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« The Guard » de Peter Sattler . Critique DVD

Synopsis: Décidée à rejoindre l’armée, Cole, jeune idéaliste, se retrouve affectée dans une prison militaire de haute sécurité. Entre les détenus hostiles, les coéquipiers agressifs, et les règles à faire respecter, son quotidien se révèle vite rude et violent. Sa bulle d’oxygène, c’est l’étrange relation de proximité qu’elle commence à nouer avec l’un des prisonniers. Mais à trop vouloir franchir les limites, Cole joue dangereusement avec le feu…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "The Guard"
De : Peter Sattler
Avec : Kristen Stewart, Payman Maadi, John Carroll Lynch, Lane Garrison, Julia Duffy
Sortie le : 25/06/2015
Distribution : Condor Entertainment
Durée : 117 minutes
Film classé : Accord parental souhaité
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Après «  Sils Maria », Kristen Stewart,vipère énigmatique, s’arc boute sur l’épineux problème des détenus afghans, relégués dans des cages à lapins, isolés du monde et dans l’attente d’un hypothétique procès. A Guantanamo on ne dit pas prisonnier, Convention de Genève oblige.

Cole appartient à la compagnie chargée d’assurer le maintien de l’ordre dans cette prison de haute sécurité. Des hommes surveillés toutes les dix secondes, par deux gardes relayés jour et nuit. « On ne les empêche pas de s’enfuir, mais de mourir » martèle le caporal que Lane Garrison chapeaute avec l’autorité habituelle à ce genre de personnage.

En cas de coup dur, ils  interviennent  en quatuor, un peu à la façon des démineurs, chaque soldat ayant un geste précis à effectuer pour neutraliser le récalcitrant. Intervention musclée, Cole s’en prend plein la figure.

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Il est clair que Peter Sattler pose les bases d’un récit fondé sur la violence et les rapports de force. Mais une fois le protocole engagé, sa caméra s’intéresse principalement à l’évolution psychologique de son héroïne.  A ses doutes, ses questionnements posés par une telle mise en condition de l’humanité.

La  mise en scène est nerveuse et attentive, le rythme soutenu, celui du quotidien de ces militaires, de leur environnement, et de la promiscuité peu engageante. C’est dans un tel contexte, que Cole doit assumer son rôle de gardienne de la patrie, de soldat et de femme soldat.

Elle n’en demeure pas moins très féminine comme nous le rappelle la caméra qui scrute au plus près ses réactions dans cet univers carcéral et machiste. Si on la respecte beaucoup, les pulsions sont attentistes.

Cole s’est prise d’intérêt, sinon de passion pour l’un des détenus qui pourtant ne lui fait aucun cadeau. Son comportement l’intrigue, son instruction aussi. Payman Maadi est effectivement très bien dans le rôle. Elle n’a logiquement pas le droit de converser avec l’individu, mais le bien-fondé de sa mission, l’incite à engager un véritable dialogue.

Cole est prise entre deux feux et c’est tout l’enjeu de sa détermination que le réalisateur ausculte maintenant dans l’intimité d’un huis-clos inhabituel.

Le fameux champ/contre-champ entre la ronde et la cellule disparait comme par enchantement. Un face à face où l’animosité et la méfiance font maintenant place à une tendresse qui ne dit pas son nom. Rien de candide, rien de systématique, l’œil du cinéaste demeure aux aguets. Et Ali,  le guerrier qu’il revendique toujours haut et fort. Mais cette fois, quelqu’un l’écoute.

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LE SUPPLEMENT

  • Making of (12.50 mn). Il s’agit d’un documentaire sur le film avec de nombreux commentaires, et quelques scènes de tournage.

« Les gens pensent que c’est une petite prison, alors que ça s’étend sur 60 kms » relève le réalisateur qui applaudit un script super, « car il ôte toutes connotations politiques au sujet .Je ne voulais pas faire un film épique ou spectaculaire, seulement deux personnes dans une pièce… ».

Ce que confirme Payman Maadi (le détenu) : « ce n’est pas un film de gentils contre les méchants, ça parle de l’humanité ».

Bien évidemment tout le monde dit du bien de tout le monde (le contraire serait une révélation) et je préfère quand les acteurs parlent eux-mêmes de leurs personnages.Pour le réalisateur, d’accord, l’exercice est périlleux. Lane Garrison et Kristen Stewart s’en chargent. Maadi aussi «  il sait ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas, il a le film dans sa tête, il l’a visualisé ».

Cole avec son réalisateur.
Cole avec son réalisateur.

Kristen Stewart : « Ce qu’on dit est vrai, c’est basé sur des recherches précises, son obsession du détail est normale. (… ) Ce qui m’a plu c’est d’incarner une fille très simple qui découvre que ce qu’elle imaginait n’était pas vrai, et comment ça l’affecte ».

Payman Maadi «  Je me sens proche de mon personnage, j’ai lu, regardé des vidéos, il est injuste de résumer ces gens à ce qui leur arrive, c’est pourquoi je pense que plus on le rendra sympathique, plus le film sera réussi ».

John Carroll Lynch, le colonel de la base  « On a tellement écrit et filmé sur Guantanamo que l’on ne sait plus ce que l’on peut rajouter. (…)  La beauté d’un élément dramatique quand il est bien fait, c’est qu’il peut focaliser notre vision sur l’élément humain, comme dans ce film ».

  • D’autres films sur les prisons :

« Shot Caller  » de Ric Roman Waugh

« Un prophète » de Jacques Audiard

« Cell 211 » de Daniel Monzon

« César doit mourir » de Paolo et Vittorio Taviani

Meilleur dvd Juin 2015 ( 6 ème ) Après «  Sils Maria », Kristen Stewart,vipère énigmatique, s'arc boute sur l’épineux problème des détenus afghans, relégués dans des cages à lapins, isolés du monde et dans l’attente d’un hypothétique procès. A Guantanamo on ne dit pas prisonnier, Convention de Genève oblige. Cole appartient à la compagnie chargée d’assurer le maintien de l’ordre dans cette prison de haute sécurité. Des hommes surveillés toutes les dix secondes, par deux gardes relayés jour et nuit. « On ne les empêche pas de s’enfuir, mais de mourir » martèle le caporal que Lane Garrison chapeaute avec l’autorité habituelle à ce…

Review Overview

Le film
Les bonus

« Fidélio » m’avait déjà interpellé. Une femme mécanicienne sur un cargo ne devait pas courir les cales. Un cran au-dessus, cette jeune américaine qui pour servir son pays se retrouve au cœur de la fournaise djihadiste de Guantánamo. Les femmes dans l’armée, d'accord, mais à de tel poste ! Surtout que la belle Kristen Stewart me laisse encore l’excellent souvenir de son rôle de vipère dans le non moins excellent «  Sils Maria ». Peine perdue, l’actrice réussit son tour de force d’endosser le treillis de la gardienne de prison avec une détermination qui ne faillit jamais. La réalisation de Peter Sattler la sert amplement, avec une caméra qui s’intéresse principalement à l’évolution psychologique de son héroïne.  A ses doutes, ses questionnements posés par une telle mise en condition de l’humanité. Ce film est peut-être l’un des meilleurs réquisitoires contre Guantanamo, le plus inattendu certainement .Rien n’y est systématique et l’acte de contrition transparait à plusieurs reprises.

Avis bonus Un making of avec quelques scènes et beaucoup de commentaires

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