Synopsis: Dans les coulisses, quelques instants avant le lancement de trois produits emblématiques ayant ponctué la carrière de Steve Jobs, du Macintosh en 1984 à l'iMac en 1998, le film nous entraîne dans les rouages de la révolution numérique pour dresser un portrait intime de l'homme de génie qui y a tenu une place centrale.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Meilleur dvd Juin 2016 ( 2 ème )
- D’après l’œuvre éponyme de Walter Isaacson.
Je trouve ce film prodigieux. Il y a bien évidemment la représentation éminente d’un homme, Steve Jobs, qui va révolutionner la planète et sa communication .Mais aussi et surtout la manière dont Danny Boyle renouvelle la forme même de son médium.
Le cinéaste confère au biopic un style inédit. Aux repères biographiques du genre se mêle une odyssée romanesque extraordinaire qui ne peut échapper au plus béotien des internautes.
D’ailleurs, je ne suis pas certain d’avoir tout compris dans la mise en œuvre d’un système qui tient à la fois de l’intuition et de la science, avec un savoir-faire promotionnel, exceptionnel.
Le message passe très clairement (c’est bien la méthode Steve Jobs) à travers une mise en scène lumineuse qui peut pendant des plombes vous offrir des face à face incroyables, des moments d’une grande intensité, des instants hallucinants et palpitants.
Je ne citerais que celui qui oppose le génie du Mac à l’ancien PDG d’Apple, John Sculley ( Jeff Daniels, remarquable). Un peu à la manière d’un échange entre deux boxeurs, mais la finesse des propos, la vérité qui en émane dans les regards donnent une dimension épique à la rencontre.
Surtout qu’à l’origine le sujet de la discussion qui devient dispute, maintes fois rabâché, n’a rien de palpitant. Il tourne autour de la conception de l’Apple II (système ouvert ou fermé), de la reconnaissance des véritables créateurs et du développement à lui apporter pour qu’il décolle réellement auprès des consommateurs.
A priori donc, pas de quoi s’en relever la nuit et pourtant c’est ce que je ferais. Quand je voyais Steve Jobs à la TV c’était d’un œil distrait. Michael Fassbender est plus captivant que l’original.
Totalement habité par l’aura de son créateur, sa vista, son impulsivité canalisée par un ego joliment contrarié. Son entourage ne le caresse pas forcément toujours dans le sens du poil (ce qui nous vaut là encore de jolies et mémorables empoignades cinématographiques) mais son ange éternel veille, à merveille.
Kate Winslet excelle dans le rôle de la confidente, de l’amie de toujours, de l’assistante de direction, « de l’épouse de bureau » comme elle dit gentiment en reprenant les atours professionnels de Joanna Hoffman, ancienne Directrice Marketing de Macintosh.
Elle est le tampon sécuritaire entre le monde entier et l’univers de son patron. La nounou d’une petite fille aussi qu’il ne veut pas reconnaître et qui va devenir le véritable enjeu de sa réussite.
Un père ignorant tout de cette vie de famille abandonnée pour sa folle entreprise. A plusieurs reprises, Lisa sera là pour le titiller dans l’innocence de son enfance avant de serrer les poings d’une adolescence contrariée.
Ce que le jeune Steve, fils adopté, avait enduré. Plusieurs comédiennes sont appelées pour jouer le personnage de Lisa. Sur le final, à 19 ans, Perla Haney-Jardine donne elle aussi le meilleur d’elle-même. Rien à jeter !
LE SUPPLEMENT
- Le making of « A l’intérieur de Jobs ». (14 mn) .On voit un tout petit peu le réalisateur à l’action, de petites scènes de tournage, le reste étant consacré à la personnalité de Steve Jobs. « On s’est dit qu’il ne fallait pas lui ressembler (…) mais au troisième acte il s’est passé quelque chose d’étrange, il était devenu lui, d’une certaine manière, notre version de lui. Et ça correspond à ce qu’il m’avait dit sur sa façon de jouer, le fait qu’il aimait oublier qu’il jouait».
Michael Fassbender : « j’ai suivi plusieurs de ses interviews, c’était comme si ça le gênait de se montrer vulnérable. Comme s’il portait une armure non pas pour dire qu’il était invincible, mais que tout irait bien ». En parlant longuement de Jobs, le comédien s’identifie un peu à lui … « Parfois les gens ont besoin d’être provoqués et manipulés. C’est ce que les réalisateurs font tout le temps avec les acteurs ».
Le réalisateur explique comment il a voulu se démarquer de la vie connue de Steve Jobs et du bouquin de Walter Isaacson dont il s’inspire malgré tout, pour donner vie au script de Aaron Sorkin « Le livre est une enquête journalistique, ce n’est pas ce que je fais » dit ce dernier. « Un journaliste doit-être objectif .Moi je suis subjectif, c’est la différence entre l’art et le journalisme. Tout ce qui est dans le film s’est réellement passé, mais pas forcément là où on les voit… ».
Au final une scène filmée à partir d’un drone et le réalisateur qui piétine à s’en faire péter les orteils pour indiquer à plusieurs centaines de figurants, comment faire du bruit.
Le film
Le bonus
Si l’aura de Steve Jobs est bien évidemment au centre des préoccupations scénaristiques d’Aaron Sorkin et de Walter Isaacson (d'après son livre éponyme), la maestria dont fait preuve Danny Boyle élève le débat bien au-dessus du simple biopic. Un genre que le cinéaste renouvelle en lui conférant une dynamique sans relâche, des apartés qui fusent à la vitesse de la lumière, celle là-même qui ne cesse d’éblouir l’ensemble des comédiens.
Michael Fassbender plus captivant que l’original, Kate Winslet excellente dans le rôle de l’assistante- confidente pour ne citer que ce duo éclairant de vérité. Qui rejaillit bien évidemment sur une mise en scène lumineuse qui peut pendant des plombes vous offrir des face à face incroyables, des moments d’une grande intensité, des instants hallucinants et palpitants. Et tout ça, même si vous ne connaissez rien à la révolution numérique, au développement des produits Apple ou des innovations techniques. C’est fascinant, on frôle le chef d’œuvre.
Avis bonus
Un making of avec quelques scènes de tournage, et beaucoup de commentaires sur la personnalité de Jobs
11 Commentaires
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