Synopsis: Pendant la Première Guerre mondiale, Marthe Grangier, infirmière fiancée à un soldat tombe amoureuse de François Jaubert, un lycéen de 17 ans. Leur amour passionnel va leur causer quelques ennuis...
La fiche du DVD / Blu-Ray
- Grand prix du jury au festival International du Film de Bruxelles .
- Prix d’interprétation Festival de Cannes Gérard Philipe
- « N’abîme pas notre premier jour de bonheur… il fait si beau. »
Ils se rencontrent durant “ l’Autre Guerre ”. Elle s’appelle Marthe. Il se prénomme François. Le premier regard les lie à jamais. Ils sont jeunes et beaux. Elle est mariée, il est mineur ; leur désinvolture provoque l’opprobre. Leur amour est tellement fort qu’il en devient scandaleux.
En 1923 parait le premier roman d’un jeune prodige , Raymond Radiguet qui n’avait que 17 ans lorsqu’il l’écrit « Le Diable au corps ». Le livre rencontre le succès autant par ses qualités intrinsèques que par le scandale qu’il provoque. Comment un roman pouvait-il faire l’apologie d’une jeunesse qui dédaignait à ce point la guerre, ses hommes, et soutenir la relation inqualifiable pour tout bien-pensant d’une femme, presque majeure – elle n’a que 20 ans – avec un mineur ?
Si le jeune écrivain nia toujours que son roman était autobiographique, il vécut à l’âge de 14 ans une histoire similaire avec une jeune voisine, dont le mari était sur le front. Dans Les Nouvelles Littéraires il écrit : « Ce petit roman d’amour n’est pas une confession, et surtout au moment où il semble davantage en être une. C’est un travers trop humain de ne croire qu’à la sincérité de celui qui s’accuse ; or, le roman exigeant un relief qui se trouve rarement dans la vie, il est naturel que ce soit justement une fausse autobiographie qui semble la plus vraie. »
A la publication, le jeune auteur reçoit le soutien de ses pairs dont Paul Valéry et surtout Jean Cocteau. Il décède la même année à tout juste 20 ans, de la fièvre typhoïde.
LES ANNÉES PASSENT, LE SCANDALE SUBSISTE
Le film, bien que réalisé plus de 20 ans après la publication du roman, fait les frais des mêmes réactions. Lors de sa première projection au Festival International du Film de Bruxelles, l’ambassadeur de France quitte la salle. Noël-Noël un chansonnier très connu jette à la face d’Autant-Lara un « Quelle honte ! » avant de se retirer. Des journalistes insistent pour que le film soit retiré de l’affiche.
Il sera interdit seulement (!) aux moins de 16 ans, avec au générique, ce préambule : « Les personnages qui animent cette œuvre cinématographique de leur impétueuse et parfois cynique jeunesse expriment les sentiments de quelques jeunes dont les esprits se trouvèrent emportés dans le bouleversement qui de 1914 à 1918 ébranla le Monde. »
MICHELINE PRESLE ET GÉRARD PHILIPPE, DEUX DIAMANTS DANS UN ÉCRIN
Micheline Presle, totalement investie dans ce film, est à l’origine du choix du réalisateur et du jeune acteur. Actrice star au sortir de la Seconde Guerre mondiale, son succès dans le tout récent chef-d’œuvre de Christian-Jaque, « Boule de suif », lui permet en effet de choisir
Après avoir hésité, se trouvant trop vieux pour jouer François, Gérard Philipe accepte le rôle comme un défi, le réalisateur ayant argumenté auprès de lui que « la jeunesse se joue » aussi.
Bonus :
2 documentaires inédits
– La Victoire en grinçant : Autant-Lara fait sa révolution
– Le Diable au corps censuré
Avec Micheline Presle, et les témoignages de Gérard Bonal, auteur de “ Gérard Philipe ” (Ed. Seuil), Noël Herpe, historien du cinéma, et Eric Le Roy, des Archives Françaises du Film.
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