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« States of Grace » de Daniel Cretton . Critique cinéma

Synopsis: Sensible et déterminée, Grace est à la tête d'un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.

La fiche du film

Le film : "States of Grace"
De : Destin Cretton
Avec : Brie Larson, John Gallagher Jr.
Sortie le : 23/04/2014
Durée : 96 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Destin Cretton sait  de quoi il parle. Ancien éducateur de foyer accueillant des jeunes en difficulté, il a déjà réalisé un court-métrage. Un brouillon en quelque sorte qu’il reprend ici de manière magistrale : le fond documentaire sur lequel il s’appuie, s’enrichit d’une fiction elle aussi très réaliste.

Il est rare dans ce genre de cinéma d’ouvrir tous les horizons susceptibles d’apporter un plus à la compréhension des problèmes réellement posés. Destin Cretton le fait en imaginant le quotidien des éducateurs, une fois la barrière du foyer franchie.

Dans leur vie personnelle, et intime. Il arrive aussi que c’est au cœur même du système que ces gens se heurtent à leur propre vécu, une histoire plus ou moins récente qui s’entrechoque au quotidien des pensionnaires du lieu.

states of grace

C’est à mon sens tout l’intérêt et la force de la démarche du réalisateur qui ainsi arrive à éviter le pathos ou dramaturgie de surface. L’implication totale des éducateurs, justement, écarte toute dramatisation avec chaque gamin, des cas particuliers chaque fois que Grace reprend à son compte de manière totalement habitée.

On devine l’identification au fur et à mesure que son passé resurgit à travers ses doutes et ses interrogations, quant à la bonne manière de venir en aide à ses protégés.

Il y a une immense tendresse dans son regard que la caméra adopte à son tour en donnant l’amour, l’intention, le respect que requièrent les jeunes garçons et filles du foyer.

Ils sont tous comédiens professionnels mais adoptent une telle posture que parfois le doute est permis. Ils nous impliquent totalement au jour le jour dans le dédale de leurs mal-être, relayés par des adultes qui ont  conservé une part de leur adolescence, si ce n’est celle de l’enfance qui remonte et hoquette d’un mal de vivre à peine guéri. Brie Larson, qui ne quitte jamais l’écran, n’est pas prête désormais de se faire oublier.

Destin Cretton sait  de quoi il parle. Ancien éducateur de foyer accueillant des jeunes en difficulté, il a déjà réalisé un court-métrage. Un brouillon en quelque sorte qu’il reprend ici de manière magistrale : le fond documentaire sur lequel il s’appuie, s’enrichit d’une fiction elle aussi très réaliste. Il est rare dans ce genre de cinéma d’ouvrir tous les horizons susceptibles d’apporter un plus à la compréhension des problèmes réellement posés. Destin Cretton le fait en imaginant le quotidien des éducateurs, une fois la barrière du foyer franchie. Dans leur vie personnelle, et intime. Il arrive aussi que c’est au cœur…

Review Overview

Le film

Un sujet douloureux, délicat, et mille fois filmé dans des docus TV. Cretton évite bien des écueils pour le ramener à la surface d’une réalité qui se mêle d’une fiction pour donner encore plus de vérité à sa démarche qu’il effectua autrefois en tant qu’éducateur. Les jeunes pensionnaires de ce foyer d’accueil, sont tous professionnels, mais tellement habités par leur personnage qu’on imagine sans difficulté, le profil et le quotidien de leur personnage. Sans le moindre pathos ils nous prennent par la main, comme le fait Grace, l’héroïne de ce film que Brie Larson porte quasiment sur ses épaules. Son histoire est aussi celle de ses petits protégés. Cretton pose ses pas dans ceux de l’éducatrice : il sait de quoi il parle, et n’en fait jamais trop.

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2 Commentaires

  1. Bof….tout cela est bien gentil. J’ai été dérangée par ces adultes, éducateurs, qui ont un passé douloureux présenté comme le diplôme indispensable pour faire leur travail.C’est quand même surprenant de voir un professionnel se confier à une gamine en difficulté plutôt qu’à l’homme qu’elle aime et qui est en attente de marques de confiance.La situation se termine bien, et c’est un peu facile. La violence des jeunes maltraités n’est pas si simple à apaiser…..et ce n’est pas leur rôle d’aider ceux qui les accompagnent à affronter leurs propres démons.
    Je reconnais la qualité de l’interprétation.

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