Dans la série des "introuvables" de Wild Side Video, un inédit en France dans lequel Sean Connery à l'origine du film tient le rôle d'un inspecteur particulièrement troublé par son activité .
La fiche du DVD
Le film
On reproche à Sidney Lumet son bavardage .“ The offence” qui n’échappe pas à la règle en montre les limites.
Sean Connery , inspecteur de police londonien vient d’être mis à pied suite à un interrogatoire musclé. De retour à son domicile, il revoit mentalement toutes les scènes de crime qui l’ont obsédé. Dans la nuit pluvieuse de la capitale britannique, le contraste est saisissant, et très évocateur du dérangement psychique du policier. Ces quatre-cinq minutes me semblent suffisantes pour comprendre l’état psychologique du héros, affublé d’un physique renfrogné, irascible.
Loin du James Bond pétillant ( le distributeur a tardé à sortir le film, pensant qu’il nuirait à l’image du bel espion ) Sean Connery s’en tire plutôt bien .A l’occasion de ce film dont il est le commanditaire , il a créé sa propre maison de production.
Mais Sidney Lumet dirige les débats, et pense que nous n’avons pas bien saisi le profil du héros. Il revient alors lourdement sur son passé professionnel dans un face à face avec son épouse qui n’en finit pas. Je n’ai pas chronométré, mais malgré une mise en scène au cordeau, c’est lassant. Quelques petites minutes pour nous faire comprendre que le couple ne s’est jamais, compris, aimés et puis basta, l’affaire était entendue.
Deux autres séquences très longues, sont par contre magnifiques dans ce qu’elles révèlent des personnages et du talent du cinéaste. L’une oppose le policier destitué et le surintendant chargé de le questionner : du grand art, doublé par la scène finale de l’interrogatoire du suspect ( le montage façon Lumet c’est aussi quelque chose ) .
On revient alors à l’idée de la pièce de théâtre préalablement montée en Angleterre , que Sidney Lumet rapporte à une vision cinématographique tout à fait originale.
Au final, sur une trame classique de la recherche d’un pédophile , le réalisateur nous dresse le portait d’un homme schizophrène , bipolaire, un policier qui a force d’être rongé par le mal en devient par une déformation de l’objectif un suspect tout à fait plausible.
LE SUPPLEMENT
Ce n’est jamais évoqué par les deux spécialistes Jean-Baptiste Thoret et François Guérif.L’un comme l’autre resituent « The offence » dans la filmographie de Sidney Lumet , et le cinéma du film noir en général . Une petite demi-heure où l’on apprend beaucoup de choses sur le réalisateur et la manière dont Sean Connery a composé son équipe . Trevor Howard , Ian Bannen, Vivien Merchant, rien que des copains, rien que du beau monde.
Et pour Lumet ? L’acteur et le cinéaste se sont rencontrés sur « Family business » , une histoire de malfrats sur le retour avec Dustin Hoffman, et Matthew Broderick . Si le film ne laisse pas grand souvenir , il apparaît que les deux hommes se sont plutôt bien entendus .
Dans la collection » Les Introuvables », Wild Side Video sort aussi « Le Coup de l’escalier » de Robert Wise ( 1959 ) , avec Harry Belafonte et Shelley Winters, « Le Mercenaire » de Sergio Corbucci( 1968 ) avec Jack Palance et « Du sang dans la poussiere (1974) de Richard Fleischer ( 1974 ) avec Lee Marvin et Ron Howard.
1ère collaboration Sidney Lumet et Sean Connery : La Colline des Hommes Perdus (1965), Family Business étant la dernière (1989).
Effectivement, j’ai bousculé les dates , merci pour le coup d’oeil