Western(s) Mythique(s)

Dans le western, les films ont en commun les chevaux, les colts et les saloons ! Pour le reste, tout varie selon les écoles qui se succèdent au fil des époques et des cinéastes. Avec de nettes différences qui touchent autant à l’esthétisme qu’à la psychologie des protagonistes, voire même à la lecture morale ou politique de la mythologie de l’Ouest..

Dans « La Charge héroïque », fleuron du western classique, John Ford glorifie la cavalerie avec un souffle qui n’a d’égal que son attachement farouche aux valeurs traditionnelles de l’Amérique. Avec un héros, un vrai, incarné par l’inébranlable John Wayne, aussi droit et monolithique que le shérif joué par Burt Lancaster dans « Règlement de comptes à OK Corral », autre must de l’âge d’or du genre signé par le lyrique John Sturges.

La psychologie peut faire bon ménage avec le western comme le montre Otto Preminger dans « La Rivière sans retour », sublime voyage initiatique en radeau, dont le héros plutôt rustique sort moralement grandi des épreuves qu’il a rencontrées.

Cette approche nuancée préfigure l’arrivée des anti-héros que l’on trouve notamment dans le western spaghetti, sous-genre magnifié par Sergio Leone, qui ouvre la voie à une nouvelle forme de westerns. Âpres et poisseux à souhait, ceux-ci dépassent en violence leurs illustres prédécesseurs, tel un Sam Peckinpah faisant jaillir l’hémoglobine dans le très culte « La Horde sauvage » !

Lui-même amateur d’atmosphères poisseuses et de violence sublimée, Quentin Tarantino apporte aujourd’hui sa pierre à l’édifice avec son « Django Unchained » .Il s’amuse avec jubilation à revisiter les codes du western. Une facette de plus pour un genre qui ne cessera sans doute jamais d’inspirer les cinéastes !