Synopsis: Jerry vit à Milton, petite ville américaine où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona - la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l’usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire - du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments...
La fiche du DVD
Le film
Le bonus
Meilleur dvd Juillet 2015 ( 10 ème )
Après « Persépolis » (un film d’animation d’après sa propre BD), et « Poulet aux prunes », Marjane Satrapi revient dans l’apparence d’un cinéma beaucoup plus classique. Elle conte l’histoire cruelle du pauvre Jerry, amoureux d’une collègue de travail, qui l’aime bien, mais sans aller plus loin. Par contre, sa copine ne dirait pas non.
Ce qui paraît léger à première vue se brouille quand Jeremy que l’on pensait un brin simplet, se révèle tout autre. Il parle avec ses animaux de compagnie, un chat qui le pousse au mal, un chien qui le retient. Bonne pâte, notre ange a fort à faire .
D’ailleurs, Jerry suit toujours son mauvais instinct. Ce qui paraît rigolo dérape complètement dans une parodie de film d’horreur, qui bien souvent ressemble bigrement à l’original. C’est prenant!
A force de cadavres dans le placard, dans le frigo, de tête abandonnée, on rit jaune. De la charcuterie on passe à la boucherie, tandis que les victimes de notre désormais serial killer le renvoie à son douloureux passé. C’est tout le drame de Jerry, ses voix qui le harcèlent dans des souvenirs terrifiants.
Ce poids de la culpabilité vis-à-vis d’une mère qui n’a rien demandé d’autre que le geste qu’il accomplira.
Le cas relève donc de la psychiatrie, mais la professionnelle en charge du bonhomme ( Jacki Weaver, quand même !) ne semble pas être à la hauteur. Il lui faut donc à nouveau prendre les choses en main, et « régler en dix secondes, ce que dix ans de thérapie n’ont pas réussi ».
Jeremy est bien un gentil garçon qui n’a pas toute sa tête. Je crois que l’on appelle cela de la schizophrénie : Ryan Reynolds dans le rôle est parfaitement déréglé.
Il a autour de lui de jolies filles dont Gemma Arterton (pourtant peu à son avantage) qu’il courtise en vain ou Anna Kendrick qui ne méritaient pas de connaître de si près les délires du pauvre garçon. Avec une aisance déconcertante,Marjane Satrapie maîtrise parfaitement les codes de l’humour et de l’horreur. Ca fait même pas peur.
LES SUPPLEMENTS
Comédiens, réalisatrice, scénariste prennent tour à tour la parole. Ca ne va pas très loin, un coup de making of sur un tel film aurait pu nous donner quelques sensations supplémentaires
- Marjane Satrapi, la réalisatrice. « C’est un film à multiples genres, pas un film de genre, mais on ne peut pas lui coller d’étiquettes, et le plus dur c’est de faire aimer un tueur en série, qui plus est, schizophrène ».
- Michael R Perry, le scénariste. Comment attraper un tueur en série n’ayant pas de mobile apparent ? C’est la question posée par Perry à des profileurs du FBI ayant travaillé sur « Le silence des agneaux ». « Il faut comprendre le film qu’il se fait dans sa tête. Si on y arrive, on l’attrape ». Et « The voices » a vu le jour.
- Ryan Reynolds. « Jouer un personnage à multiples facettes m’a donné envie de rentrer dans ce film. Jerry vit au pays des bisounours, tout est joyeux, surtout quand il arrête de prendre ses médicaments, et c’est là que ça se complique ».
- Gemma Arterton. « L’idée de me retrouver dans un frigo m’a séduite, un côté surréaliste. Marjane a une vision artistique originale ».
- Anna Kendrick.« Le facteur décisif a été Marjane, avec un scénario tellement bizarre comment dire aux gens que j’incarne une tête coupée j’en ai lu des scénarios, mais celui-là … jongler entre la femme normale et celle qu’imagine Jerry ! »
Review Overview
Le film
Le bonus
Voilà donc un film bien étrange, un film d’horreur, improbable, qui nous fait rire jusqu’à un certain point, sans que l’on crie à la parodie. Marjane Satrapi, la dame de « Persépolis » règle tout autrement l’animation des sentiments de son héros, amoureux et dérangé par un passé qui le hante.
Pour parler de la schizophrénie, elle imagine ce serial killer qui s’ignore (et le spectateur aussi), un gentil garçon qui parle avec son chien (l’ange) et son chat (le diable). La réciproque étant vraie, je vous laisse imaginer le capharnaüm que cela procure dans une joyeuse valse des genres où l’humour et l’horreur se télescopent sans gravité. Ca fait même pas peur.
Notre héros joué par un Ryan Reynolds assez drôle dans sa déraison et raisonnable dans sa folie est entouré de jolies filles comme Gemma Arterton ou Anna Kendrick. Qu’elles perdent la tête ça peut se comprendre…
Avis bonus
Tout le monde dit un petit mot, ça ne va quand même pas très loin, avec un tel sujet...
7 Commentaires
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