- Grand Prix du festival de Deauville 2018 . –
- Meilleur dvd Février 2019 (8 ème )
- Acteurs : Jim Cummings, Kendal Farr, Nican Robinson, Macon Blair, Jocelyn DeBoer
- Réalisateur : Jim Cummings
- Audio : Anglais
- Studio : Blaq Out
- DVD : 8 février 2019
- Cinéma : 12 septembre 2018
- Durée : 90 minutes
L’histoire : Jimmy Arnaud, un policier texan essaie tant bien que mal d’élever sa fille. Le portrait tragi-comique d’une figure d’une Amérique vacillante.
C’est un policier inhabituel dans le cinéma yankee. Souvent à côté de ses pompes, il tente par des maladresses renouvelées de reprendre des situations qu’il ne peut contrôler.
Il n’est pas drôle, ni lourd, un peut pitoyable seulement avec sa morale de bas de gamme, et cette manière de s’accrocher à sa petite fille dont il a la garde alternée.
Crystal est adorable, mais instable. Ce que lui dit précautionneusement son instituteur qui connaît les instants de rage passagère de son interlocuteur. Ses accès de fureur nuisent considérablement à Jimmy, auprès de ses collègues, notamment, lui qui n’est habituellement que gentillesse, ordre et prévenance.
A une jeune fille qui se trouvait dans une voiture avec son petit copain, il joue le papa poule , lui fait la leçon, et la raccompagne car la nuit les rues ne sont pas sûres, dit-il.
Inutile d’imaginer Crystal vingt ans plus tard. Il n’en vit déjà plus et en fait beaucoup trop pour la protéger
Jimmy est hors champ, dans la peau de Jim Cunnings, qui devant et derrière la caméra assume totalement la vision autobiographique de son personnage. Pas d’auto-portrait mais un regard personnel et intime sur un pays qui flageole de plus en plus.
Sa justice est expéditive, approximative ( l’avocate pour le divorce ne connait rien au dossier ) et peu compréhensive à l’égard de ce père de famille de bonne foi, mais d’une gaucherie congénitale. Il heurte le juge et se retrouve perdant pitoyable .
Jimmy pète les plombs, comme il le fait souvent dans des ébats inconsidérés. L’enterrement de sa mère fut le sommet. La disparition de l’être cher, l’absence de son frère et de sa sœur à la cérémonie, il part en vrille. Quand beaucoup plus tard il rend visite à son aînée, elle lui explique la famille et surtout cette mère qui rêvait de danser « Le lac des cygnes ».
Jimmy comprend un peu mieux le sens de sa vie et celle de sa petite fille en admiration devant le ballet. Crystal lui sourit enfin, un vrai sourire, plein d’amour et de tendresse.
Comme un cycle qui se referme, de la comédie à la sérénité, avec dans l’entre-deux, quelques drames, inéluctables. La vie quoi !
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre à Deauville avec Jim Cunnings (II) (13 mn ). Je suppose que cette conférence de presse se déroule avant la connaissance du palmarès. Mais la décontraction et la sympathie du réalisateur font plaisir à voir.
Il dit que dans la vie courante, il pleure fréquemment « et alors j’écris pourquoi j’ai pleuré ». Ce qui explique en partie le profil de son héros… « Si ma vie tournait très mal, je deviendrais ce personnage. (… ). Mais c’est déjà une version pathétique de moi. »
« Si j’avais passé un casting pour Thunder road, je n’aurais pas été pris, je ne suis pas acteur ».
- « The Robbery » de Jim Cunnings. Avec Rae Gray, Waymond Lee, PJ McCabe. Le braquage d’une épicerie par une jeune fille à côté de ses pompes ( elle aussi ). Elle se rendra bien malgré elle à la police.
Beau court métrage
Le film
Les bonus
Sans rien laisser paraître de ses intentions, devant ou derrière la caméra, Jim Cunnings réussit à transposer un épisode historique de son pays qu’il voit chanceler sur un socle de moins en moins séduisant.
C’est le sort de ce policier foireux qui tente par tous les moyens de faire le bien et d’aimer sa petite fille au-delà de tout ce qu’elle attend. Le divorce en cours n’arrange pas les choses et la succession de gaffes liées à des drames plus ou moins personnels forgent un destin auquel il ne s’était pas préparé. Jim Cunnings est donc très bien dans la peau de ce policier inhabituel dans le cinéma yankee.
Avis bonus
Une rencontre à Deauville, sympathique et un court métrage bien mené
3 Commentaires
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