Synopsis: Shelly et Rachel sont deux jeunes filles à problèmes de milieux totalement opposés. Le hasard place leurs destins sur une route de collision qui fera le salut de l’une, mais signera la fin de l’autre.
La fiche du film
Le film
Comme deux enfants perdus, mais ce sont déjà des femmes. Tempétueuses, révoltées, l’une bénéficie d’un confort que pourrait lui envier son alter-ego. Shelly et Rachel vont devenir inséparables et mettre à mal un système que la réalisatrice échafaude autour de quelques lotissements paisibles, derrière lesquels la société anglaise ronge son frein.
Une fois encore Ken Loach semble avoir pesé sur la mise en scène, même si Helen Walsh se joue des arguties du scénario pour n’en rien laisser paraître. Plus qu’une option scénique, c’est une vraie proposition de cinéma qu’elle nous fait. La vision sociale est d’ailleurs très féministe (une rareté à souligner) et la veine réaliste façon « Raining stones » se nourrit toujours de rapports sous tension.
On ne sait pas très bien ce qui se tient entre tous les protagonistes, hommes ou femmes .La réalisatrice s’emploie non pas à brouiller les pistes, mais à les baliser de telle manière qu’on avance avec une curiosité très forte un semblant de compréhension. Sinon la vérité.
Au-delà du constat ce sont toujours des portraits de femmes délaissées, bafouées, trompées, exploitées, alors que tout le monde tente d’être ce qu’il n’est pas. Shelly (Lauren Mc Queen) vole, traficote, recèle, un sauve qui peut la vie tempéré par les services sociaux qui tentent de ramener de l’ordre dans sa maisonnée.
Car ici, tout le monde a son petit bout d’existence pas très drôle, qui affleure au détour d’une phrase ou s’entrechoque avec la réalité, le passé qui vous rattrape toujours.
Shelly résiste, ne veut pas se jeter dans les bras du premier venu qui lui annonce la fin de ses années de galère, une vie de richesse en perspective. Où va se nicher l’illusion ?
C’est tout l’enjeu de ce film superbement porté par deux jeunes comédiennes qui pourrait bientôt forcer le destin. Lauren Mc Queen et Brogan Ellis la pauvre petite fille riche de l’histoire dont il faudrait peut-être se méfier un peu plus. Mais ca c’est à vous de voir …
Le film
Romancière, Helen Walsh signe un premier film d’une totale originalité sur la forme et le fond quand on se reporte à l’histoire que Ken Loach aurait très bien pu accommoder lui aussi à sa manière. Pour mettre en face à face deux jeunes filles issues de deux mondes diamétralement opposés mais aux origines tout autre quand il s’agit de dénoncer un système social et machiste confondus dans les intérêts d’une société amorphe. La réalisatrice s’emploie non pas à brouiller les pistes, mais à les baliser de telle manière qu’on avance avec une curiosité très forte vers sinon la vérité, tout du moins un semblant de compréhension de ce monde dans lequel les deux femmes vont connaître des destins bien différents, là encore.