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« Tangerine » de Sean Baker. Critique dvd

Synopsis: 24 heures dans la vie d’une drôle de Cendrillon qui traverse la cité des anges à la recherche de sa rivale.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Tangerine "
De : Sean Baker
Avec : Kitana Kiki Rodriguez, Mya Taylor, Mickey O'Hagan
Sortie le : 10 mai 2018
Distribution : Magnolia
Durée : 68 minutes
Film classé :
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Les bonus

Une journée à Los Angeles. Un chauffeur de taxi promène ses clients – pas très clairs. On croise une patrouille de police pas vraiment débordée, et deux copines: une pute, une trans. Sin-Dee sort de prison. Alexandra l’avertit :  son mac est parti avec une autre.

Sans rien vraiment savoir de cette prétendue rivale, Sin-Dee, telle une furie, part à sa recherche. A la moindre anicroche, au premier dérapage , Alexandra prévient, elle l’abandonnera . Ce qu’elle fait peu après devant la folle énergie de son amie.

Un témoin à tout vu, tout suivi, un réalisateur et son IPhone, tout aussi dynamique. Telle une caméra miniature à l’épaule. Sean Baker dit qu’il n’a pas vraiment eu le choix et ça lui réussit très bien. Il colle à son histoire comme il colle au bitume qu’il filme à la vitesse de son héroïne.

Sur pile atomique elle renverse tout. Un embrasement de situations sans confusion mais réelle intention . Tension maximum.

« Elle est de retour et ne déconne pas » prévient encore Alexandra (Mya Taylor) bien partie sous d’autres cieux . Le taxi la rejoint, un petit coucou et une passe à la sauvette. Lui aussi aimerait revoir Sin-Dee, ravi qu’elle soit sortie de taule, dit-il. Un bon client!

Mais la jeune femme a d’autres chats à fouetter, sa victime bien en main, Dinah ( Mickey O’Hagan) et l’envie de la réduire en miettes. Dans le rôle,  Kitana Kiki Rodriguez est vraiment explosive.

Elle lui fait vivre un calvaire dans la cité des anges, la mal nommée. C’est la veille de Noël, la neige n’est pas tombée. «  Cette ville, un mensonge dans un bel emballage » tempère la belle-mère du chauffeur du taxi qui devine que son gendre n’est pas le père de famille idéal.

Elle va mener son enquête et provoquer un règlement de compte général. Là où Sin-Dee a retrouvé son mac (James Ransone), l’égo parfait du macho. Elle va craquer et la belle mère tout autant, découvrant la vie parallèle du mari de sa fille qui réplique à son tour. Le magasin de Donuts est sens dessus dessous, on ne s’y entend plus crier.

Ça pourrait être n’importe quoi mais ça ne l’est pas. Dans les couleurs orangées-citron d’une ville incertaine ( vraiment Los Angeles ? ) Sean Baker filme le joyeux bordel démoniaque d’un quotidien qui ne demandait rien. Sinon de vivre entre trans et noël arménien, une journée presque ordinaire. Sean Baker nous l’a révèle au plus près du pavé, à la minute expresse . Ca roule !

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec le réalisateur. Un autre aspect du travail lié au sexe. C’est le point de départ de Sean Baker qui vit dans un quartier assez similaire à celui du film. En se documentant sur le terrain il rencontre Kitana Kiki Rodriguez et  Mya Taylor qui lui racontent notamment l’histoire de « la morue blanche partie avec le mac ». Elles n’avaient jamais fait de cinéma , mais pris des cours d’art dramatique et de danse.

« Ces femmes se servent de l’humour pour tenir et s’en sortir , il fallait donc en mettre pas uniquement dans l’écriture, mais dans le style , c’était les respecter ».

« S’il n’y avait que moi je tournerais toujours en 35, mais le monde a changé, et les budgets pour ce type de cinéma n’existent plus. Après avoir épuisé pas mal de solutions, j’ai décidé de tourner avec mon iPhone avec un capteur particulier et une application qui coûte trois fois rien ( Filmic pro) ».

Chacun y va alors de son petit commentaire ( son, lumière…) sur l’expérience du Iphone et c’est très intéressant sur les conclusions qu’ils en tirent avec des perspectives d’avenir très certainement encourageantes .

  • Les deux copines. Kitana Kiki Rodriguez et  Mya Taylor. Un entretien aussi dynamique que leur prestation cinématographique, et très intéressant quand Mya Taylor aborde la raison d’être des prostituées, des transgenres, face à une société qui les rejette. «  Je connais des personnes qui couchent avec des gens pour avoir un toit. (…) Certaines ont tellement fait le trottoir qu’elles se tournent vers la drogue, voire se suicident ».

« Il y a de plus en plus de trans au cinéma, ça nous aide, pour dire que l’on existe et que l’on est comme tout le monde ».

  • L’équipe. C’est principalement le volet arménien qui est abordé dans ce chapitre, le choix des comédiens, la manière de les diriger dans leur langue, ce qui était authentique ou non. Et on en apprend de bien belles sur la scène des passagers ivres dans le taxi …
Une journée à Los Angeles. Un chauffeur de taxi promène ses clients – pas très clairs. On croise une patrouille de police pas vraiment débordée, et deux copines: une pute, une trans. Sin-Dee sort de prison. Alexandra l’avertit :  son mac est parti avec une autre. Sans rien vraiment savoir de cette prétendue rivale, Sin-Dee, telle une furie, part à sa recherche. A la moindre anicroche, au premier dérapage , Alexandra prévient, elle l'abandonnera . Ce qu’elle fait peu après devant la folle énergie de son amie. Un témoin à tout vu, tout suivi, un réalisateur et son IPhone, tout aussi dynamique. Telle…
le film
Les bonus

Une journée à Los Angeles en compagnie d’une prostituée et de sa copine trans. Sin-Dee sort de prison et se met en quête de retrouver la fille avec qui son mac vit désormais. Dans le quartier flics et taxis font l’ordinaire, et croisent parfois la pute, parfois sa copine. Mais c’est Noël et dans la famille arménienne du chauffeur de taxi, on n’attend plus que lui pour commencer la fête. Pourtant ne préfère-t-il pas la compagnie des dames de son quartier ? Joyeux mic mac en perspective dynamité par une héroïne totalement remontée après sa rivale et peut-être aussi sa copine. La façon dont  Sean Baker, filme ce joyeux bordel avec un Iphone provoque un sursaut de réalisme lié à une énergie communicative . C’est coloré et instable, respectueux à fond des personnages et de la vie qui va avec. AVIS BONUS On nous raconte pleine de choses sur les dessous d'un film qui a le mérite effectivement de tout dévoiler

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