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« Spotlight » de Thomas McCarthy. Critique cinéma

Synopsis: Adapté de faits réels, le film retrace la fascinante enquête du Boston Globe – prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l'Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d'investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d'abus sexuels. L'enquête révèle que l'Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston.

La fiche du film

Le film : "Spotlight"
De : Tom McCarthy
Avec : Michael Keaton, Mark Ruffalo
Sortie le : 27/01/2016
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 128 Minutes
Genre : Drame, Thriller
Type : Long-métrage
Le film

On appelle ça du journalisme d’investigation. Un ou plusieurs écrivains enquêtent à la manière de la police. Ils recoupent leurs informations, leurs témoignages, vérifient l’authenticité de leurs sources avant de publier par le détail le résultat de leurs recherches.

Un travail de fond et de fourmi parfaitement retranscrit ici dans l’aventure d’une équipe spécialisée du Boston Globe (Spotlight)  qui révèle, preuves à l’appui, l’activité de centaines de prêtres pédophiles. Ils bénéficieront pendant des années du silence de leur hiérarchie.

L’arrivée d’un nouveau directeur à la rédaction du journal bostonien va mettre le feu au poudre. Marty Baron (Liev Schreiber, ferme, placide, parfait) s’étonne qu’une simple chronique sur le sujet n’ait pas fait l’objet d’un suivi de l’information.

 

La machine est en route. Si les vieux briscards du journal doutent de la réussite de l’enquête, les journalistes de Spotlight se lancent dans la bataille avec une rage et une détermination que le réalisateur endosse pareillement. L’enquête est captivante, son film, aussi !

Thomas McCarthy nous révèle d’abord très clairement les rouages d’une telle organisation journalistique dans le contexte d’une affaire délicate . Si la politique n’occupe pas le devant de la scène, le pouvoir de l’Eglise (qui fera disparaître des documents d’un tribunal !) est tout aussi déterminant pour enrayer les velléités journalistiques.

Sans compter les freins internes à la rédaction qui compte 53 % de catholiques parmi ses lecteurs. «  Mais ça peut aussi les intéresser » rétorque habilement son directeur qui n’est pas bostonien. Et ça chagrine certains chrétiens enracinés dans la ville …

Une équipe spécialisée dans l'investigation, un travail d'équipe
Une équipe spécialisée dans l’investigation, un travail d’équipe

Les victimes devenues des adultes, des parents, soulèvent maintenant le voile de leurs souvenirs apeurés. Les prédicateurs deviennent des prédateurs. Leurs gestes, des abominations dont certains ont encore du mal à se défaire. Thomas McCarthy se déplace intelligemment dans ce déballage orchestré par des professionnels de l’information.

Il les suit avec attention et démonte à son tour le mécanisme ignoble auquel personne n’a voulu prêter une oreille attentive.

L’un des journalistes enquêteurs (Michael Keaton, vraiment excellent) fera à son tour son mea culpa au temps où une petite rubrique sur le sujet lui était passée entre les mains. Toute une société se reprend alors à douter de ses valeurs et de la place qu’elle leur a accordée.

Une année de recherche, fouiner, vérifier, interviewer...
Une année de recherche, fouiner, vérifier, interviewer…

Une société qui veut  en découdre avec son passé et ses démons de prêtres .Mark Ruffalo incarne très bien cette fougue dénonciatrice qui pourrait emporter avec elle plus que la vérité.

C’est tout l’enjeu du débat journalistique que le réalisateur pose avec pertinence et obstination tout au long de cette enquête « policière ». Comme si le métier avait besoin de se rappeler parfois aux bons services de ses valeureux ancêtres. Quand la vérité était encore bonne à dire…

On appelle ça du journalisme d’investigation. Un ou plusieurs écrivains enquêtent à la manière de la police. Ils recoupent leurs informations, leurs témoignages, vérifient l’authenticité de leurs sources avant de publier par le détail le résultat de leurs recherches. Un travail de fond et de fourmi parfaitement retranscrit ici dans l’aventure d’une équipe spécialisée du Boston Globe (Spotlight)  qui révèle, preuves à l’appui, l’activité de centaines de prêtres pédophiles. Ils bénéficieront pendant des années du silence de leur hiérarchie. L’arrivée d’un nouveau directeur à la rédaction du journal bostonien va mettre le feu au poudre. Marty Baron (Liev Schreiber, ferme,…
Le film

Devant la presse à scandale et les collègues racoleurs, les journalistes d’investigation n’ont pas forcément la juste reconnaissance du public, ou de leurs lecteurs. Ce film leur rend hommage, et va bien au-delà du satisfecit professionnel pour démonter les rouages d’une institution judiciaire, grippée par des pouvoirs occultes et tout-puissants. L’Eglise ici qui pendant des années réussira à garder le silence sur la pratique pédophile de centaines de prêtres dans le monde entier. Thomas McCarthy dénonce sans excès mais avec la virulence du regard ce que fut le calvaire silencieux des victimes qui depuis se sont confiées à la presse avant de témoigner devant un tribunal. Un contre-pouvoir efficace, souligné par l’insistance médiatique d’un quarteron de professionnels incarnés par des comédiens tout aussi exemplaires . Michael Keaton (que j’ai trouvé vraiment excellent), Rachel McAdams, Mark Ruffo, Liev Schreiber

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12 Commentaires

  1. Voilà un film américain comme on les aime : basé sur des faits réels, efficace, très bien joué (mentions spéciales à Michael Keaton, Mark Ruffalo et surtout Liev Schreiber qu’on ne voit pas assez). Evidemment cela nous rappelle beaucoup « les hommes du président » de Pakula, ce qui est flatteur, mais il ne faut pas bouder son plaisir, je suis toujours favorable aux films pédagogiques permettant de mettre en relief des vérités qui doivent être dénoncées. Et finalement, le film ne dénonce pas que la complaisance de l’église à l’égard des prêtres pédophiles. 4 étoiles pour moi aussi.

  2. Un très grand film !

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