« The United states of Leland » de Matthew Ryan Hoge. DVD.Critique

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The United States of Leland "

De : Matthew Ryan Hoge

Avec : Ryan Gosling, Don Cheadle, Kevin Spacey

Sortie le : 01 octobre 2013

Distribution : Rimini Editions

Durée : 104 minutes

Film classé : Tous publics

Nombre de DVD / Blu-Ray : 1

Meilleur dvd Octobre 2013 ( 3 ème )

A l’époque, il était encore tout jeunot, Ryan Gosling qui aujourd’hui crève l’écran avec des petits chefs-d’œuvre comme « Drive » ou « The Place beyond the pines ». Mais pas de souci, il avait déjà du talent à revendre, pour porter sur ses frêles épaules le très beau film de Matthew Ryan Hoge. Un faux thriller, un vrai suspense psychologique (un peu à la manière de « Elephant » de Vans Gus Sant) qui dresse l’état des lieux d’un drame, que personne ne s’explique.

Leland Fitzgerald poignarde à mort le petit frère, handicapé mental, de sa meilleure copine. L’affaire se déroule dans un milieu très privilégié que le cinéaste nous dévoile par petites touches très intimistes, qui tiennent autant de l’autopsie d’un meurtre que d’une enquête interne.

Pourquoi Leland a-t-il commis l’irréparable ? C’est ce que suit à la trace Matthew Ryan Hoge, à travers l’itinéraire carcéral du présumé coupable qui ne laisse donc personne indifférent, et surtout pas le prof de la prison, Pearl Madison ( Don Cheadle)  avec lequel il développe une relation privilégiée.

Pour cet écrivain refoulé,  la vie de son nouveau protégé va peut-être lui permettre d’écrire le roman de sa vie. C’est du moins ce que suspecte le père du jeune homme, lui-même romancier, connu et reconnu. De ce triumvirat contre nature, le réalisateur, aidé par l’interprétation d’un Kevin Spacey hors norme, nous livre une étude de caractères, magnifique. La confrontation entre l’enseignant et le père est un monument de cinéma, sur une mise en scène archi-rabattue, un face à face classique, qu’il sublime par le jeu des acteurs et de la caméra qui semble ne plus exister.

Les dialogues procèdent du même enchantement, qui donne aux rapports humains, une dimension presque poétique. Et la musique, qui ne comble pas les vides, y participe pleinement . Il est pourtant toujours question de la mort d’un gamin, et de l’attente d’une justice. Tout le processus, l’explication possible de l’acte, est dans cette quête , mais en réalité, plus que l’explication, l’attendu possible, ce que le spectateur guette désormais c’est la libération de Leland Fitzgerald. Insidieusement, me semble-t-il, le cinéaste nous a en effet conduits à cette conclusion extrême. Même si la sienne bouleversera plus d’un témoin …