvelle restauration 2K
  • Version originale française
  • Studio  ‏ : ‎ Carlotta Films

L’histoire : Printemps 1983. Vingt ans après la disparition du grand réalisateur Yasujiro Ozu, Wim Wenders part à Tokyo sur les traces de son maître de cinéma. Alors que ce dernier a documenté à travers ses films les métamorphoses de la vie au Japon de la fin des années 1920 au début de la décennie 1960, reste-t-il encore dans la capitale des images de son univers cinématographique ?

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Le documentaire et les bonus :

Il dit que ce n’est pas un pèlerinage , mais une curiosité de sa part. Un journal filmé en quête des traces d’Ozu. De son œuvre qui hante toujours les ruelles de Tokyo, ses bâtisses, ses personnages. Wim Wenders part à leurs rencontres, mais ses premières images ne ressemblent pas à celles de son maître.

Tokyo est désormais une fourmilière automobile, ferroviaire, qui ne cesse de remuer.

Tokyo comme un rêve , une proximité, une identification , est-ce encore possible ?. Dans les couloirs du métro, un gamin refuse obstinément d’avancer. « J’ai reconnu ou plutôt j’ai voulu reconnaître l’un des nombreux sales gosses des films d’Ozu ».

Quarante ans avant « Perfect Days », Wim Wenders déambule de jour comme de nuit à travers une ville frénétique, s’aventure dans des salles de pachinko ( étonnants jeux de billes ) et des parcs où des adolescents dansent le rock.

Wim Wenders s’est perdu, c’est une évidence qui le heurte au point de rechercher maintenant la souche, la racine pour le ramener sur la rive.

Le sauvetage tient du miracle dans l’entretien avec l’acteur Chishu Ryu, l’un des plus fidèles compagnon d’Ozu. Son évocation est une belle leçon de cinéma («  avec lui je n’ai fait qu’apprendre ») prolongée de manière tout aussi magistrale par la rencontre avec le directeur de la photographie Yuharu Atsuta ( photo).

Il a travaillé avec le maître du début à la fin et ses souvenirs plaident pour l’éloquence d’une activité qu’Ozu mettait toujours au service des autres. Atsuta ressort trépieds et caméras spécialement conçus par Ozu …

Et quand il lui a fallu continuer à travailler avec d’autres réalisateurs, il reconnait que ça n’avait rien à voir . Yuharu Atsuta se met alors à pleurer…

LES SUPPLEMENTS

  •   Entretien avec Wim Wenders (43 mn – hd) –Une exploration de la ville dans les années quatre-vingt

Le réalisateur allemand revient en détail sur le tournage de son documentaire Tokyo-Ga, et ne nous apprend pas grand-chose de ce que l’on a déjà vu. Sauf que «  l’on ne peut être réalisateur et preneur de son à la fois ». Wenders est seul dans Tokyo avec son caméraman Ed Lachman.

Il dit tout le bonheur d’avoir pu rencontrer deux témoins proches d’Ozu, l’acteur Chishu Ryu (photo), et le directeur de la photographie Yuharu Atsuta. Ce sont les deux moments les plus forts de son documentaire.

Il pensait pouvoir aussi interviewer, l’actrice Setsuko Hara qui au dernier moment se retire du projet . «  Je préfère garder le silence » lui explique-t-elle.

Un peu à la manière de Chris Marker qu’il croise dans un tout petit bar baptisé … «  La Jetée ».  Un moment très particulier de « Tokyo-Ga », son premier vrai documentaire dit-il, qui « l’éloigne de la pratique cinématographique , en apprenant beaucoup sur le terrain ».

Le cinéaste explique alors pourquoi 60 ans après la mort d’Ozu, il était important à ses yeux de revenir filmer à Tokyo. Ce sera « Perfect Days » qu’il présentera au Mémorial d’Ozu.

  • Scènes coupées avec accompagnement musical (14 mn) – Pique-nique dans le parc et les passantes , deux petites filles dans le métro, des jeux dans le cimetière, le voyage se poursuit agréablement …
Format ‏ : ‎ Noir et blanc, Cinémascope, Couleur Durée ‏ : ‎ 1 heure et 33 minutes Dvd : ‎ 19 mars 2024 Cinéma : 1985 Acteurs ‏ : ‎ Chishu Ryu, Werner Herzog, Yuharu Atsuta, Chris Marker Nouvelle restauration 2K Version originale française Studio  ‏ : ‎ Carlotta Films L'histoire : Printemps 1983. Vingt ans après la disparition du grand réalisateur Yasujiro Ozu, Wim Wenders part à Tokyo sur les traces de son maître de cinéma. Alors que ce dernier a documenté à travers ses films les métamorphoses de la vie au Japon de la fin des années 1920 au début de…
Le documentaire
Les bonus

Quarante ans avant « Perfect Days », vingt ans après la mort d’Ozu, Wim Wenders déambule dans les rues de Tokyo à la recherche de ce qui pourrait rester de l’œuvre du grand réalisateur japonais. Son maître comme il l’appelle. Dans le tumulte de la ville d’aujourd’hui , Wenders fait du Wenders dans une quête urbaine et vaine où il reprend des plans identiques des ruelles de la capitale avec le même 50 mmm, un téléobjectif léger , le seul utilisé par Ozu . « Et alors c’est une image qui ne m’appartenait plus … » Wim Wenders s’est perdu, égaré, quand le miracle survient dans l’entretien avec l’acteur Chishu Ryu, l’un des plus fidèles compagnon d’Ozu. Son évocation est une belle leçon de cinéma prolongée de manière tout aussi magistrale par la rencontre avec le directeur de la photographie Yuharu Atsuta. Il y aura aussi le rendez-vous avec son compatriote Werner Herzog en haut d’une tour , un rien désabusé .« Il n’y a plus d’images possibles, tout est encombré » dit-il. Ou le regard éphémère et fragile du cinéma que Wenders illustre furtivement dans une ultime « découverte », un mini-bar baptisé « La Jetée » ou Chris Marker se pose parfois. Dans les bonus Wenders en dit beaucoup plus, et c’est un enchantement .

AVIS BONUS Un entretien avec Wenders qui prolonge le plaisir du cinéma, un grand bonheur de cinéphile et quelques scènes coupées …

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« El-(Tourments) » de Luis Buñuel . Critique cinéma-dvd

Le film préféré de son auteur et il a tout à fait raison. Et les bonus sont au top !

Laisser un commentaire