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« Sunset song » de Terence Davies. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Dans la campagne écossaise du comté d'Aberdeen, peu avant la Première Guerre mondiale. Après la mort de leur mère épuisée par les grossesses successives, les quatre enfants Guthrie sont séparés. Les deux plus jeunes partent vivre avec leur oncle et tante tandis que leur sœur, Chris, et leur frère aîné, Will, restent auprès de leur père, John, un homme autoritaire et violent. Les relations de plus en plus houleuses entre père et fils conduisent Will à embarquer pour l’Argentine. Chris se retrouve dans l’obligation de renoncer à son rêve de devenir institutrice pour s’occuper de son père. Peu après, ce dernier succombe à une attaque. Ne pouvant se résoudre à quitter sa terre natale, Chris décide alors de reprendre seule la ferme familiale.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "SUNSET SONG"
De : Terence Davies
Avec : Agyness Deyn, Peter Mullan, Kevin Guthrie, Jack Greenlees, Daniela Nardini
Sortie le : 03 août 2016
Distribution : Rezo Films
Durée : 135 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus
  • D’après le roman éponyme de  Lewis Grassic Gibbon

Sur la foi de son précédent film (« The deep blue sea ») j’ai opté pour le nouveau Terence Davies, dont le classicisme revendiqué devient un acte d’autorité et d’indépendance .

Une époque, juste avant la première guerre mondiale. Du clair-obscur des fermes écossaises à l’éducation rigoureuse des familles (femme comprise) Davies porte un regard sans complaisance sur la famille Guthrie dirigée par un homme implacable. Peter Mullan l’interprète avec l’autorité requise. Il est terrible et merveilleux, dominateur jusqu’à la mort.

L’image de l’homme que Chris conserve à jamais quand il lui faut se séparer de la fratrie pour vivre une vie qu’elle n’a pas choisie.

Intelligente, elle se destinait à devenir institutrice. Seule femme à la maison désormais, elle nettoie, récure et attend son mari qui pourtant n’en demande pas tant. C’est une autre image masculine que lui offre Ewan (Kevin Guthrie) qui malheureusement reviendra de la guerre sous un autre visage.

Terence Davies s’applique à donner de ce temps-là, de ses mœurs et de son quotidien la juste démesure des hommes qui engendrent la mélancolie et la tristesse. Il y a aussi de la hargne, mais le réalisateur l’édulcore pour demeurer dans ce registre lisse et tranquille, qui veut que l’on soit «  lâche ou courageux face à cette guerre qui nous apportera le socialisme ».

La demi-teinte est à peine perceptible dans ce tableau monochrome malgré une lumière toujours bien posée, pour des nuances subtiles.

dans la demi-teinte d'une bougie, la famille est encore un peu réunie
Dans la demi-teinte d’une bougie, la famille est encore un peu réunie

Mais Terence Davis demeure incorrigible et fidèle au roman de Gibbon pour quasiment le transposer sur grand écran. Un film littéraire plus que romancé, long ( 2 h 15 ) malgré la belle prestation de l’ensemble des comédiens dont Agyness Deyn dans le rôle de Chris, une jeune femme qui n’arrivera jamais à s’affranchir des codes d’une moralité rigoureuse et castratrice, qu’elle savait pourtant tout à fait contrôler.

LE BONUS

  • Entretien avec Pierre Murat (30 mn) . Il raconte le cinéaste, qui détestait semble-t-il beaucoup de monde, et avant tout les oppresseurs, «  en raison d’une jeunesse pas très agréable ».

 «  Ken Loach dissèque sa colère et moi je ne suis que colère, voilà pourquoi je ne peux pas faire de films politiques, sociaux … » disait-il quand on l’interrogeait sur sa filmographie dont Pierre Murat explore les empreintes récurrentes. Comme la résistance des femmes et la présence du père « qui chez Davies est toujours soit odieux, brutal, alcoolique. Il n’a jamais caché qu’il souhaitait la mort de son père qui martyrisait sa mère et la famille. »

Une transition évidente pour parler de « Sunset song » que le journaliste analyse à travers la psychologie des personnages et tous les à-côtés du film. En rappelant Terrence Malick « à qui Davies nous fait penser par son lyrisme, la spiritualité en moins. Il est terrestre, charnel, frustré ».

D'après le roman éponyme de  Lewis Grassic Gibbon Sur la foi de son précédent film (« The deep blue sea ») j’ai opté pour le nouveau Terence Davies, dont le classicisme revendiqué devient un acte d’autorité et d’indépendance . Une époque, juste avant la première guerre mondiale. Du clair-obscur des fermes écossaises à l’éducation rigoureuse des familles (femme comprise) Davies porte un regard sans complaisance sur la famille Guthrie dirigée par un homme implacable. Peter Mullan l’interprète avec l’autorité requise. Il est terrible et merveilleux, dominateur jusqu’à la mort. L’image de l’homme que Chris conserve à jamais quand il lui faut se…
Le film
Le bonus

Trop fidèle à l’écriture de l’œuvre éponyme de Gibbon, le réalisateur demeure dans un registre assez monocorde où la demi-teinte fait figure d’emblème expiatoire. Sous la férule d’un père implacable, une famille va se décomposer jusqu’à l’ultime résistance : une jeune femme dont l’avenir sera compromis bien malgré elle. Terence Davies renoue avec un très beau portrait de femme (voir « The deep blue sea », d’une toute autre facture) sans lui apporter le souffle et l’énergie qui nous emporterait à notre tour dans ce tourbillon d’histoire de la pré-guerre. Lisse et tranquille, malgré les circonstances, le propos des protagonistes sombre peu à peu dans la monotonie des champs de cette Ecosse profonde, rurale et encore malade de ses hommes. La belle prestation de l’ensemble des comédiens dont Agyness Deyn et Peter Mullan n’y fera rien, c’est assez détaché que j’ai parcouru ces beaux paysages, et cette triste romance.

Avis bonus Un entretien avec Pierre Murat qui nous en apprend toujours sur l'homme et son oeuvre

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