Synopsis: Raphaël vit avec sa femme Rita et leurs deux enfants à Morgantown, bidonville perdu aux confins de la Prairie américaine, où chaleur, ennui et alcool sont le lot quotidien. Déterminé à faire vivre sa famille, Raphaël recherche un emploi en ville. Il y rencontre le businessman Larry, puis l'Ange de la Mort McCarthy, qui lui propose un pacte.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- D’après le roman de Gregory McDonald.
Pour son premier long métrage (1996), Johnny Depp a manqué de conseils. Entendre par exemple que le montage procurait une tout autre dynamique, en séquençant le récit de manière plus homogène. Ce n’est pas le plus mauvais des films, ce n’est pas son plus mauvais rôle, mais à trop vouloir en faire, le néo-réalisateur signe un pacte avec le diable. Comme son héros, Raphaël, qui, contre un bon paquet d’argent ,accepte d’être torturé et filmé vers une mort probable. Il sauve ainsi sa famille de la misère.
Le film raconte les jours qui précédent cette exécution consentie, ce suicide rémunéré . Dans ce décor de décharge à ciel ouvert, là où vit sa famille. Le réalisateur ne se lasse pas de lui-même et le fait si bien, devant et derrière la caméra que le procédé pourrait fonctionner s’il n’en abusait pas.
Dans sa déambulation, la vie du ghetto est très présente avec ces gamins qui ramassent la ferraille, et jouent sur des bateaux de fortune. Tout autour, des personnages attachants et bizarres bringuebalent des choses pas ordinaires (Luis Guzmán…). Un environnement peu propice à la normalité, aux respects des règles que Raphaël enfreint sans réfléchir.
Sa femme (Elpidia Carrillo) se fatigue de ses combines à la petite semaine, ses enfants l’ignorent gentiment. Alors, quand un riche personnage lui propose le pactole (Marlon Brando, guest star), il ne réfléchit pas plus. L’occasion de se racheter auprès de sa petite famille et de rêver une vie meilleure.
Le deal empoisonné qui va le conduire au plus profond de son être. D’origine indienne, Raphaël n’a jamais assumé un héritage que son père vieillissant (Floyd ‘Red Crow’ Westerman) regarde mourir à petit feu. La fin d’une vie, d’une société, à peine suggérée dans une histoire qui n’en finit pas de se contempler le nombril. Je m’y retrouve comme dans les chansons américaines du début du siècle dernier, mal accordées, enivrantes, qui suintent la poisse, l’ennui et l’alcool.
Mais ça traîne, ça s’attarde. L’amour en ombres chinoises, c’est d’un ringard, pendant qu’en bas du terril la fête bat son plein. Beaucoup d’emphase et une fin qui s’éternise. Ce n’est pas sur le plateau que Johnny a failli, il tourne, il tourne, plutôt bien et au montage on coupe. Mais pas lui !
LES SUPPLEMENTS
- Making of (6.40 mn).Rien à voir avec une visite des coulisses (à peine une petite minute de tournage), mais des commentaires de l’équipe sur le film. Johnny Depp dont tout le monde salue le travail, se félicite d’avoir eu Marlon Brando pour un rôle qui ne tient pas 3% de l’ensemble. Mais bon… « C’est quelqu’un d’ouvert, généreux, un grand soutien, un grand cadeau qu’il m’a fait, mais impossible pour moi de le diriger, il faut simplement discuter de la scène, et le capturer ».
Le comédien qui réalisait pour la première fois un long métrage, reconnaît que c’était quand même insensé.
« Pour réaliser, il faut avoir une maîtrise absolue du plateau, il y a de quoi perdre la tête. Pour être un acteur, il faut lâcher prise, je devrais me faire interner d’avoir voulu faire les deux ». Je suis entièrement d’accord
- Rencontre avec Johnny Depp (4 mn) et E Carillio (3 mn). Ca rappelle ce qu’ils disent déjà dans le « making of »
Le film
Les bonus
Le premier long métrage de Johnny Depp dans lequel il interprète le rôle principal et quasi absolu souffre justement de cette boulimie de travail qui ne permet pas d’avoir le recul nécessaire à son activité. Il le reconnaît d’ailleurs implicitement dans les bonus, mais à mon avis ce n’est pas sur le plateau qu’il a failli (ses plans sont plutôt bons, voire excellents son interprétation est digne), mais au montage. Là, à tête reposée il découvre son omniprésence, la redondance de certaines séquences, et l’absence d’homogénéité entre les plans. Trop nombriliste en quelque sorte. Dommage car l’histoire de ce pacte avec le diable était plutôt bien amenée, au cœur d’une décharge à ciel ouvert, où la petite famille du héros tente de vivre au jour le jour. Si le héros y mettait un peu du sien. Allez on reprend tout en salle de montage et en 1 h 30, on en fait une œuvre respectable.
Avis bonus
Un making of pas vraiment making of (commentaires, surtout) et deux interviews redondantes
12 Commentaires
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