Synopsis: Imaginez une ville où les gens n’ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où on vend poisons et cordes pour se pendre. Mais la patronne vient d’accoucher d’un enfant qui est la joie de vivre incarnée. Au magasin des suicides, le ver est dans le fruit…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Il y a plusieurs années que Patrice Leconte envisageait d’adapter le roman homonyme de Jean Teulé, paru en 2007. Mais il ne voyait pas comment recréer, dans un film en prises de vues réelles, avec de vrais acteurs, un univers aussi bizarre et décalé
Le producteur Gilles Podesta lui a donné l’idée de l’animation !
En modifiant le dénouement au profit d’une « fin quasiment kitsch d’optimisme, qui en devient presque ironique », le cinéaste n’a pas rencontré de difficultés auprès de son auteur « Je n’emmerde jamais ceux qui m’adaptent. Du coup, tout le monde me trouve très sympathique… »répond celui-ci.
Cinq ans dessinateur à « Pilote », et après avoir réalisé « des petits courts métrages d’animation avec du papier découpé » dans son adolescence tourangelle, il se frotte pour la première fois au cinéma d’animation.
La discipline comporte certains avantages, comme il s’en amuse « L’animation, pour une fin de carrière, c’est parfait. Pas de caprices, les acteurs savent leur texte, on ne s’enquiquine pas avec la météo, c’est cool ». Avantage économique également, puisque selon lui, « tout est plus facile, on peut se permettre des trucs qui sont chers dans le cinéma traditionnel et qui, là, ne coûtent pas un rond. »
Et il n’a pas cherché à faire un film avec des prouesses d’animation complexes, en optant pour la technique traditionnelle du dessin animé classique. Cependant, il est prévu que le film soit projeté en 2D et en 3D, au choix.
Le dessin animé est entrecoupé de neuf chansons qui lui donnent des airs de comédie musicale ! « J’ai pensé tout de suite que cette fantaisie devait être musicale. C’est une vieille envie, et le projet s’y prêtait parce que ça me permettait de faire un film très noir et très joyeux« .
Le compositeur Etienne Perruchon reconnaît en effet que ces intermèdes musicaux, travaillés « très en amont, avant de commencer l’animation », confèrent au film un « côté opérette », un « ton un peu baroque, un peu étrange. »
Pour imaginer l’univers, Patrice Lecomte a voulu créer un décor sinistre, une ville triste et grise. il a conseillé d’imaginer « un croisement entre le treizième arrondissement de Paris et la Corée du Nord » !
Et même si le cinéaste persiste à dire qu’il s’est libéré de « l’influence écrasante » de Tim Burton pour réaliser son film d’animation, il n’en demeure pas moins que le style du Magasin des suicides rappelle parfois le joyeux-macabre de l’univers burtonien.
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