Synopsis: Murielle et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier , la dépendance du couple envers le médecin devient excessive. Murielle se retrouve alors enfermée dans un climat affectif irrespirable.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film s’inspire librement du quintuple infanticide commis par Geneviève Lhermitte le 28 février 2007. Les lieux et les noms ont été changés et il ne s’agit pas d’une reconstitution minutieuse, mais d’une reconstruction portée par le regard artistique et la subjectivité du réalisateur Joachim Lafosse.« J’ai pensé tout de suite que cela renvoyait à la tragédie antique, et que ce fait divers m’offrait la possibilité d’approfondir ce dont je parlais dans mes films précédents : le trop-plein d’amour, ses conséquences, la dette, le lien pervers, les dysfonctionnements familiaux, la question des limites… »
Son rôle n’est pas de rechercher la vérité judiciaire, » mais de faire partager la vie des personnages que j’ai mis en scène et de leur permettre d’appréhender le drame à travers un autre prisme. Je voulais montrer qu’un tel acte, dépeint comme « monstrueux », ne peut pas être le fruit du hasard. »
D’où le titre . « Je ne crois pas qu’il y en ait d’autre possible ! Murielle ne peut pas passer à l’acte sans avoir perdu la raison. On dit que le crime infanticide est « impensable » : mon objectif est d’amener le spectateur à réfléchir sur ce qu’on qualifie trop souvent d’inexplicable, à poser un autre regard en me servant de l’outil fictionnel pour susciter un questionnement sur la perception de la réalité, tant par mon propre regard que par celui des spectateurs qui voient le film« , explique-t-il.
Un peu dans l’esprit de « A moi seule » de Frédéric Videau qui relate l’affaire d’une jeune femme séquestrée en Autriche pendant huit ans . Mais les influences sont ailleurs « Si on a pensé à “ L’Ombre d’un doute ” de Hitchcock pour le docteur Pinget, pour Murielle (Emilie Dequenne) notre référence était “ Une femme sous influence ” de John Cassavetes, avec sa façon de courir tout le temps après sa vie de famille. Une femme dépassée, épuisée, maltraitée, en proie au doute, à la peur, et qui craque. »
Il y avait beaucoup d’enfants sur le plateau de tournage : « J’ai réalisé un court-métrage “ Avant les mots ” dans une crèche, pour préparer le film, et j’ai découvert que quand on ne s’occupait pas des enfants, ils nous oubliaient. C’est une stratégie que j’ai utilisée : seulement deux personnes de l’équipe parlaient aux enfants. Les autres, y compris moi, n’étions que des ouvriers qui travaillaient autour d’eux. »
Niels Arestrup incarne un médecin, protecteur et père de substitution du personnage joué par Tahar Rahim.Les deux comédiens se sont donné la réplique en 2009 dans le multi-césarisé « Un prophète » de Jacques Audiard. Dans ce film, leurs personnages entretenaient une relation quelque peu similaire à celle que l’on peut voir dans le film de Joachim Lafosse (Rahim incarnant le protégé du parrain corse campé par Arestrup).
« Le langage musical est d’une grande utilité pour faire entendre la perversion qui s’immisce, se dissimule derrière les images et les gestes. Filmer le lien pervers, c’est filmer ce qui se cache. La musique peut servir à le faire voir sans le dire », déclare le réalisateur : « J’utilise la musique chaque fois qu’il se produit une transgression. Scarlatti souligne ce lien. La musique baroque est parfaite car elle nous embarque au-delà de la psychologie. »
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Le DVD contient
Le film de 1h51 + les bonus : le focus sur le réalisateur Joachim Lafosse, une interview (16 mn) – « Folie privée », moyen-métrage » (1h01)-« Avant les mots » court métrage (25 mn) – la bande-annonce.
Langue : Français- Sous-titres : français pour sourds et malentendants.
19,99 euros DVD.
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