Jeunes, beaux, insouciants, mais ils tuent..
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Acteurs : Maxwell Caulfield, Charlie Sheen, Patti D’Arbanville, Christopher McDonald, Hank Garrett
- DVD : 19 mai 2021
- Sous-titres :Français
- Studio : Carlotta Films
Copains depuis toujours, il quittent le lycée, réputation détestable et diplôme en poche, nullement convaincus de sa valeur professionnelle. Ils termineront à l’usine du coin, ils le savent, sans avenir.
Aussi, avant de rejoindre ce qu’ils appellent leur prison, Roy et Bo filent deux-trois jours à Los Angeles dont ils ne connaissent rien, mais attendent beaucoup.
Priorité aux filles. Bo est obsédé par Angie Baker ( Patti D’Arbanville) qu’il n’a jamais su comment aborder durant les années de lycée. Inhibé, frustré, le voici dans la cour des grands prêt à en découdre avec la gente féminine.
Elle l’ignore, ou lui sourit sans plus, le long des avenues de L.A que frôle Roy, au volant de sa voiture, gros bras, mimiques en coin . Il se la joue mais demeure ébahi devant cette vie nocturne qui semble s’offrir tous les plaisirs, ouverts à toutes les folies.
Le duo veut sa part, ne réfléchit pas, fonce, et frappe à la moindre contrariété, surtout Roy, plus fort au fil des rencontres et des cadavres qui jonchent leur parcours.
C’est inéluctable nous dit la réalisatrice aussi impuissante que les policiers à cerner un phénomène irraisonné, incontrôlable. Sa caméra les accompagne – sans commentaire- jusqu’au bout de leur cavale meurtrière, témoin de leurs frustrations, et de la haine qui s’en empare.
« Je n’arrive pas à croire que l’on ait fait ça » réfléchit tout haut Roy qui sait qu’il ne reviendra plus en arrière. Son copain ( Charlie Sheen ) prend malgré tout la tangente et tente de faire demi-tour.
Au milieu des sirènes hurlantes et de la rage indescriptible de cette chevauchée meurtrière qui ne peut s’achever que dans le sang .
En éclairant L.A tel un paradis artificiel, peuplé d’étranges personnages Penelope Spheeris laisse bien évidemment des ombres. La drogue, l’éducation parentale, la libre circulation des armes, toute une société qui n’en finit pas de se retourner depuis des décennies.
LES SUPPLÉMENTS
- Journée Préhistorique (21 mn) .Un entretien avec la réalisatrice Penelope Spheeris et l’acteur Maxwell Caulfield.- « Je ne referais pas ce film aujourd’hui » reconnait-elle « il y a trop de violence partout et dans le cinéma, mais à l’époque il y avait tout un contexte , et je vivais personnellement des choses difficiles dont la mort de mon frère tué par un chauffard ivre ».
Très complices semble-t-il encore aujourd’hui Penelope Spheeris et Maxwell Caulfield se renvoient leurs souvenirs du tournage qui le plus souvent débutait vers 17 h pour se terminer au lever du soleil. Vers 4 h du matin, le chef électricien proposait un ragoût de serpent à sonnette …
Maxwell Caulfied revient sur sa « carrière désastreuse (…) après l’échec de « Grease 2 » qui devait me lancer . Dans le film de Penelope je voulais montrer que j’étais un bon acteur. (…) Mais il y avait une telle ambiance sur le film que l’on n’avait pas besoin de faire l’acteur, on fonctionnait à l’intérieur des paramètres du film, pas besoin d’imagination. »
Il est intéressant aussi de connaître les réaction de Martin Sheen, le père de Charlie au moment du tournage et à la sortie du film…
- Le touriste psychotronique (14 mn) -Un voyage sur les lieux de tournage du film.- Passionnant également cet itinéraire balisé des années plus tard , avec plusieurs endroits toujours marqués par une histoire particulière.
Le lycée est ainsi souvent sollicité pour des films et des séries, le retour sur la station-service nous apprend que le vieil homme témoin soi-disant de l’agression est aujourd’hui considéré dans sa fiche internet comme un vieillard, ivrogne, mendiant, clochard …
Vince Colvig Jr. ( photo ) était dans les années 50/60 une doublure très recherchée pour les dessins animés, dans les années 80 il a eu « des rôles de genre » selon le guide de notre voyage .
On passe ensuite par la plage de Venice très prisée par les réalisateurs, puis le Parc La Brea Tar Pits , et enfin l’immeuble où le duo accompagne le garçon du bar gay. Si vous saviez ce que représente toujours ce lieu pour les Américains, des histoires diverses dont une concerne les Red Hot Chili Peppers…
Une autre façade très célèbre au moment du tournage ( mais apparemment l’équipe ne le savait pas ) : la maison devant laquelle le jeune couple est assassiné par Roy appartenait au saxophoniste Benny Golson. Il joue son propre rôle dans le film de Steven Spielberg « Le Terminal ».
- Générique alternatif . La version retenue, plus explicite est aussi beaucoup plus forte.
- Scènes alternatives . Il y en a deux , et je n’ai pas trop vu les différences.
Le film
Les bonus
Où l’itinéraire meurtrier de deux copains marginalisés dès l’école et qui à la veille d’entrer dans la vie active décident de prendre quelques jours de liberté à Los Angeles.
Inhibé, frustré le duo transcende son mal être en jurons et diatribes, avant de passer inconsciemment aux actes les plus extrêmes.
Si entre les deux compères l’entente se fissure au fil des cadavres, il est trop tard pour faire demi-tour assume la réalisatrice qui dans ce paradis artificiel qu’est devenu Los Angeles laisse bien évidemment planer les ombres. La drogue, l’éducation parentale, la libre circulation des armes, autant de thèmes en filigrane d’une cavale inhumaine qui peuple le cinéma de genre et les archives de la police.
Le générique d’ouverture recense quelques tueurs en série, de grande envergure, et pour lesquelles des circonstances sinon atténuantes, du moins éclairantes, expliqueraient la portée de leurs gestes.
Ainsi Roy et Bo …
AVIS BONUS
Une très belle rencontre entre la réalisatrice et son comédien, et un très beau voyage sur le tournage. Grand bonus !