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« Soy Nero » de Rafi Pitts. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Nero, 19 ans, a grandi aux Etats-Unis puis s'est fait déporter au Mexique. Etranger dans le pays de ses parents, il repasse la frontière, retrouve son frère, Jésus, qui vit à Los Angeles. Pour échapper à la vie de misère à laquelle le condamne sa condition de clandestin, sa dernière chance pour devenir américain est de s'engager dans l'armée. Nero rejoint le front des greens card soldiers.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Soy nero"
De : Raffi Pitts
Avec : Johnny Ortiz, Rory Cochrane, Aml Ameen, Khleo Thomas, Darrell Britt-Gibson
Sortie le : 07 Mars 2017
Distribution : Blaq Out
Durée : 118 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Mars 2017 ( 2 ème )

Il faut bien comprendre le parcours  atypique de Nero. Un jeune homme d’origine mexicaine qui a surtout vécu aux Etats-Unis, d’où il a été chassé. Mais sa terre natale lui est tout à fait étrangère et le voici après quelques péripéties de retour au pays yankee.

Ce droit du sol, Nero le revendique haut et fort. Pour le conforter, son seul recours est de s’engager dans l’armée US, afin d’obtenir à sa sortie la fameuse carte verte du soldat immigrant engagé. La démarche est assez inattendue et la manière dont le réalisateur nous la révèle est tout aussi particulière.

A travers le portrait sans tapage de ce jeune immigré (Johnny Ortiz) qui passera du désert à l’opulence d’une villa de Los Angeles où semble résider son frère.

Une rupture radicale un peu surprenante que la mise en scène de Rafi Pitts ne vient à aucun moment éclaircir. Elle n’alerte jamais de ces possibles changements de ton, dans l’envers d’un décor trop beau pour être vrai. Une écriture qui rappelle assez celle de son précédent film , sur un thème un peu similaire « The hunter ».

On parlera alors d’une possible assimilation au rêve américain, vision éphémère et illusoire que Nero vient de frôler, sans jamais s’y brûler les ailes. Contrairement à son frère qui a beau s’appeler Jésus, Nero n’y croit pas.

Et dans un montage tout aussi abrupt on le retrouve sur un terrain perdu entre deux frontières, au bout d’un no man’s land qu’il est chargé de surveiller avec quelques collègues à l’empressement douteux.  

Là encore je ne saisis pas forcément la teneur du propos, mais une étrange cohérence s’établit dans ce presque monologue d’un homme seul perdu au milieu d’une foule invisible. Et quand il s’égare dans la montagne en compagnie de deux soldats tout aussi démunis, Rafi Pitts nous offre une autre vision de ce panorama cinématographique qui n’en finit pas de défiler sous nos yeux.

Presque un film de guerre cette fois  mais sans véritable ennemi qui s’évanouit tel un mirage.

Le film est dédié à tous les soldats immigrants qui se sont engagés dans l’armée américaine, et qui une fois leurs états de service achevés se sont retrouvés à la rue. C’est la dédicace finale de ce film un brin alambiqué, mais tout à fait prenant.

Le grand frère qui vit désormais très bien aux Etats-Unis voudrait que son petit frère suive son chemin, pourtant pas très catholique

 SUPPLEMENT

  • « No return : Rafi Pitts » (59 mn). Ce portrait du cinéaste sur le tournage est assez stupéfiant de ce qu’il dit sur sa manière de travailler, sans jamais s’énerver, semble-t-il, même lorsque les maquilleurs lui donnent « l’impression d’être en vacances. Je les cherche toujours ».

Un bonheur que de le suivre dans ses déambulations du petit matin à la tombée du soleil. Un moment parfois critique. Quand au premier coup d’œil il voit que les mitraillettes ne sont que des répliques, il demande poliment à l’accessoiriste d’ « essayer de trouver des vraies ». Mais ça va prendre une heure, et selon la charte des acteurs, il sera alors 17 h et ils ne pourront plus travailler. Pitts prend le pouls de la situation « si à cette heure-là le soleil n’est pas couché, je continue … » dit Aml Ameen. Les autres vont suivre.

« Tout ira bien, pas besoin de répètes, plus ils répètent, plus ils sont stressés ». Des phrases de ce type, il y en a des tonnes dans la bouche de ce réalisateur vraiment cool. Quand un cascadeur débarque sur le tournage, il le prévient : « tout ira bien, vous êtes là pour vous amuser, comme nous ! ».

Toute la journée à surveiller cette route que peu de gens empruntent.

« On essaie de faire un film, peut-être un chef d’œuvre », s’amuse Aml Ameen. Décontraction totale entre les comédiens qui ont l’air de bien s’entendre eux-aussi, bras dessus bras dessous alors que le réalisateur vient les chercher gentiment « eh les gars on doit tourner, on perd de la lumière ».

 

 

Meilleur dvd Mars 2017 ( 2 ème ) Il faut bien comprendre le parcours  atypique de Nero. Un jeune homme d’origine mexicaine qui a surtout vécu aux Etats-Unis, d’où il a été chassé. Mais sa terre natale lui est tout à fait étrangère et le voici après quelques péripéties de retour au pays yankee. Ce droit du sol, Nero le revendique haut et fort. Pour le conforter, son seul recours est de s’engager dans l’armée US, afin d’obtenir à sa sortie la fameuse carte verte du soldat immigrant engagé. La démarche est assez inattendue et la manière dont le réalisateur…
Le film
Le bonus

Le droit du sol est au centre de ce récit assez bizarre. Il  nous conduit avec le héros, un mexicain ayant surtout vécu en Amérique, dans les circonvolutions d’un pays qui accueille des immigrés dans son armée, afin de leur procurer l’identité américaine à leur sortie. Pour développer son propos, le réalisateur illustre la vie première du jeune soldat à travers les arcanes mirifiques de Los Angeles où vit son frère qui l’incite vivement à suivre son exemple. Mais Nero fidèle à son engagement patriotique va s’engager et connaître les affres de la guerre. Sans tapage, mais sur un montage tout aussi particulier, le cinéaste filme cette aventure comme le temps qui passe, avec une logique qui peut échapper au spectateur coutumier d’un cinéma élaboré selon les règles de l’art. Mais Rafi Pitts réussit néanmoins à nous mener jusqu’au bout de son récit que Johnny Ortiz, le rôle-titre revendique avec lui aussi un aplomb très naturel.

Avis bonus Le tournage dans tous ses états, avec des coups de gueule sans éclats de voix et des amusements. Magnifique, sur un plateau où l’espagnol, l’anglais et le français sont de mise.   

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