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« Taj Mahal » de Nicolas Saada. Critique dvd

Ca aurait pu être la belle vie ...

Synopsis: Louise a dix-huit ans lorsque son père doit partir à Mumbai pour son travail. En attendant d'emménager dans une maison, la famille est d'abord logée dans une suite du Palace Taj Mahal. Un soir, pendant que ses parents dinent en ville, Louise, restée seule dans sa chambre, comprend qu'une attaque terroriste est en train de s’opérer. Unique lien avec l'extérieur, son téléphone lui permet de rester en contact…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Taj Mahal"
De : Nicolas Saada
Avec : Stacy Martin, Louis-Do de Lencquesaing, Gina McKee
Sortie le : 05 avril 2016
Distribution : BAC Films
Durée : 91 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Comme on sait, on pressent. Trop beau, trop calme ce dépaysement. Nicolas Saada ne manque aucun regard autochtone, pas franchement hostile mais pas d’aménité de circonstance, interrogateur peut-être, surpris aussi…

Louise et sa famille découvrent  Bombay comme des touristes . La suite de l’hôtel est magnifique, une maison les attend dans quelques jours. Mais le drame est déjà là, quand, isolée au milieu de la destruction, Louise doit faire face à la mort qui dévale les escaliers. Perce les murs. Il ne lui reste que son téléphone pour dire à son père et à sa mère qu’elle va les quitter.

Des visages, toujours, l’attente des badauds sur le trottoir, sur une musique de circonstance (la BOF me parait particulièrement soignée) et un incessant aller-retour, dehors-dedans, qui n’en finit pas de décharger les portables. C’est un parti pris, un traitement comme un autre sur un sujet tellement anxiogène. Mais sans les images d’archives, on saisit mal l’intensité du drame, sa vérité cruelle.

Un bon aperçu d'un film qui téléphone beaucoup
Un bon aperçu d’un film qui téléphone beaucoup (Louis-Do de Lencquesaing)

A la stylisation du préambule, Saada juxtapose un état de fait confiné. C’est le vide qu’il filme, plus que la désolation rapportée dans l’attitude des parents parqués à l’extérieur. Que l’acte terroriste soit plus suggéré que montré est là encore à mettre à l’actif du réalisateur qui n’a cependant pas su comment exploiter sa réserve, sa pudeur.

La jeune femme recluse dans sa pièce, une salle de bain, un recoin n’a plus qu’un rapport distancié, irréel, avec sa peur et ses angoisses. Des communications qui ne peuvent aboutir, des cris qui s’évanouissent dans un rai de lumière sous la porte que l’on tente maintenant de forcer. Alors les communications téléphoniques entre le papa (Louis-Do de Lencquesaing, redondant) et sa fille (Stacy Martin, sans expression véritable) n’en finissent pas de consumer une relation bizarre.

LES BONUS

 

Rencontre avec Nicolas Saada  (30 min)

Entretien avec Stacy Martin .Pourquoi a-t-elle accepté le rôle ? (10 min)

Court-Métrage « Aujourd’hui »  2012 avec Bérénice Bejo (8 min)

Les effets spéciaux, leurs réalisations .(5 min)

Commentaire audio du film : Nicolas Saada raconte les secrets de tournage.

Discussion sur la musique du film : Nicolas Saada et Nicolas Godin.

Comme on sait, on pressent. Trop beau, trop calme ce dépaysement. Nicolas Saada ne manque aucun regard autochtone, pas franchement hostile mais pas d’aménité de circonstance, interrogateur peut-être, surpris aussi… Louise et sa famille découvrent  Bombay comme des touristes . La suite de l’hôtel est magnifique, une maison les attend dans quelques jours. Mais le drame est déjà là, quand, isolée au milieu de la destruction, Louise doit faire face à la mort qui dévale les escaliers. Perce les murs. Il ne lui reste que son téléphone pour dire à son père et à sa mère qu’elle va les quitter. Des…
Le film

Ce film qui s’inspire bien évidemment des événements tragiques de 2008 en Inde prend huit ans plus tard une résonnance encore plus dramatique depuis les nombreux attentats perpétrés à travers le monde entier. Une vision contrariée donc par des événements restitués ici avec beaucoup de soin et d’appréhension aussi, le réalisateur rapportant plus les échos d’un massacre que les faits eux-mêmes. Je trouve le procédé très louable, bien qu’il ne fonctionne pas vraiment. En évitant le spectaculaire, l’ancien critique n’arrive pas à franchir la ligne émotionnelle qu’une telle situation requiert, à minima, au moins. Le jeu des comédiens s’en ressent. Sur leurs gardes, ils n’expriment que le strict minimum. Et se répètent beaucoup…

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