DVD : 20 juin 2019 .-
- Acteurs : Nawazuddin Siddiqui, Vicky Kaushal, Sobhita Dhulipala, Anuschka Sawhney, Mukesh Chhabra
- Réalisateur : Anurag Kashyap
- Audio : Hindi
- Sous-titres : Français
- Studio : Blaq Out
- Durée : 126 minutes
L’histoire : Mumbai.
Ramana tue, en série.
Raghavan, jeune policier n’a qu’une obsession, arrêter le criminel.
La chasse est lancée. Mais les crimes ne cessent de se multiplier.
Le destin de ces deux hommes semble être plus qu’à jamais lié.
La ville de Mumbai, sous le feu des projecteurs . Avant « Attaque à Mumbai » en e-cinéma, on découvre ses quartiers miséreux en quête d’un tueur en série, ravageur.
Il semble agir au hasard, avec une rare violence. Ses neuf premiers crimes impunis agacent silencieusement un jeune commissaire qui comprend un peu tard que l’intéressé vient de lui filer entre les mains.
Trop volubile (Nawazuddin Siddiqui), trop précis et fanfaron, on ne le croit pas un instant, la lecture des journaux ayant favorisé son imagination.
Depuis le début, le spectateur sait qu’il n’en n’ait rien et qu’il est bien l’auteur de ses massacres à la manivelle. Anurag Kashyap ne s’en cache pas, empilant les scènes mortifères avec une constante précision. Et précaution.
Il ne montre rien de l’acte, mais sa mise en œuvre est tout aussi effrayante. Et sa conclusion, également. Un mode opératoire à l’aune d’une réalisation bien … pernicieuse !
De plus en plus invité à ce ballet macabre, le jeune flic ( Vicky Kaushal) n’imagine pas un instant le traquenard dans lequel il se vautre.
Son enquête le protège de tous ses écarts, et sa conduite envers sa compagne, de plus en plus inqualifiable, l’enferme dans un comportement proche de celui d’un … criminel.
La séquence du chasseur (le film en présente huit) est parmi les plus terribles dans le rapport qu’elle impose entre lui, le flic soi disant honnête et intègre et nous spectateurs qui savons tout désormais de ses mauvaises postures, et de ses inclinations suspectes.
Exonérant presque le meurtrier de cette fascination qu’il exerce, tel un insecte attiré par la lumière et qui sait la contourner pour atteindre son objectif.
Des fuites en avant parfaitement calculées, des échappatoires repérées. Ce qui permet au passage au réalisateur de parcourir des bidonvilles délabrés où sont exploités des ouvriers, des couturières, dans des pièces surchauffées et surpeuplées.
Rien n’échappe à Anurag Kashyap ni à son véritable héros dans un final aussi démoniaque que les coursives de cette enquête aux transferts surprenants.
Comme est ce film qui nous trimbale malicieusement dans les arcanes d’une ville et de son pays où la mort frappe énormément. Sans savoir pourquoi, parfois. Mais parfois en toute connaissance de cause. Voyez le sourire de Ramana.
LE SUPPLEMENT
- Rencontre avec le réalisateur (3 mn) .« En inde on fait beaucoup de mélodrames, moi pas, c’est pour ça que l’on dit que j’ai des influences étrangères, tout ça donne un style occidental à mes films, mais mes sujets sont enracinés en Inde ».
Il explique ses techniques pour pallier l’absence de budget conséquent, sur les décors par exemple et les couleurs, son travail sur les ombres qu’il affectionne…
La psychologie de ses personnages.
Le film
Le bonus
Raman Raghav tueur en série des années soixante compte à son tableau une quarantaine de victimes. Ramanna, le personnage du film veut lui ressembler, mais en différenciant sa technique grâce à un faire-valoir : un jeune commissaire présomptueux et en réalité complètement déséquilibré. Ce que l’on découvre peu à peu au fil des méfaits du héros qui tout en s’identifiant à son mentor projette sur le flic une histoire qu’il ignore bien évidemment.
Quand il la comprend il est bien tard et le chassé-croisé entre les deux individus devient une obsession pour le représentant de l’ordre qui au-delà de son enquête cherche maintenant à éliminer son propre fantôme. Le tout sur fond de massacres elliptiques que le réalisateur porte parfois sur des scènes d’opéra. On sourit alors discrètement, tant le fond du sujet est démoniaque, horrifique, insoutenable. Mais il ne montre rien du mal qui se perpétue, le mal est en nous, dans ses personnages et ses banlieues délabrées.
Rageur comme film, rageant comme histoire …
AVIS BONUS
Un tout petit entretien avec le réalisateur qui néanmoins raconte beaucoup de choses
2 Commentaires
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