Synopsis: Péninsule Arabique, 1916, l'occupation britannique. Dans un campement bédouin, au coeur du désert, Theeb, 10 ans, vit avec son frère Hussein, qui lui transmet les traditions ancestrales. Un officier britannique s'invite dans la communauté : Hussein va le guider dans sa recherche d'un puits, sur la route de la Mecque. Mais Theeb est trop jeune pour les accompagner…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
A l’image de « Ardor », western transgenre dans la forêt argentine, « Theeb » se pose dans le désert jordanien où, au début du siècle dernier, à l’époque de l’occupation britannique, des bandits tiennent les puits indispensables aux voyageurs. Ce sont souvent des pèlerins, des explorateurs ou bien des soldats de sa Majesté en mission.
Comme Edward ( Jack Fox ) qui mystérieusement demande à être conduit dans cette région dangereuse où le chemin de fer entame sa progression. Un progrès fatal pour les guides de la Mecque et bien étrange à la population autochtone .
Quand Theeb va découvrir ces morceaux de fer plantés dans le sable sur lesquels circule « l’âne d’acier » il est déjà seul au milieu des montagnes hostiles, seul rescapé d’une embuscade dans laquelle son frère a été tué. La quête initiatique n’a plus lieu d’être, c’est la vie qu’il doit affronter. Son apprentissage.
Theeb est un gamin très éveillé, malicieux. Il s’impose, insistant aussi devant l’interdit qu’il ne comprend pas et qu’il veut forcer. C’est pourquoi il s’est faufilé incognito dans la petite expédition de son frère . Fils d’un chef de tribu, il doit maintenant survivre coûte que coûte à cette épreuve que Naji Abu Nowar le réalisateur-scénariste écrit sans condescendance pour un genre cinématographique renouvelé.
Ce qui attend Theeb ne peut être qu’extraordinaire dans ce no man’s land où sans chameau, il est impossible de rejoindre la civilisation. Ce chameau qui apparait tel un mirage avec son cavalier inerte. Ami ou ennemi ?
Le point de vue de Naji Abu Nowar est minimaliste, sa transposition cinématographique maximaliste. Les événements se succèdent, nombreux et inattendus au milieu de ce cinéma sans décor, sinon celui de la vie que Theeb parcourt de son regard vaillant. Une autre épreuve, un autre sens à donner à son destin qui attend le gamin dont l’enfance ne sera jamais celle d’un enfant. Theeb va très vite bousculer les étapes, bafouer l’adolescence, devenir grand, devenir un chef .
LES SUPPLEMENTS
- Un entretien avec le réalisateur ( 13 mn ). Il se dit fasciné par « la culture bédouine, l’équivalent des chevaliers du Moyen Age, et j’aime la façon dont Kurosawa adapte le cinéma de John Ford aux films japonais chanbara sur les samourais , j’ai voulu faire la même chose avec les cavaliers bédouins ».
Il a fallu se rendre dans le désert jordanien pour renconter l’une des rares tribus encore en vie, « ils ne comprenaient pas ce que l’on voulait faire, ils ne sont jamais allé au cinéma. (… ) Il y a très peu d’archives sur leur mode de vie, il a fallu beaucoup reconstituer cette époque , un monde qui remonte à la Bible et qui n’existe plus. (… ) Le témoignage d’une très vieille femme nous a permis de refaire les outils que l’on voit dans le film, alors que ce sont de véritables bédouins qui jouent. Ils ont été formés pendant huit mois au métier d’acteur ».
- La minute cinéma ( 2 mn ). Comment, pourquoi, avec qui … les repères cinématographiques du réalisateur
Le film
Les bonus
Un western arabe, comme « Ardor » western argentin, dans une même dimension historique qui cette fois nous pose au début du siècle dernier au moment de l’occupation britannique en Jordanie.
Le chemin de fer commence à désorganiser la vie sociale des guides de La Mecque qui deviennent des bandits très redoutés dans la région des puits. Là où Theeb contraint son frère aîné à le laisser l’accompagner avant qu’une embuscade ne décime leur petite expédition.
Désormais seul, confronté à cet environnement si peu hostile à son hardiesse, le gamin passe de la quête initiatique à un apprentissage de la vie que le réalisateur scénariste élabore avec un point de vue minimaliste pour en faire une transposition cinématographique maximaliste.
A noter que tous les bédouins du film sont les derniers survivants d’une tribu nomade de Jordanie. Ils sont excellents.
Avis bonus
Un entretien avec le réalisateur qui révèle la difficulté à renouer avec la civilisation bédouine qui disparait peu à peu
Un commentaire
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