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« Tar » de Todd Field. Critique cinéma-dvd

L'art de la composition, du cadre , l’image dans l’image,

L’histoire : Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d’un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Mais, en l’espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger

Le Film :

Todd Field a fait un film long, très long, il a pris son temps, il a pris des risques. Dès l’ouverture , il nous propose un entretien public avec la célèbre chef d’orchestre Tàr qui se dévoile et se résume, totalement maître de son répertoire. Le cinéaste l’est également dans ce panorama restreint où pendant vingt bonnes minutes, il nous confie les clés de sa mise en scène : elle sera ample, dit-il, donc éclairante, et forcément portée par des ombres.

L’héroïne n’en manque pas, mais au sommet de sa gloire c’est la lumière qui l’accompagne et se joue d’une réputation bien engagée. La femme est belle, libre, lesbienne, elle s’affiche triomphante aux lèvres de Cate Blanchett qui la tient en respect le long de son chemin de gloire où se pressent les proches, les partenaires, les envieux …

Tàr est éblouie , elle entend Mahler – magnifique symphonie-  mais pas  les appels du destin, les alertes sur son téléphone. Son assistante veille au grain, dans l’espoir d’une promotion à venir . Leur complicité est professionnelle mais très utile à la star qui compte aussi sur son premier violon, son amante. Comme un triangle amoureux que Todd Field ne décline jamais en tant que tel.

Il y a trop d’attente de part et d’autre, de doutes et d’ambigüité. Sa personnalité devient pesante, énigmatique. Son entourage est aux aguets… Elle est devenue toxique.

Et quand la première carte du château flageole, c’est tout un édifice qui se met à trembler, une aura qui se dissipe. Un pouvoir contesté, des amitiés factices, une réputation ternie par des rumeurs et un drame.

Les regards comptent beaucoup dans un orchestre, mais encore plus pour capter celui de la maestro (Nina Hoss, Sophie Kauer).

 

C’est parfois angoissant, oppressant et pourtant Todd Field nous donne à voir de grands espaces architecturaux, de magnifiques panoramas, dans lesquels ses protagonistes respirent et se donnent entièrement . Des plans larges, une profondeur … Tar s’y enferme, asphyxiée, quand son petit monde prend le large.

On remarque le jeu tout en nuances de Noémie Merlant, à l’ombre d’une gloire qu’elle espère un jour partager (photo).

On suit avec la même insistance le bel accompagnement de Nina Hoss en femme-objet auprès de cette autre femme, caméléon, mangeuse de pouvoir. Qui la conduit à la faute que le réalisateur exécute sur l’hôtel de la manipulation et de la perversité.

C’est sublime et paradoxal dans la réalisation d’une œuvre magnifique qui jamais ne joue de ses effets. Ils sont vrais, naturels , puissants , ils font le cinéma.

Des chefs-d’œuvre selon mon blog 

Meilleure actrice, Mostra de Venise 2022 : Cate Blanchett . -  En salle : 25 janvier 2023  . -  2h 38min . - Avec Cate Blanchett, Nina Hoss, Noémie Merlant . - DVD : 31 Mai 2023 L'histoire : Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d’un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Mais, en l’espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger Le Film : Todd Field a fait un film…
Le Film

Cette histoire ne s’inspire pas de faits réels, mais elle devient très vite palpable et crédible dans sa réalisation tout en profondeur, son interprétation plus vraie que nature d’un pouvoir aveugle qui va peu à peu s’effilocher face aux amitiés factices, et aux luttes d’influence. L’histoire d’une cheffe d’orchestre au sommet de sa gloire et qui , totalement aveuglée par sa propre suffisance, voit son pouvoir, sa puissance s’effriter au fil de rencontres semées de doutes et de rumeurs. Cate Blanchett est éblouissante en femme froide et calculatrice , de la même manière que son assistante jouée avec une belle assurance par Noémie Merlant. Des personnages ni blanc,  ni noir et dans le gris de l’entre deux Nina Hoss , amante de l’héroïne, s’y love totalement. Une histoire de femme couronnée par celle que l’on n'attendait pas. Une nouvelle violoncelliste, une artiste, mais aussi un coup de cœur pour Tar. Sophie Kauer dans le rôle est tout aussi éblouissante.

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